La sociologie du corps

TD1 : La sociologie du corps

Le corps est une donnée physique et biologique. Mais dès lors qu'on entre en société, il est transformé par le regard des autres (représentations sociales) et par nos pratiques (notamment le sport). Il devient alors un objet d'étude pour la sociologie. A partir des trois textes proposés, du cours magistral et de vos autres lectures, vous étudierez cette question du corps en société. Vous vous appuierez sur les trois textes et sur vos connaissances sportives.

1. Le corps est le premier et le plus naturel instrument de l’Homme.
2. Le corps est un facteur de discrimination sociale
3. un obstacle à notre propre société ?

Lors d’une de ses conférences en l’an 2000, au sujet du culte de la personne dans la société contemporaine, Jean VIGARELLO a affirmé que « le corps a pris une place nouvelle dans la société d’aujourd’hui ». Bien évidement, l’image du corps ainsi que ses représentations ont évolué dans le temps comme l’explique le sociologue français qui caractérise notre société comme « plus consommatoire, plus individualiste qui s’accorde du plaisir » en faisant allusion au rapport entre le corps et le produit de loisir et de consommation depuis le 20e siècle. Tout d’abord nous pouvons nous demander que représente le corps pour l’Homme ? D’un point de vue anatomique, le corps définit bien évidement l’ensemble des parties d’un organisme vivant. Mais c’est aussi un véritable instrument qui permet à chaque être vivant de s’exprimer au sein de son environnement. Depuis toujours, la relation entre le corps et l’esprit est encrée dans notre société. Nous le savons très bien, les gens ont besoin de se juger, de se classifier les uns par rapport aux autres, mais quelle est la véritable place du corps dans nos rapports sociaux ? Cependant, pour Pierre Bourdieu, le sport est un véritable outil culturel pour étudier ces rapports sociaux. Mais comment la notion de corps est-elle transformée à travers nos pratiques ? Ne fait-elle pas face à des contraintes au sein de l’environnement ? Nous pouvons désormais nous demander comment, à travers notre société, le corps s’est-il installé au cœur de nos relations sociales ?Dans un premier temps, nous expliquerons que le corps est le premier et le plus naturel instrument de l’Homme. Dans un second temps, nous nous demanderons si le corps est un facteur de différenciation social. Enfin, le corps n’est-il pas un obstacle au sein de notre société ?

Pour commencer, le corps est le support matériel d’un être vivant, c’est la partie la plus naturelle de l’Homme. Les êtres vivants s’expriment grâce à leur corps... En exposant leur look ou leur maquillage, leur soins mais aussi à travers leur poids, leur taille, ect... D’un point de vue artistique, le corps permet de manifester corporellement un message. Mais le corps, plus précisément la parole est également un facteur important de l’expression. Cependant, il est impossible pour deux corps de communiquer sans recevoir des informations. C’est pourquoi, l’ouïe, l’odorat, le toucher, la vue et le goût sont les 5 sens qui assurent une parfaite communication. Le corps est donc également l’interface entre les individus. Enfin, le corps favorise également la survie de l’espèce, en effet, il permet la reproduction. En général, le corps fait partie intégrante de notre culture. Il est au centre de certains jugements et classifications faites au sein de notre société. C’est ce qui permet à chacun de se placer socialement. De plus, pour Marcel Mauss « le corps est le premier et le plus naturel instrument de l’Homme ». Ce sociologue caractérise le corps comme un instrument car il permet de progresser, d’innover, d’enseigner, c’est ce qu’il appelle les techniques de corps. Cela permet à la tradition des techniques de progresser, d’évoluer. Déjà à l’époque, les premiers hommes avaient mis au point certaines techniques qui se sont transmisses au fur et à mesure du temps entrainant des transformations ainsi que des nouvelles inventions qui font partie intégrante de notre société. Nous pouvons assimiler cette hypothèse au domaine culturel, dans le domaine du travaille mais aussi dans le sport car le corps est un instrument complexe.

Depuis toujours, le corps est un instrument naturel complexe de l’Homme. Cependant nous ne sommes pas tous égaux, le corps est propre à chacun. Les individus se rassemblent et se comparent au sein même de la société grâce à celui-ci. C’est pourquoi nous allons étudier le sujet du corps comme étant un facteur de différenciation sociale.

 Pour commencer cette réflexion, nous pouvons nous appuyer sur les recherches de Karl Marx s’intitulant « l’exploitation de la force de travail de l’un par l’autre ». Le mot « exploitation » fait directement ressortir un message fort du sujet. En effet, le corps peut être au sein d’exploitation physique comme nous le montre ses recherches au sujet des travailleurs, membres de la classe inférieure au service der bourgeois. Nous pouvons affirmer que le rapport au corps n’est pas secondaire, c’est un aspect important de notre société, la différenciation sociale est liée à l’exploitation au travail, surement l’un des facteurs les plus importants. Pour Karl Marx, le social est déterminé par les rapports économiques qui sont à leur tour déterminés par les rapports au corps. Pour ma part, les rapports économiques sont indispensables à notre société, les rapports sociaux sont donc au centre de différenciations sociales importantes. Si l’on s’intéresse aux travaux de Bourdieu sur les habitus, on peut noter qu’ils sont incorporés depuis la naissance. Cependant, ils varient en fonction de la classe sociale. Nous pouvons prendre comme exemple l’accès à l’alimentation qui varie fortement en fonction de la classe sociale. En avoir l’accès peut être considéré comme un certain luxe, de plus, l’alimentation joue un rôle important sur la forme du corps. Encore une fois, le corps est au plein centre des différenciations sociales. Le sport est également un outil culturel pour étudier les rapports sociaux. Inutile de prouver que le sport conserve de nombreuses différenciations, voir même discrimination comme par exemple, l’accès aux pratiques. Les recherches de Luc Baltanski sur les usages sociaux du corps vont confirmer nos sujets précédents. Par exemple, l’accès au soin et à l’hygiène varie fortement entre les individus de classes sociales différentes, les façons de se présenter seront donc naturellement dissemblables. A l’instar des études de Madame Hidri-Neys, qui a affirmé que le corps peut être motif de discrimination sociale lors de commission d’embauche. En effet, le corps est un paramètre indispensable lors d’une commission d’embauche. L’accès au travail est donc dans certains cas fortement inégal.

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