Cours IFSI, la relation soignant / soigné
Cours : Cours IFSI, la relation soignant / soigné. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cindyyyyy • 22 Décembre 2017 • Cours • 1 550 Mots (7 Pages) • 1 957 Vues
UE 1.3
III. Relation soignant/ soigné
Du point de vue de l’éthique fondatrice ou première (valeurs de soin)
Les valeurs de soin sont :
- La bienfaisance
- Le respect de l’autonomie
- Le respect de l’égalité des personnes
La bienfaisance est la vulnérabilité des personnes soignées appelle de la part des soignants la bienfaisance, l’obligation de soigner, de « prendre soin », la responsabilité entière pour l’inconscient, le dément le démuni, le mineur, l’incapable, c’est l’obligation de faire du bien, de protéger l’autre du mal, de soulager ses souffrances et ses difficultés. Ce principe est téléologique. Il justifie un modèle paternaliste, au sens non péjoratif du terme, bienveillant et bienfaisant. La maladie fragilise, le soignant doit pouvoir décider au mieux pour le malade en déchargeant de ce poids. On suppose que le soigné comme le soignant veulent la même chose qui est le meilleur état de santé possible pour la personne soignée.
Le modèle paternaliste (la protection bienfaisante) est caractérisé par :
- Sa forme de morale téléologique : la moralité de l’acte est jugée à ses résultats, faire du bien, éviter le mal
- Son principe prioritaire qui est la bienfaisance
Le paradigme familier qui est la responsabilité parentale bienveillante, bienfaisante et non réciproque.
Le fondement du modèle qui est hétéronomique (hétéro= l’autre, le différent ; Nomos= la loi). La loi vient du différent, extériorité normative comme la nature et son ordre qui indiquent aux hommes ce qu’ils doivent faire et comment vivre bien. Le bien à faire s’impose de lui-même aux agents concernés.
Mr Portes, Président de l’ordre national des médecins disait en 1950 à l’Académie des Sciences morales et politiques tout patient est et doit être pour le médecin comme un enfant à approvisionne, non certes à tromper un enfant à consoler…
Le respect de l’autonomie de la personne, l’être humain est une personne, il « gère sa vie », décide ce qui est bien ou non pour son corps… C’est un être libre. Ici le principe est déontologique.
Il existe plusieurs niveaux d’autonomie. Selon la CCNE (avis n°87 « refus du traitement et autonomie de la personne ») on peut distinguer :
- Une autonomie d’action qui renvoie aux possibilités corporelles
- Une autonomie de pensée qui qualifie le pouvoir de conduire une argumentation cohérente et réfléchie. Elle se traduit par le devoir de s’assurer que celui qui refuse un soin est parfaitement conscient de son choix.
- Une autonomie de volonté qui qualifie le pouvoir de décider et d’agir par soi-même. Ici le mot autonomie prend son sens étymologique. La loi : les agents sont eux-mêmes les auteurs des règles qui s’imposent. L’autonomie de volonté se décline selon les deux modes différents : l’autonomie des préférences et l’autonomie comme auto- limitation.
L’autonomie des préférences ou autonomie comme souveraineté individuelle est marquée par l’individualisme.
L’autonomie comme autolimitation qui intègre une dimension de maîtrises des préférences individuelles :
J-J ROUSEAU disait « L’impulsion du seul appétit est esclavage et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». L’autonomie n’est pas l’autodétermination des préférences individuelles mais le choix des positions raisonnables et partageables par tous les autres.
Dans l’autonomie comme autolimitation le soignant au nom de la raison peut passer outre le consentement de la personne si celle-ci s’oriente vers un choix qui n’est pas rationnel ou dangereux pour elle (ex : la possibilité de transfuser des témoins de Jehova contre leur volonté en France).
Enjeux de la laïcité et reconnaissance des valeurs surplombantes, partagées par tous les citoyens au-delà des représentations, des croyances et des modes de vie.
Le principe de l’égalité des personnes (lié au principe d’autonomie)
Il s’agit de considérer l’autre comme mon égal, et même si le soignant sait et peut plus que le soigné, il n’a pas à considérer sa place.
Le respect de l’autonomie et le respect de l’égalité des personnes en droit sont tous les deux déontologiques et s’expriment dans un modèle autonomiste de la relation de soin.
Du point de vue de la loi et de la déontologie
Depuis les années 1990 nous sortons du modèle paternaliste. L’évolution récente de la loi va vers une vision plutôt autonomiste de la relation de soin. Cette évolution est liée à
- La société : individualisme, pluralisme, niveau de connaissance, remise en cause de l’autorité notamment l’autorité médicale.
- La médecine de plus en plus efficace avec plus de risque, d’ffets secondaires, de choix possible
Les textes de références :
- Charte du patient hospitalisé
- Renversement de de la charge de la preuve en matière d’information médicale : c’est au médecin d’apporter la preuve au patient qu’il a informé sur les risques
- Renversement de la charge de la preuve en matière d’information médicale et obligation d’information sur les risques même exceptionnels.
La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, informative, exhaustive, renversement de la charge de la preuve, accès direct au dossier médical, personne de confiance, création du CRUCQ, indémnisation de laléa thérapeutique, avec création de l’ONIAM.
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