Gestion émotion dans la relation soignant-soigné
Fiche : Gestion émotion dans la relation soignant-soigné. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar Amandine Dominé • 1 Mars 2022 • Fiche • 988 Mots (4 Pages) • 2 132 Vues
La gestion des émotions dans la relation soignant-soigné
« Les reconnaitre, les analyser, prendre de la distance »
UE 4.2 C6 S5 Le 10/12/2020 Lise Mallaret Psychologue clinicienne
Objectif du cours
- Repérage des situations « sensibles »
- Partage d’expériences
- Réflexion sur le travail possible en amont et dans l’après coup
Introduction
La question des émotions et de leur expression est au cœur de toute relation.
- Mode de partage, de communication
- Peuvent être source de malentendu, d’interprétation
🡪Quand on travaille avec l’humain, les émotions sont à la fois un biais et un outil de travail
I-Définition et repérage
- Qu’est-ce qu’une émotion ? A quoi ça sert ?
- Etat affectif d’intensité variable lié à une réaction physiologique rapide, visible et transitoire face à une perception par l’un de nos 5 sens.
- Fonction de communication
- Non conscientisée, contrairement au sentiment
- Fonction adaptative : peur = fuite ou combat, colère = défense ou attaque, tristesse = réconfort
6 grandes émotions « universelles » :
- Colère
- Peur
- Tristesse
- Surprise
- Joie
- Le dégoût
- Les différents modes d’expression
Verbal : Vocabulaire, cris gémissements, ton, paroles sincères ou plaquées
Non verbal : intonation, gestuelle (rythme, douceur, brutalité, distance, proximité), regards, soupirs, sourires, posture, expression du visage…
- Notion d’accordage = miroir. Se mettre sur le même mode que l’autre. Fonction facilitatrice dans la communication mais attention à l’effet miroir !
Si bébé triste = maman va avoir une attitude enveloppante
Si bébé déprimé = maman va garder ce ton monotone
Bébé qui babille = la maman va faire pareil
Prendre conscience de ce qui parle à notre place dans notre gestuelle, notre ton, notre regard etc…
- Les mécanismes de défense
- Différents niveaux de défenses
Du plus adaptatif : stratégie efficiente rendant le rapport aux autres, à l’environnement, à soi plus simple grâce à une bonne prise en compte et une bonne acceptation de la réalité
Au plus immature : angoisses tellement intenses qu’il faut transformer la réalité pour rendre l’existence supportable
Le niveau adaptatif élevé assure une adaptation optimale aux facteurs de stress : l’affirmation de soi, l’altruisme, l’auto-observation, l’humour, la sublimation
Le niveau des inhibitions mentales ou de la formation de compromis consiste à maintenir hors de la conscience idées, sentiments, souvenirs, désirs ou craintes potentiellement menaçants : déplacement, dissociation, intellectualisation, isolation de l’affect, refoulement…
Le niveau de distorsion mineure de l’image de soi, du corps ou des autres : dépréciation, idéalisation, omnipotence.
Le niveau du désaveu consiste à attribuer ses propres émotions à l’autre ou à une cause extérieure : déni, projection…
Le niveau de distorsion majeure de l’image de soi et des autres : clivage, identification projective, rêverie autistique
Le niveau de l’agir : passage à l’acte, retrait apathique, agression passive
Le niveau de la dysrégulation défensive correspond à un échec de la régulation défensive provoquant une rupture marquée avec la réalité objective : projection délirante, déni psychotique, distorsion psychotique
- L’illusion de la décharge émotionnelle
ATTENTION : verbaliser nos émotions ne veut pas dire tout déverser sur l’autre.
- Toujours assumer la responsabilité de ses émotions.
- Ce n’est jamais à l’autre de nous débarrasser de nos émotions ou de nos sentiments
II-Les enjeux (inconscients) propres à la relation soignant-soigné
- Vulnérabilité et ambivalence du patient
- Être malade
- Remise en question de l’estime de soi, peur, sentiment d’impuissance
- Pouvoir et savoir seraient du côté du soignant
- Dépendance = ambivalence : idéalisation (sauveur), attentes ++ (déception), craintes (intrusion, manipulation)
- La question du transfert
- Dépendance entraine une forme de régression
- Réactualisation des relations infantiles marquées par la frustration
- Être le « bon patient » ?
- Injonctions paradoxales : « se laisser soigner » mais « se mobiliser »
- Idéaux et désirs du soignant
- Position paradoxale
- Rôle du sauveur, illusion de toute puissance
- Mais soumission à la demande de l’autre
- Relation thérapeutique entraine à la fois espoir, désir et culpabilité, sentiment d’impuissance
- Motivations conscientes
- Différentes motivations au départ
- S’appuient sur idéaux et des concepts théoriques
- Désirs inconscients : insaisissables et difficiles à admettre
- Position de pouvoir = position d’équilibriste ! pulsion de domination, de maitrise, pente glissante vers la maltraitance
- Position maternante= risque d’emprise et de négation de l’autre
- Désir de toute puissance = attentes et colère envers le patient
- Envie, jalousie ?
- Partage d’expérience
III-Que faire de nos émotions et de celles des autres ?
- Y’a-t-il des émotions « positives » et « négatives » ?
- L’illusion du « tout positif » : injonction à être dans le plaisir
- La notion de conflictualité psychique : la contradiction et le doute comme signes de bonne santé, conscience de l’écart entre idéal et réalité
- L’intelligence émotionnelle : humaniser les soins
- Accepter les émotions de l’autre
- Accueillir le négatif : accepter l’autre dans sa globalité pour lui permettre de se sentir reconnu, reconnaitre….
- Notion d’incomplétude : « La sortie dans le monde implique fatalement un paradis perdu. C’est l’acceptation de l’incomplétude. On reste manquant et l’autre n’est pas à compléter. L’autre n’est pas là pour être réparé. Le soignant reste seul face à sa propre culpabilité et à son avidité. Se soucier vraiment de l’autre c’est accepter la différence et respecter le manque comme impossible à combler. » Malaise dans l’institution, François Ansermet, page 43.
- Précieuses reformulations
Carl Rogers
- Congruence, transparence, authenticité
- Acceptation inconditionnelle : ne pas juger, critiquer ou évaluer
- Empathie
- Importance de l’équipe
1. Réunions d’équipe : partager ses doutes et ressentis
2. Importance du « collectif » : parler de « tout et de rien », sortir de l’isolement, fonction de cadre
3.Le « pas de côté » fondamental
- Conclusion : quand on travaille avec de l’humain, on ne peut pas rester seul. Besoin de « triangulation » pour sortir d’un face à face avec les patients et avec soi-même. L’équipe fait fonction de tiers !
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