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Le Malade imaginaire, Molière, acte I, scène 5

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Par   •  31 Mars 2024  •  Analyse sectorielle  •  1 440 Mots (6 Pages)  •  213 Vues

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Analyse : LL1 Le Malade imaginaire Molière Acte I, scène 5 (extrait)

Introduction : 

Dernière pièce de Molière, créée en 1673, Le Malade imaginaire est une comédie-ballet mettant en scène un bourgeois hypocondriaque, Argan, qui veut à tout prix que sa fille Angélique, épouse un médecin. Mais celle -ci est amoureuse d’un certain Cléante, et l’insolente servante Toinette prend ici le parti de la jeune fille contre son père, provoquant une discussion qui tourne, à la fin de la scène 5 de l’acte I à la querelle.

Nous nous demanderons comment cet extrait s’inscrit dans le comique d’une scène de dispute entre maître et domestique.

Nous nous appuierons sur les mouvements du texte, à savoir lignes 1 à 6, dans ce passage Toinette s’oppose d’égal à égal à Argan, malgré la différence de statut, puis de la ligne 7 à la ligne 18, un affrontement qui vire à la farce, et enfin ligne 19 à la ligne 25 nous constaterons un renversement des pouvoirs.

I. Lignes 1 à 6 : Un affrontement d’égal à égal 

I.A. Les relations père/fille et maître/servante

- Argan a une conception très conservatrice, rigide et inégalitaire des relations père/fille et maître/servante. Il veut se comporter en maître absolu, donnant à sa fille des ordres : « Je lui commande absolument de se préparer à prendre le mari que je dis. », les deux occurrences du pronom personnel sujet « je » associées aux verbes exprimant l’ordre « commande », « dis » montrent cette volonté d’agir en chef.

- La tournure de la phrase, qui ne tient pas compte de la présence d’Angélique avec l’utilisation du pronom personnel complément « lui », révèle la conception que se fait Argan d’un enfant, une possession, on pourrait presque parler de réification.

- Il s’indigne quand sa servante s’oppose à lui : « quelle audace est-ce là à une coquine de servante de parler de la sorte devant son maître ? », l’utilisation des termes « servante » et « maître » insiste sur la hiérarchie sociale qui sépare les deux personnages, de plus la question rhétorique peut être interprétée comme un sentiment de supériorité légèrement méprisant, renforcé par le sème « coquine » qui a un caractère injurieux au XVIIe mais surtout par le fait qu’Argan semble ignorer la servante.

- En effet, il ne l’interpelle pas et n’utilise pas la deuxième personne pour s’adresser à elle, mais plus encore il utilise l’article indéfini « une coquine de servante ». Si Angélique semble considérée comme un objet, un meuble, la servante ne semble même plus exister.

I.B. Toinette s’affranchit de la relation hiérarchique entre maître et domestique

- Les répliques de Toinette sont construites sur des reprises et des parallélismes. La servante reprend les termes employés par Argan (« absolument », « maître » et « servante ») et la structure de sa première réplique (« Je lui commande absolument de… » / « je lui défends absolument d’en faire rien ») crée un effet de parallélisme comique.

- En effet, elle se place ainsi sur le même plan qu’Argan, défiant son autorité paternelle en se posant comme son égale dans la dispute. Nous pouvons donc identifier un comique de mots avec les répétitions, un comique de situation la servante tient tête à son maître, un comique de caractère, Argan incarnant le vieux barbon.

I.C. Le mariage d’Angélique devient un enjeu de pouvoir dans la relation entre Argan et Toinette

- Le mariage d’Angélique est un enjeu de pouvoir dans la relation entre Argan et Toinette, cette -dimension est mise en évidence par le fait que maître et servante se disputent devant Angélique, à son sujet, comme si elle était absente, la deuxième personne n’est pas utilisée pour la désigner dans la situation d ’énonciation. Même lorsqu’il lui donne un ordre, Argan ne s’adresse pas directement à sa fille mais à Toinette (« Je lui commande » et non « Je te commande »), reconnaissant ainsi implicitement le pouvoir et l’autorité de la servante.

- L’extrait étudié appartenant à la scène 5 Acte I, nous pouvons presque dire que nous sommes encore dans les scènes d’exposition. Le dramaturge insiste donc sur l’importance de ce mariage dans l’intrigue.

II. Lignes 7 à 18 : Une dispute aux allures de farce

II.A. Une scène typique de la farce

- La scène exploite un motif typique de la farce : la bastonnade, qui sera d’ailleurs repris dans l’intermède qui suit le premier acte (Polichinelle bastonné par les Archers). Quatre didascalies successives indiquent ainsi ces jeux de scène farcesques, Argan courant derrière Toinette « son bâton à la main », et Toinette « courant, et se sauvant ».

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