Analyse linéaire, le malade imaginaire scène 1 acte 1
Commentaire de texte : Analyse linéaire, le malade imaginaire scène 1 acte 1. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ja De Gjfhfjgf • 18 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 1 656 Mots (7 Pages) • 20 410 Vues
Explication linéaire N°1 : scène 1 acte I, Le Malade imaginaire, Molière.
Introduction.
Le Malade imaginaire, dernière œuvre de Molière, écrite en 1673 s'amuse de la médecine à travers les aventures de son hypocondriaque Argan. La scène étudiée est la scène d'exposition. Argan y est seul et compte minutieusement ses factures dans soin dans un dialogue imaginaire qui fait office de monologue. Après cela, il désire qu'on s'occupe de lui mais personne ne vient. Cette scène d'exposition nous montre d'abord un homme qui fait ses comptes de manière comique. Puis, ce climat comique est ensuite assumé par une surenchère de frais et de prescriptions médicales. Enfin, cet extrait nous permet de découvrir le caractère comique d'un personnage acariâtre. Nous verrons donc en quoi cette scène d'exposition est comique.
- Une entrée en matière comique : un vieillard qui fait ses comptes.
Avec la didascalie « seul dans sa chambre assis », la scène s'ouvre sur Argan. Cela le met en valeur et le place comme le personnage central de la scène mais aussi de l’œuvre : tout va tourner autour de lui. De plus, c'est un monologue mais pas un monologue classique de théâtre puisqu'il « se parle à lui-même et se fait les dialogues suivants ». Il apparaît alors comme le personnage central un peu fou de comédie. Celui-ci semble aussi intéressé par l'argent : « compte ses parties d'apothicaire avec des jetons ». Les jetons étant utilisé pour les grands commerçants qui manipulent beaucoup d'argent, le personnage montre d'emblée qu'il dépense des fortunes dans ses « parties d'apothicaire » donc pour ses médecines. Rien que cette didascalie amène les thèmes principaux de la pièce : la folie, l'argent et la médecine. Cela se vérifie dans son monologue : « trois et deux », les adjectifs cardinaux sont accumulés durant toute la première phrase pour des calculs très simples mais qui paraissent d'une grand importance pour le personnage puisqu'il se montre pointilleux, presque obsessionnel.
De plus, il lit à voix haute simulant un dialogue avec ses parties d'apothicaire. La dite facture indique très précisément les soins avec un vocabulaire savant et redondant : « clystère insinuatif préparatif et ramoliant » puisqu'il renvoie à des excréments. Cela renvoie une image de la médecine réduite à sa dimension scatologique. En plus de l'accumulation des termes compliqués, la phrase est ridiculement poétique avec le jeu de rythmes et de sons. On remarquera notamment un jeu de sons entremêlé avec des assonances en « i » et des allitérations en « ll ». Le langage de la médecine est montré comme inutilement compliqué, redondant et poétique faute d'être efficace.
Puis, Argan commente ainsi ses facture « sont toujours civiles », ce qui ironiquement montre qu'il a bien conscience que les médecins se jouent de lui. Il introduit également le nom de son médecin « Monsieur Fleurant ». Fleurant signifiant exhaler une odeur de pet, ici, le jeu sur l'onomastique crée un comique de mot. Se joue donc un dialogue imaginaire signalisé par des guillemets pour le personnage absent. Argan commente en réalité les prix et négocie sa facture à son avantage : « il faut être raisonnable et ne pas écorcher les malades ». Argan parle d'être raisonnable alors qu'il se montre obsédé par la médecine et pas si malade que cela. Cette réplique joue avec le comique de situation. Il montre également qu'il n'est pas dupe de ses médecins et a conscience de leur volonté de faire du gain (« je suis votre serviteur », « langage d'apothicaire » → registre ironique).
Transition: La pièce s'ouvre sur une entrée en matière comique : un vieillard qui fait ses comptes minutieusement et de manière ridicule puisqu'il marchande, négocie ses factures. Ce mouvement introduit déjà les thèmes de l'argent, de l'hypocondrie et de la médecine.
- Un sujet comique : la surenchère de frais et de prescriptions médicaux.
Le second mouvement est caractérisé par la répétition et l'énumération précises des remèdes pris : « Plus du dit jour » qui introduit chaque énumération. C'est une anaphore qui amène un comique de répétition. Ceci est d'autant plus comique que l'adverbe « plus » implique un effet de rajout mais aussi d'excès. Ainsi, dès la première scène on critique les excès de la médecine et marque la folie du personnage. Les extraits des parties sont toujours agencées ainsi : l'anaphore « plus » puis l'énumération des termes médicaux (« clystère détersif », « catholicon double composé de rhubarbe rosa »...) très savants et leurs effets sont énumérés : « balayer», « laver », « nettoyer », « expulser » , « évacuer ». Ces énumérations créent un effet de répétition mais aussi de redondance : la liste des effets curatifs n'est en fait qu'une liste de synonymes. Après cette liste, il y a un prix qui est attribué comme « dix sols », « trente sols » (x3), « vingt sols », ce qui montre que les remèdes pris ne sont pas efficaces puisqu'ils sont redondants : tous ont pour but de ''libérer'' le patient de ses selles. La médecine est encore réduite à sa dimension scatologique.
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