Dissertation le rouge et le noir de Stendhal

Jade                                          Dissertation de français                                                   03/04/2020

Geiger

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Comment le roman, à travers le personnage, donne-t-il à réfléchir sur le monde ?

        Le personnage de roman est le fil conducteur de l’histoire, à travers lui, le lecteur est plongé dans le roman. Ce genre littéraire est surtout utilisé pour représenter le réel, et plus souvent la société et ses individus. Nous verrons en quoi le personnage de roman nous donne à réfléchir sur le monde. Il s’agit ici d’examiner en quoi le personnage, pivot du dispositif romanesque, permet d’engager une réflexion riche sur le monde, l’existence, autrui, soi-même ; c’est notamment le cas dans Le Rouge et le Noir, qui restera au centre de notre réflexion. Pour y répondre nous verrons, dans un premier temps, les différents points de vue qu’utilise le narrateur. Puis dans un second temps, nous verrons que le roman Le Rouge et le Noir de Stendhal nous place dans le contexte de 1830 par plusieurs références.

         Le narrateur hétérodiégétique a plusieurs moyens littéraires pour que le lecteur découvre la perception du personnage, tantôt au style direct, tantôt au style indirect ou indirect libre. Les moyens littéraires permettant le mieux la découverte de la perception du personnage sont les points de vue utilisés par les narrateurs.

D’une part, la conception du monde est explicitement découverte par le lecteur à travers le point de vue interne, nous permettant d’accéder directement aux sentiments et pensées du personnage.

        Par exemple, dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, le narrateur utilise un point de vue interne alterné, il prend le parti de décrire Julien à travers le regard de madame de Rênal. Celle-ci le prend pour un « jeune paysan, presque encore un enfant » et non le futur précepteur de ses enfants, et remarque sa pâleur et son chagrin (« qui venait de pleurer »)  ainsi que ses vêtements (« en chemise bien blanche, une veste fort propre de ratine violette ») (I,6). Puis inversement, dans la deuxième partie du texte, mme de Rênal est vue au travers du regard du jeune Julien : « Julien n’avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d’un air doux. » (I,6) Le narrateur insiste sur le ravissement de Julien pour mme de Rênal, elle est à ses yeux, comme une apparition surnaturelle, féerique, une mère idéalisée.

        Lors de leur première rencontre, chacun a jugé l'autre sur son aspect extérieur : Ils se sont tous les deux arrêtés aux physiques de l’un de l’autre, mme de Rênal voyant qu’ils n’appartiennent pas à la même classe sociale. Ceci est un comportement que l’on retrouve tout à fait dans notre société actuelle, le jugement de l’apparence physique. Au travers de cet exemple on remarque que ce sont des situations plausibles. On peut donc encore se référer au roman aujourd’hui.

De surcroît, dans ce cas le style d’écriture adopté dans le roman illustre aussi la façon de penser du personnage et donc sa vision du monde extérieur.

        D’autre part, on retrouve le point de vue externe, mais ce moyen littéraire ne nous permet pas de parvenir aux pensées du personnage, néanmoins nous pouvons deviner leurs visions du monde extérieur à travers leurs actes et la façon dont ils agissent. De surcroît, le statut social, le caractère et le physique du personnage, nous indiquent partiellement la perception du monde qu’il peut avoir. C’est pourquoi un personnage de roman peut transmettre plusieurs visions du monde différentes à travers ces moyens littéraires utilisés par l’auteur et peut être aussi bien explicite qu’implicite.

        Toujours dans Le Rouge et le Noir, les regards des personnages se croisent : « Ils étaient fort près l’un de l’autre à se regarder » : on ne pouvait mieux suggérer l’amour naissant. Ou encore en discours indirect libre : « Quoi ! C’était là ce précepteur qu’elle s’était figurée comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants ! ». (I,6) Toutefois, étant donné l’absence de marques narratives dans le discours indirect libre, il est quelquefois difficile de distinguer si nous sommes face aux paroles du narrateur ou aux pensées du personnage. Certains auteurs comme Émile Zola utilisent ce procédé ambigu pour transmettre au lecteur leurs propres visions du monde à travers leurs personnages de roman.

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