Dissertation le rouge et le noir
Dissertation : Dissertation le rouge et le noir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Miro Noyd • 14 Décembre 2015 • Dissertation • 1 027 Mots (5 Pages) • 1 199 Vues
Banque, intérieur nuit
Je ne peux m’empêcher de lui envoyer une pique :
-Qu’allez vous me proposez ? Deviner quel secteur devra subir la prochaine vague de licenciements ? Trouver le lieu où sera délocalisé tel ou tel service ?
Son mesquin sourire s’efface aussitôt. Ma pique a visiblement fait mouche.
–Mon intention était tout autre, me rétorque-t-elle avec véhémence. J’allais proposer un pendu, pour détendre l’atmosphère, mais bon, vous ne savez que critiquer.
-On peut tout de même jouer…je ne voulais pas être méchant. Puis bon, vous m’avez aussi critiqué tout à l’heure. Et je n’ai pas fais de chichi pour autant.
Elle ne répond pas.
-Vous m’ignorez à nouveau ?
Son mutisme hautain est de retour. Je crois qu’elle ne se rend pas encore compte qu’elle devra me parler et me supporter pour faire passer le temps. La batterie de son iPad va vite rendre l’âme, et il sera impossible de trouver le sommeil dans cette pièce exigüe. Le ronronnement des bancomats couplé à l’éclairage blafard des affreux néons rend veine toute tentative de s’endormir, ou même d’assoupissement. Elle devra donc obligatoirement me parler si elle ne veut pas passer toute la nuit à admirer ce couple tout juste retraité qui ornent le mur en face d’elle, probablement reproduit des milliers de fois et présent dans chaque succursale de la FBF à travers le monde.
J’essaye tout de même de renouer le dialogue. Je ne tiendrais pas toute la nuit avec pour seule occupation mon Kerouac. Souvent, lors de mes soirées de service, il m’arrivait de lire deux à trois romans, si je ne m’assoupissais pas devant mon poste de contrôle :
-Julie ?
Toujours pas de réponse. Son visage est caché derrière sa valise, mais elle ne bouge même pas pour me décocher un regard sévère, ou méprisant. Bizarre…Je réessaye :
-Julie ?!
Toujours rien. Il y a quand même un minimum de respect à avoir. Je décide de me lever pour voir si elle va bien. Et là, c’est le choc. Le drame. Je ne sais plus quoi penser. Je commence à suer et à trembler. Julie est couchée dans une étrange position, avec la main droite sur le cœur, son portable dans la main gauche et la bouche grande ouverte. Je pense tout de suite au pire : l’AVC. Et malgré la panique, les gestes de premiers secours appris durant ma formation me reviennent à l’esprit. Apprécier l’état de la victime, mettre la personne en position latérale de sécurité et appeler les secours. La dernière va être difficile à appliquer, mais je peux au moins essayer les deux autres. J’arrive, non sans peine, à la placer correctement. Il me reste à apprécier son état. Je place mon index et mon majeur sur son cou pour trouver son pouls. Rien. Zéro battements par minute. Je reste un court instant, change mes doigts de positions mais rien n’y fait. Il est vrai que je n’ai jamais été doué pour compter le pouls, mais au point de ne sentir aucun battements….Mon angoisse monte encore d’un cran ! J’essaye d’écouter sa respiration. Plus de réussite ! J’entends[…]. Au moins elle n’est pas morte. Probablement un malaise. Plus de peur que de mal, donc. Elle reprend peu à peu conscience.
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