APP SSR

Description de la situation

Etudiante en première année de soins infirmiers, j’ai effectué mon second stage dans une clinique de soins de suite et de rééducation. Lors de ma troisième semaine de stage, je prends en charge Madame I, 67 ans, prise en charge suite à une prothèse totale de hanche, pour un prélèvement sanguin.

Il est 8H, je passe dans la chambre de la patiente qui se réveille à peine, pour la prévenir qu’une prise de sang est prévue et rechercher son consentement. Je prépare mon chariot et me rend dans sa chambre. Je m’installe près d’elle et remarque que la patiente semble contrariée. Je la vois souffler et s’agiter. Je lui demande si elle s’inquiète à propos de la prise de sang, mais elle me réponds que non, que « de toute façon elle n’a pas le choix, qu’elle en a marre mais autant en finir vite ». Je lui réponds que son consentement est nécessaire et celle-ci me réponds « mais oui, allez, allez ». Je commence donc mon soin. La patiente s’agite et a du mal à rester immobile, après avoir rempli plusieurs tubes, le dernier se remplit très difficilement. J’arrête le soin et remarque alors que la patiente pleure. Je lui demande ce qu’il se passe mais la patiente ne répond pas. Ayant connaissance que la personne du laboratoire attend mon prélèvement, je décide de le lui apporter et dit à Madame I que je reviens la voir dans quelques minutes. A mon retour dans sa chambre, je m’installe près d’elle et lui demande ce qu’il ne va pas. Au bout de quelques instants, elle commence à me parler de ses soins, traitements qu’elle subit. Elle dit en avoir marre de prendre tous ses médicaments, de subir des prises de sang, que ça ne s’arrête jamais… Je tente de lui expliquer le but de ses traitements et prélèvements. Après un long silence, elle me dit qu’elle appréhende beaucoup son examen du lendemain. En relation avec un fécalome, un scanner abdominal est prévu. Le médecin le lui a annoncé la veille. Je lui explique à nouveau le déroulement du soin et pourquoi il est réalisé. Après ses explications, madame I semble rassurée et apaisée. Nous parlons encore quelques instants et je quitte ensuite sa chambre.

Dans cette situation, j’ai été interpellée par la réaction de la patiente et mon choix d’avoir privilégier le « cure », le soin technique en priorité.

Analyse de la situation

Observations, étonnements :

J’ai été étonnée de l’attitude de la patiente que je connaissais, et n’avais jamais vu dans cette état jusqu’à ce jour. De plus, j’ai été partagée entre le fait de finir ce soin rapidement, comme la patiente le demandait, ou de prendre le temps de discuter avant dans le but d’apaiser la patiente. Cette situation montre que l’observation est très importante, et qu’il s’agit de prendre en compte aussi bien le langage verbal que non verbal : les mimiques, l’attitude. Ici, la patiente verbalisait être d’accord pour le soin et vouloir qu’il finisse vite mais en parallèle, s’agitait laissant comprendre que quelque chose n’allait pas. Le langage non verbal pouvant entrer en contradiction avec le langage verbal, il est d’autant plus important d’y prêter attention. Ceci pourra permettre entre autres d’identifier d’éventuels mécanismes

...