Dissertation le rouge et le noir julien un anti-héro
Dissertation : Dissertation le rouge et le noir julien un anti-héro. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clemence2204 • 8 Juin 2020 • Dissertation • 1 336 Mots (6 Pages) • 17 746 Vues
Dissertation Julien sorel est-il un héros ou un anti-héros ?
En 1830 est publié Le Rouge et le Noir, l’un des romans les plus célèbres de Stendhal. Auteur provincial monté à Paris parti s’installer en Italie puis revenu en France, Stendhal a vécu des moments similaires à ceux que vit son héros. Julien Sorel, jeune homme ambitieux qui désire ardemment quitter son milieu social. Ce roman centré autour du personnage de Julien peut-il, à l’instar de l’Education sentimental ou de Bel-ami, être considéré comme un roman d’apprentissage dont Julien Sorel serait le héros ? Nous verrons tout d’abord en quoi Julien représente le héros typique des romans d’apprentissage, puis nous étudierons tout ce qui dans le roman va s’opposer à ce rôle de héros pour le transformer en antihéros.
Julien est comme le modèle typique du personnage de roman d’apprentissage. A travers la proposition du poste de précepteur par Monsieur de Rênal Julien accède à une autre société et sort du milieu de la scierie. Il rencontre ensuite la première femme de sa vie : Madame de Rênal. Un jeu amoureux se crée entre Julien et Madame de Rênal, ce jeu va représenter l’apprentissage de l’amour. Dans le texte ce jeu amoureux passe notamment par l’insistance sur les verbes perception en particulier le regard. Julien voit ce jeu comme un combat contre lui-même, il va triompher en dépassant sa peur et sa timidité. Puis il triomphe une seconde fois en obtenant l’amour de Madame de Rênal. Des ressemblances sont notables entre les deux personnages, ils sont jeunes, gracieux, ils ont le teint blanc et les yeux doux, ils sont tous les deux timide et pudique. Son apprentissage de l’amour se poursuit. Nous remarquons l’opposition entre la position sociale de Julien et celle de ses deux amantes successives : Madame de Rênal puis Mathilde. Julien est le fils d’un charpentier et il est méprisé par sa famille, Madame de Rênal appartient à la haute bourgeoisie de province et Mathilde est la fille d’un marquis parisien. Cependant ces difficultés ne l’on pas empêché de s’élever dans la société, il passe de paysan à précepteur le changement d’habille illustre cette progression, il devient ensuite secrétaire du marquis de La Mole et acquière un rôle politique, il assiste à des réunions secrètes. Enfin le marquis de La Mole le nomme lieutenant de hussard. Cette ascension professionnelle de Julien lui permet de s’élever socialement. En effet son poste de précepteur lui permet d’apprendre à se comporter en société, le séjour au séminaire lui permet d’entrer en contact avec la haute société parisienne et de rencontrer le marquis de La Mole et sa fille, Mathilde. Enfin après des maladresses et des erreurs il adopte les mœurs et les habitudes parisiennes et accède finalement à la noblesse en acquérant le titre de « chevalier de la Vernaye. Cette ascension se manifeste également par une évolution géographique Julien passe de Verrières à Vergy, puis il se rend au séminaire de Besançon, et enfin arrive à Paris avec le symbole de l’habit noir. Cependant Julien a des caractéristiques qui s’opposent au héros traditionnel.
La sensibilité de Julien s’oppose à la réalisation de son projet. Pour réaliser ses ambitions, le héros de roman d’apprentissage doit être cynique, insensible, froid et calculateur, Julien ne l’est pas. Il est trop sensible à plusieurs reprises, il ne peut se retenir verser des larmes. Par exemple, lors de sa rencontre avec Madame de Rênal, de « grosses larmes » coulent le long de ses joues. Ensuite Julien rate son ascension à cause de son caractère colérique, de sa tendance à s’emporter. Arrivé au sommet, Julien est rattrapé par la lettre de Madame de Rênal au marquis de La Mole. Sa réaction est inadéquat, il achète des pistolets et tire sur Madame de Rênal dans une église. L’église est un lieu symbolique, qui représente la passé de Julien au séminaire. Julien ne trouve jamais réellement sa place, ni matériellement, ni intellectuellement. Au début du roman, on nous présente Julien perché sur une poutre dans la scierie, il est différent de sa famille. Il est battu par ses frères et peu aimé par son père qui déteste le voir lire. Il éprouve des difficultés au séminaire dans lequel il ne trouve pas non plus sa place. Il ne se trouve bien que dans la grotte, lieu de vie austère basé sur la privation et le refus des plaisirs. Julien semble trouver sa place dans la littérature, l’écriture lui permet de progresser en devenant secrétaire du marquis de La Mole. Mais c’est aussi l’écriture qui le conduit à sa chute, une première lettre dénonce son idylle avec Madame de Rênal et une seconde le présente comme un hypocrite, causant sa perte. Dans la dernière partie du roman, Julien revient à son point de départ, on retrouve beaucoup d’épisode de larmes dans les derniers chapitres, en écho au début du roman. L’acte de folie (les coups de fusils tirés sur Madame de Rênal) qui le condamnera se passe à Verrières, lieu du début du roman, Julien revient à l’endroit où tout avait commencé. Julien passe du sommet à la chute, dans une régression totale. Dans la prison, Julien reprend son statut de base, il refuse l’aide de Mathilde et accepte difficilement de signer l’appel apporté par Madame de Rênal. En revoyant son père, il redevient l’enfant du charpentier. On peut établir un parallèle entre Julien et le Christ, lui aussi fils de charpentier également condamné et exécuté. Julien accepte son destin, résigné, il attend son exécution, il est celui qui subit et non plus celui qui progresse. Julien n’a pas réussi à échapper à son milieu social. Il n’aura pas réussi à s’élever socialement par le biais du séminaire ni par le mariage. Dans le roman d’apprentissage traditionnel le héros agit et parvient à s’élever socialement grâce à ses efforts. Le parcours de Julien prend la direction opposé à la fin du Rouge et le Noir.
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