Dissertation le rouge et le noir
Dissertation : Dissertation le rouge et le noir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lols • 11 Mai 2020 • Dissertation • 1 539 Mots (7 Pages) • 1 400 Vues
DISSERTATION
Pensez-vous que pour susciter l’intérêt du lecteur, le personnage de roman doit être séduisant ?
La littérature de roman possède de nombreux personnages qui reste dans la mémoire du lecteur. Ces personnages sont marquants puisqu’ils suscitent un certain intérêt chez le lecteur, comme Julien Sorel, héros du roman « Le rouge et le noir » de Stendhal, Quasimodo le célèbre « monstre » de Notre Dame de Paris, de Victor Hugo ou La princesse de Clèves de Madame de La Fayette. Mais faut-il pour autant affirmer qu'un personnage de roman doit être séduisant pour susciter l'intérêt du lecteur ? Nous nous pencherons d’abord sur les principales caractéristiques d’un héros séduisant afin de mieux comprendre ce terme, puis nous verrons de quelles manières des personnages peu séduisants, voire repoussants peuvent néanmoins plaire au public. Finalement, nous nous demanderons si la personnalité du héros de roman n’est pas moins importante que ce que celui-ci a à nous apprendre
Le personnage de roman dégage souvent une certaine forme de séduction. En effet, il possède de nombreuses caractéristiques qui font de lui un personnage intéressant. La séduction passe d’abord par l’apparence physique, un protagoniste attirant intéresse toujours le lecteur puisque cette situation se rapporte à la réalité : dans son quotidien, l’humain est attiré par le beau, par des personnages forts, intelligents courageux, et c’est cela qui l’intéresse. L'évocation de la princesse de Clèves, héroïne du roman de Madame de Lafayette, dont la beauté et la douceur font l'admiration de tous lorsqu'elle arrive à la cour, ne peut que faire rêver le lecteur : « C'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. ». De même pour Colin, le héros de Boris Vian dans « L’écume des Jours », son portrait est digne d’un héros de roman typique : « sa tête était ronde, ses oreilles petites, son nez droit, son teint doré » un physique parfait qui attire énormément et c’est de nouveau le cas pour « la douceur [des] regards » de Manon Lescaut dans le roman de l’abbé Prevost, qui pousse le lecteur à être attiré malgré lui par le personnage, de plus l’évocation de la vie intime de cette femme intéresse d’autant plus celui qui la découvre. Il ne faut cependant pas oublier que la séduction passe aussi par les qualités morales et le caractère du personnage. Le lecteur peut être attiré par les idées, les valeurs, les
principes du héros. C’est la cas pour Julien Sorel, le célèbre héros de Stendhal. En effet, Julien est singulier car il n’incarne pas les valeurs et les certitudes de la société, mais il est celui qui cherche à les comprendre en étant en opposition par rapport à elles. Julien, est intéressant car il est à la fois sensible et dur, faible et fort, naïf et sceptique, c’est un ambitieux, un hypocrite, un orgueilleux, un violent. Et c’est aussi cela qui séduit, les personnages hors-normes, dont on n’a pas l’habitude. Cet homme, en plus de plaire à beaucoup de jeunes filles, possède un caractère très affirmé, il prend des risques, joue de son charme pour obtenir ce qu’il veut et c’est cela qui plaît aux lecteurs, en effet, le risque, les histoires aventureuses comme celle de Julien et Madame de Rênal ou Mathilde de La Môle intéressent énormément la société.
Cependant, une figure repoussante peut également plaire au public grâce à un physique peu avantageux ou un caractère spécial qui fait du personnage quelqu’un d’unique et qui devient donc un héros. Un physique repoussant peut susciter un certain intérêt malgré lui. Le personnage le plus représentatif de ce type est sans aucun doute Quasimodo, le personnage principal du fameux roman de Victor Hugo « Notre Dame de Paris ». Ce héros ne remplit aucun critère physique apprécié de notre société, celle du 19e siècle comme celle du 21e : « On eût dit un géant brisé et mal ressoudé », c’est un personnage repoussant, « c’est Quasimodo, le bossu de Notre-Dame ! Quasimodo le borgne ! Quasimodo le bancale ! » mais qui malgré son physique, suscite l’intérêt du lecteur. Cet intérêt vient de ce côté loin des codes qui plaît aux lecteurs et cette apparence lui est favorable puisqu’il reçoit les acclamations de la foule et dégage une certaine « allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage ; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l’harmonie. Tel était le pape que les fous venaient de se donner ». La différence devient alors une force exceptionnelle qui n’est pas liée aux apparences physiques. De plus, un personnage médiocre, qui n’a rien de séduisant, pas forcément de pouvoir dans sa société peu aussi faire adhérer le lecteur. C’est valable pour Don Quichotte de Cervantès qui se confronte à des moulins. Ce ridicule, mêlé au courage et à la détermination permet au lecteur de mieux s’identifier au héros puisque celui-ci n’a rien d’exceptionnel, mais ce n’est pas tout, le personnage fait susciter le rire ou la pitié à travers la médiocrité de ses actions. Mais encore une fois, un protagoniste peut être repoussant par rapport à son caractère, à ses principes ou à ses valeurs. C’est de nouveau le cas de Julien Sorel ce personnage séduisant dès sa première apparition a un côté repoussant par son hypocrisie et son orgueil. Il joue avec les femmes pour obtenir ce qu’il veut, se fiche des sentiments et des émotions qu’il peut faire ressentir, il est prêt à tout, même à tuer. Cela peut donc paraître au premier abord ignoble et immorale, ce qui est certes une vérité, mais on se rend compte petit à petit que ce caractère devient séduisant, le côté mauvais de cet homme est attirant. Cette attirance est prouvée par les réactions de Mathilde et Madame de Rênal puisque les deux jeunes femmes tombent sous le charme de ce héros étonnant. Cependant, Julien possède également des traits de caractère opposé à ceux des héros classiques des romans d’apprentissages : « baissés », « petit », « faible », « toujours battus » ce côté de sa personnalité est donc loin d’être séduisant et pourtant cela n’empêche pas au héros de susciter un intérêt particulier, en effet, cet homme, détesté de sa famille peut entraîner une certaine pitié chez le lecteur et finit par séduire ce dernier.
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