LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire de texte "Quand vous serez bien vielle" Ronsard

Commentaire d'oeuvre : Commentaire de texte "Quand vous serez bien vielle" Ronsard. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 509 Mots (7 Pages)  •  3 089 Vues

Page 1 sur 7

QUAND VOUS SEREZ BIEN VIEILLE, PIERRE DE RONSARD

Proposition d’introduction : 3 parties : situer les texte et l’auteur / problématique / plan

Le sonnet « Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle » est tiré du recueil Sonnets pour

Hélène écrit en 1578 par Pierre de Ronsard, poète français de la Renaissance, fondateur de la

Pléiade. Ce recueil est une commande de Catherine de Médicis pour sa dame d’honneur Hélène de

Surgères, très affectée par la mort de son amant à la guerre. Ronsard, âgé de 54 ans, est déjà un

poète célèbre. Travaillant sur ordre, il tombera finalement amoureux de son modèle mais cet amour

ne sera pas payé de retour.

Nous verrons en quoi, dans ce sonnet, Ronsard délivre-t-il une véritable leçon de vie et de poésie au

travers d’une parole particulière.

Dans une première partie, nous observerons cette déclaration d’amour aux accents menaçants puis

nous nous interrogerons ensuite sur la poésie comme réponse à l’angoisse du temps qui passe.

I – UNE DECLARATION D’AMOUR AUX ACCENTS MENAÇANTS

A – une parole amoureuse adressée à la femme

Il s’agit bien d’une parole adressée à quelqu’un : étude des marques de l’énonciation :

l’interlocuteur est représenté par les marques de 2ème personne du pluriel : pronom « vous »,

déterminant possessif (votre), terminaisons verbales (serez, direz, etc)

Hélène ne répond pas. C’est Ronsard qui la fait parler : « Vous direz… »

Une parole adressée à une femme : féminin des adj : vieille, belle, etc

C’est une parole amoureuse :

V4 : « Ronsard me célébrait » : verbe célébrer (deux sens : rendre hommage / rendre célèbre) : verbe

très laudatif : admiration du poète. Au moment où parle Ronsard, Hélène est belle, c’est indéniable.

V 4 : « me célébrait du temps que j’étais belle » : 2 imparfaits : expression d’une durée : Hélène a

toujours été belle ou est belle depuis longtemps.

V 4 : « belle » : adj mis en valeur à la rime : en fin de vers et de quatrain

V 8 : « louange immortelle » : connotation religieuse du nom louange (souvent utilisé pour Dieu) :

terme mélioratif. « louange immortelle » : hyperbole : la femme est idéalisée.

V 12 : « mon amour » : le mot amour (avec déterminant possessif) est dit explicitement

V 12 : « fier dédain » : la femme incarne le topos littéraire de la belle indifférente

B – une prédiction bien sombre

Ronsard fait une description très particulière : il ne décrit pas la femme qu’il a sous les yeux mais

celle qu’elle sera en fin de vie.

Relevé des futurs de prédiction : menace : « vous serez », « direz », etc

Dès le 1er quatrain : menace : « belle » rime avec « chandelle » (la chandelle représente la fuite du

temps : cf : Memento mori)

Relevé du champ lexical de la mort et des ténèbres (qui renforce le ton menaçant du poème) :

« soir », « chandelle », « à demi sommeillant », « sous la terre », « fantôme sans os »,

« ombres », « mon repos », « accroupie » (avant d’être allongée dans la tombe)

Ton cruel du poète qui fait une description très dure d’Hélène en fin de vie mais qui ne se décrit pas

lui-même vieux : il ne se montre pas abimé par le temps :

V 1 : « quand vous serez » / basculement v 9 (cf forme du sonnet : basculement après les

deux quatrains) : « je serai » : il sera un pur esprit « fantôme sans os », impression de bienêtre, de liberté (« par les ombres myrteux »)

C – importance des symboles dans le discours du poète

• Le soir = le soir de la vie = la vieillesse

• La chandelle = le temps qui passe : cf Memento Mori

• La rose = la beauté qui se fane, la beauté éphémère

• Cueillez les roses de la vie = saisissez le bonheur (la beauté de la vie) tant qu’il est encore

temps : cf Carpe diem (Horace, poète latin : référence à l’Antiquité des poètes de la Pléiade)

• Le fil, la fileuse : « dévidant et filant » = déroulant et filant : le fil de la vie : Les Parques : voir

document joint : Clotho file le fil de la vie des hommes, Lachésis le déroule et Atropos le

coupe).

• Myrte : symbole de l’amour, plante associée à Venus (Aphrodite). La myrte aurait la vertu de

faire naitre l’amour et de l’entretenir. Venus portait une couronne de myrtes quand Pâris lui

a donné la pomme d’or.

Eris (la discorde) avait lancé une pomme d’or et Pâris,

...

Télécharger au format  txt (8.7 Kb)   pdf (44.1 Kb)   docx (12.8 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com