Analyse linéaire Le malade imaginaire deMolière

Étude linéaire[pic 1][pic 2]

→ Monologue d’Argan, acte I, scène 1

        Nous analyserons en première partie Argan faisant ses comptes. Les phrases sont simples et rythmées par de nombreuses virgules. De la ligne 1 à la ligne 5, il compte les factures de son apothicaire de ce mois ci « trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt. Trois et deux font cinq. » (ligne 2, 3). Les didascalies nous informent qu’il utilise pour cela des jetons, on imagine donc mieux la scène avec Argan, assis dans sa chambre à faire ses comptes avec des jetons. Il se concentre pour faire cela ce qui nous montre qu’il est près à prendre de son temps pour ne pas se tromper sur la somme qu’il doit à son apothicaire. De la ligne 4 à 5, il nous explique à quoi correspondent ces factures « un petit clystère insinuatif, préparatif et rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles de Monsieur ». Il y a dans cette phrase des assonances en [l] et [R], une allitération en [i] et une énumération pour bien insister sur le traitement prescrit.

        En deuxième partie, nous analyserons, des lignes 5 à 10, l’avis d’Argan sur son apothicaire, monsieur Fleurant. Monsieur Fleurant est celui qui créer les médecines et lavements d’Argan et on comprend que c’est aussi lui qui fixe les prix, qui sont, d’après le malade, forts raisonnables « Ce qui me plaît de M. Fleurant c’est que ses parties sont toujours fort civiles ». Argan a un suivi régulier avec monsieur Fleurant car il dit « je suis votre serviteur, je vous l’ai déjà dit » (ligne 8). Argan tient à son apothicaire même si il est assez cher « oui mais monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil, il faut aussi être raisonnable, et ne pas écorcher les malades. » Argan essaye à des nombreuses reprises de marchander avec son apothicaire même si il est bourgeois et à une fortune importante, il a le sens du commerce et veut toujours négocier les prix à la baisse. Des lignes 10 à 12, Argan énumère les ingrédients du traitement et ses effets « composé avec catholicon double, rhubarbe, miel rosat et autres […] pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre de Monsieur». Argan veut certes baisser les prix mais il est toujours très poli « avec votre permission, dix sols. » (ligne 12)

        En troisième partie nous nous concentrerons sur les lignes 12 à 17 où Argan négocie à la baisse les prix de tous ses traitements qu’il trouve toujours trop élevés. D’après lui, les prix de son apothicaire monsieur Fleurant sont cher « une bonne médecine purgative et corroborative […] quatre livres. Ah ! Monsieur Fleurant, c’est se moquer ». Le « Ah ! » montre qu’Argan est choqué par le prix. Le médecin d’Argan, monsieur Purgon, lui a donné un prix qui n’est pas celui annoncé par l’apothicaire, c’est pour quoi Argan essaye de baisser les prix « M. Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs ». Il va presque jusqu’à supplier son apothicaire de baisser les prix « Mettez, mettez trois livres s’il vous plaît » (ligne 16) avec la répétition du verbe « mettre » et le signe de politesse « s’il vous plaît ».

        En quatrième partie nous verrons, des lignes 17 à 20, qu’Argan est bien organisé et tient les comptes de ses médecines et lavements. Il y a des gradations des lignes 17 à 19 « ce mois ci j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ». On voit donc qu’il abuse de son traitements et que ses médecins abusent de sa richesse, il est devenu la « vache à lait » des médecins. Il compare également ses traitements de ce mois ci avec celui du mois dernier « je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre. Je le dirai à M. Purgon, afin qu’il remette de l’ordre dans tout cela ». Argan passe donc pour un addict, drogué à la médecine. Il en veut toujours plus sinon il a l’impression d’aller moins bien.

...