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Le dormeur du Val, Rimbaud

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Par   •  15 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 803 Mots (8 Pages)  •  3 598 Vues

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ORAL DE FRANÇAIS : lecture analytique

Le Dormeur du val

Introduction

« Le dormeur du val » est un poème tiré du recueil intitulé « Poésie » écrit en 1870 par Arthur Rimbaud âgé seulement de 16 ans. Alors en fugue, le jeune poète décrit l’horreur de la guerre franco-prussienne qui décima plus 250 000 soldats. Dans ce sonnet, Rimbaud nous fait découvrir les désastres des combats à travers la nature et la mort d’un jeune soldat. Grâce à ce poème, il veut nous partager son indignation et sa colère en utilisant un moyen de dénonciation originale en décrivant la nature de manière féerique.  

Donc nous allons analyser ce poème puis répondre à deux questions :

Comment cette hymne à la nature dénonce-t-il l’horreur de la guerre ?  Comment la construction du sonnet entraine la chute ?

Nous allons répondre à ces questions en organisant nos recherches à travers trois axes :

1/ Un cadre idyllique ou la beauté de la nature.

2/ Le soldat mystérieux.

3/ Une chute préparée visant à dénoncer l’horreur de la guerre

1/ UN CADRE IDYLLIQUE OU LA BEAUTE DE LA NATURE

A / Une nature personnifiée et vivante

Dans ce poème, le poète décrit initialement un endroit naturel propice au repos qui passe par la personnification de la nature et en cherchant à la rendre  vivante. On retrouve dans chaque paragraphe du sonnet un champ lexical de la nature important. Il y a : « verdure » v.1, « herbes » v.2, «val » v.4, « cresson » v.6, « Nature » v.11, « soleil » v.13 en faisant cela, Rimbaud place la nature au centre du poème. Ensuite, l’auteur personnifie cette nature en lui attribuant des caractères d’humain comme « où chante la rivière » v.1 ou « la montagne fière » v.3. De plus, la majuscule à « Nature » v.11 et l’apostrophe caractérisé par l’impératif « berce-le » en fait une entité à part entière, au rôle maternel, à laquelle Rimbaud peut s’adresser. L’eau, également très présente dans le poème (« rivière » « pleut » « baignant »), apporte un symbole de vie et de mouvement.

B / Une nature harmonieuse

La description du décor qui ouvre ce poème, en l’occurrence la nature, laisse une place importante à la lumière. Le champ lexical de la lumière le montre bien : « haillon d’argent » v.2-3, « soleil » v.3, « luit » v.4, « lumière » v.8.  La répétition de « soleil » v.3 et 13 est une forme d’insistance, et associé au verbe « luit » et la métaphore « où la lumière pleut » donne l’impression qu’il illumine tout le sonnet. La versification permet également de mettre en valeur la lumière, grâce aux rejets en début de vers de « d’argent » v.3 et « luit » v.4.

La lumière est associée aux couleurs dans ce poème. Le champ de lexical des couleurs marquent l’effet d’harmonie. On retrouve la couleur bleu v.6 qui correspond à la vie. Puis, on retrouve le vert v.8, qui signifie l’espoir et enfin le rouge v.14, symbolisant la mort. Rimbaud évoque les couleurs et leurs symboles en les graduant commençant par la vie et finissant par la mort. De plus, 4 des 5 sens (exclus le gout) sont évoqués par le poète et accentues l’idée d’une nature harmonieuse. Il y tout d’abord l’ouïe avec le chant de la rivière v.1, la vue tout au long du texte avec la lumière et les couleurs, puis le toucher avec « accrochant » v.2 ou la fraicheur des cressons v.6 et enfin l’odorat, avec parfum v.12. Pour finir, Le verbe chanter et l’adverbe « follement » ajoute un caractère festif à la nature et accentue l’idée d’une nature harmonieuse.  

C/ Un environnement protecteur

Sous ces aspects de gaieté avec une nature vivante et harmonieuse, le cadre du poème est aussi apaisant et protecteur. Le jeune soldat semble ne faire qu’un avec la nature et s’y sent bien. Il semble confortablement installé « dans son lit vert » v.8, « souriant » v.9, la nuque « dans le frais cresson bleu » v.6. La nature le « berce », et la montagne « fière » veille sur lui, comme autant de figures maternelles que le poète invoque.

Apres s’être longuement attardé sur le spectacle d’une nature en fête, Rimbaud décrit le dormeur du val, un jeune soldat allongé au sol, plongé dans un étrange sommeil.

2/ LE SOLDAT

A/ Le soldat endormi

Le soldat est le protagoniste de la pièce. Mais, il est décrit de manière vague par Rimbaud, ce qui laisse un petit doute quant à l’identité du soldat. Le jeune soldat est décrit seulement de l’extérieur car on sait uniquement qu’il est « jeune » v.5 et « pâle » v.8. Mais Rimbaud accorde une grande importance à sa position « bouche ouverte, tête nue » v.5, « étendu dans l’herbe » v.7, « la nuque baignant dans le frais cresson » v.6. Le champ lexical du sommeil est omniprésent, à commencer par le titre « Le dormeur du val ». De plus, le verbe « dormir » revient lui-même à trois reprises au vers 7,9 et 13, accompagné au vers 9 d’un synonyme « fait un somme ». Par ailleurs, le jeune homme est comparé à un enfant « souriant comme sourirait un enfant malade » v.9-10, allongé dans un lit vert, où mère Nature le berce. Et la bouche ouverte rappelle aussi la position d’un enfant profondément endormi, rappelant le sommeil du soldat. L’immobilité et le sommeil profond du dormeur est accentuée jusqu’à la fin du poème, avec le rejet au dernier vers de l’adjectif « Tranquille ».

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