Analyse Linéaire - Le Malade imaginaire - Molière - Acte III, Scène 10

Molière est un dramaturge, comédien, chef de troupe, et metteur en scène du XVIIe siècle. Il renouvelle le genre de la comédie hérité de l’Antiquité gréco-romaine, et lui donne des formes multiples. Il invente également la comédie-ballet pour répondre aux désirs de Louis XIV qui aime les divertissement spectaculaire mêlant chant, danse et musique. C’est le 10 février 1673 qu’est jouée pour la première fois, au théâtre du Palais-Royal, la dernière pièce de Molière qui mourra après la quatrième représentation, Le Malade imaginaire , comédie-ballet en trois actes et en prose, traitant de la crédulité envers la médecine d’un bourgeois hypocondriaque, Argan. Le passage à étudier est la scène 10 de l’acte III. Comment, dans cet extrait, Toinette fait la satire de la médecine ? Nous montrerons tout d’abord que les médecins sont présentés comme des incompétent de la ligne 34 à 77 , nous analyserons ensuite le comique qui est utilisé pour exagérer et ridiculiser médecins et malades de la ligne 78 à 104.

La première partie de notre analyse va de la ligne 34 à la ligne 77 (« Donnez moi votre pouls » à « vin fort trempé. ») et porte sur l’incompétence des médecin: tout d’abord il y un comique de parodie avec l’imitation caricaturale et burlesque de Toinette déguisée en médecin, il n’y a pas de didascalies pour le comique de geste, mais on peut imaginer une mise en scène où le demande à Argan son pouls, en parlant au coeur comme s’il pouvait lui donner des ordres: « Allons donc que l’on batte comme il faut. » (l.34-35), et par son incompétence, met la faute sur le pouls et se questionne sur le médecin d’Argan: « Hoy, ce pouls-là fait l’impertinent: je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ? » (l. 35 à 37). Toinette dévalorise Monsieur Purgon et le décrit comme un médecin sans réels exploits: « Cet homme-là n’est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. » (l.39-40). Elle dévalorise aussi les autres médecins après avoir connu le diagnostique de Monsieur Purgon et des autres médecins quant à l’état d’Argan, qui ne semblent pas tous d’accord: le parallélisme antithétique souligne l’ignorance des médecins sur la maladie d’Argan: « Il dit que c’est du foie, et d’autres disent que c’est de la rate. », Toinette dit donc : « ce sont tous des ignorants », comme si les médecins ne savaient rien, et pose à son tour un diagnostique qu’au bout de quelques secondes en la compagnie d’Argan, en ne lui ayant pris uniquement que son pouls, avant même d’avoir posé des questions au malade: « c’est du poumon que vous êtes malade. » (l.42-43). Son diagnostique « le poumon » semble incohérent par rapport aux symptômes décrits par Argan: « des douleurs de tête »(l.46), « un voile devant les yeux »(l.48) , « des maux de coeur » (l.50), « des lassitudes par tous les membres »(l.52), « douleurs dans le ventre » (l.54). De plus, l’anaphore « Le poumon. » montre que Toinette déguisée en médecin veut réellement paraitre comme un medecin incompétent, car si ça avait été un vrai médecin les réponses d’Argan lui importerait, mais en faisant semblant d’être certaine de son diagnostique, elle accentue le fait qu’elle et les médecins en général sont incompétent et ne son pas à l’écoute de leurs patient. Après avoir posé son diagnostique, Toinette déguisé en médecin lui demande: « Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ? » (l. 63-64), alors qu’elle connait très bien la réponse car c’est sa servante. Argan lui répond donc ce que Monsieur Purgon lui « ordonne » de manger, et de la commence un stichomythie, Argan lui fait la liste de ce qu’il mange comme: « du potage » (l.65), « De la volaille. »(l.67), « Du veau. »(l.69), « Des bouillons »(l.71), « Des oeufs frais. »(l.73), et Toinette toujours déguisée en médecin dévalorise Monsieur Purgon, comme s’il

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