Le Rouge et le Noir - Julien Sorel idéaliste ou cynique ?

"Le rouge et le Noir", Stendhal – Dissertation

        Au XIXe siècle, des auteurs comme Stendhal changèrent le genre romanesque en s’inscrivant dans un nouveau mouvement : le réalisme. À la différence du romantisme, le réalisme insiste sur la description concrète de la vie. Ainsi, "Le Rouge et le Noir" s’inscrit singulièrement dans ces deux mopuvements, notamment à travers le personnage de Julien Sorel. Ce dernier se caractérise par une personnalité unique, à la fois en dehors en dehors et en dedans des "lieux communs" du romantisme. On peut donc se demander en quoi le personnage complexe de Julien Sorel incarne un personnage romantique. Caractérisant Julien, sa contradiction induit un conflit omniprésent. Ainsi, si son caractère est ambivalent, c’est parce qu’ils défend les valeurs romantiques typiques.

Julien Sorel est avant tout un personnage en contradiction. En effet, la vie du protagoniste est portée par un idéal. Julien se réfère à des valeurs et à des valeurs, qui le guident tout au long du roman. Chacun de ses actions, chacune de ses pensées semble dirigée vers cet idéal. Dans le chapitre IV du livre premier, Julien a les larmes aux yeux lorsque son père jette son livre, "Le Mémorial de Saint-Hélène", dans la rivière. Dans le chapitre IX de ce même livre, Julien a peur qu’un portrait de Napoléon caché sous son lit ne soit découvert par M. de Rênal. Pendant ces deux scènes, Julien exprime un profond attachement à la figure de l’Empereur. Napoléon est un modèle pour lui, c’est l’histoire d’un homme parti de rien qui est arrivé au sommet du monde. Julien est donc sensible aux valeurs qu’il incarne : l’éducation, le courage, la liberté… Julien s’identifie à lui, il veut d’ailleurs être soldat. Cette volonté s’exprime dans le livre Premier, chapitre XVIII, où Julien rayonne de bonheur lorsqu’il monte à cheval dans son costume militaire. Également, sa joie est immense lorsqu’il est nommé "lieutenant de hussards" par le marquis de la Mole, dans le chapitre XXXIV du livre Second. L’idéal de Julien réside également dans l’amour, celui des personnes et celui de la nature. Ainsi, il prend du plaisir à aimer Mme de Rênal, et Mathilde dans le second. Il se promène souvent dans les jardins pour réfléchir, et confie même avoir un endroit favori pour se ressourcer ; un rocher dans une montagne proche de Verrières.

Néanmoins, Julien se démarque aussi par son cynisme. Il ne tient pas compte de la morale, il ne se soucie pas de faire le bien. L’aventure avec Mme de Rênal le montre bien. En effet, Julien n’évoque à aucun moment le fait que Mme de Rênal commet un adultère ( et que c’est mal ), à la différence de son amante qui, elle, est rongée par le "péché" qu’elle commet. Également, Julien n’a de cesse de se montrer hypocrite lorsqu’il fréquente la bourgeoise. Ainis quand il va chez M. Valenod, il répugne à l’idée de fréquenter ces gens. Pourtant, il porte le masque comme tous les autres, afin de servir ses ambitions. Chez le marquis de la Mole, il sera tout autant hypocrite dans les salons, où les nobles et les bonnes manières le dégoûtent. Il ne séduira pas Mathilde seulement parce qu’il l’aime , mais aussi par ambition, pour se prouver que lui, homme du peuple, peut conqérir le coeur d’une noble comme Mathilde.

        Ainsi, Julien met en œuvre le cynisme afin d’atteindre son idéal ; la réussite sociale. Cependant, du fait de cette ambivalence, Julien se questionne et lutte contre la société dans un conflit omniprésent.

        En effet Julien est en conflit, y compris avec lui même. Il se questionne souvent, se remet parfois en question. Il passe énormément de temps à réfléchir et fait face à de nombreux dilemmes. Ces questionnement se font souvent pendant des monologues intérieurs. Au chapitre X du livre Second par exemple, où Julien réfléchit à l’éventualité de conquérir Mathilde. Ici il ne sait pas ce que cherche Mathilde, et ne sait donc comment lui répondre. On notera dans ce monologue et dans d’autres similaires la présence du discours indirect libre, qui permet de garder une fluidité dans le récit. Également, l’utilisation de l’imparfait prouve que Julien a l’habitude de réfléchir de cette manière. Cette répétition montre aussi qu’il se trouve régulièrement en conflit avec ses propres valeurs, puisque c’est en général dans ces moments là qu’il s’interroge sur lui-même.

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