« La fabrication organisationnelle des dirigeants Un regard sur le plafond de verre »
Fiche de lecture : « La fabrication organisationnelle des dirigeants Un regard sur le plafond de verre ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Orlando Tokiniaina • 23 Novembre 2021 • Fiche de lecture • 1 199 Mots (5 Pages) • 632 Vues
L’article « La fabrication organisationnelle des dirigeants : Un regard sur le plafond de verre » de Cécille Guillaume, sociologue chercheuse au Centre for Research in Equality and Diversity (CRED) à Queen Mary, Université de Londres, et Pophic Sophie, sociologue du travail et du genre & directrice de recherche au CBRS, a été publié dans la revue Travail, genre et société en janvier 2017 dont le numéro thématique (n°17) est consacré à des études sur le genre et les organisations.
Dans cet article, les auteures reposer leurs études sur les thématiques des inégalités sur le genre et sur l’évolution de la domination masculine dans la haute administration française.
Face à l’émergence de nouvelles normes égalitaires et des réformes politiques portant sur l’égalité des sexes, l’étude reposera donc sur la question de comment les élites masculines de la fonction publique française s’ajustent à cette nouvelle norme égalitaire et comment ils la perçoivent.
Pour ce faire, les auteur-e-s vont en majeure partie, dans leur méthode d’enquête, réaliser des entretiens biographiques auprès de 95 cadres supérieur-e-s et dirigeant-e-s de quatre directions administratives, relevant de deux périmètres ministériels, les « ministères économiques et financiers » ou « Bercy », et les « ministères sociaux » afin de mieux comprendre ce qui explique : la domination masculine dans les emplois dirigeants supérieurs de l’administration française(1), la perception et la position des cadres masculins par rapport aux nouvelles politiques d’égalité(2), et enfin l’émergence des jeunes cadres minoritaires d’une nouvelle génération qui sont plus sensibles aux questions de l’égalité des sexes à travers leurs interprétations du monde dans lequel ils évoluent(3).
Dans un premier temps, les auteur-e-s expliquent à travers les récits de vie des enqueté-e-s que la notion de masculinité dirigeante définie comme étant un ensemble de ressources, de dispositions, de pratiques, visions du monde, de définition de soi mobilisées par les hommes qui dominent les organisations de travail dans la haute administration de la fonction publique est le fruit d’une socialisation sur le genre différent selon le sexe et une construction sociale qui est indéniablement différent selon le sexe . Et les avantages du genre masculin s’aperçoivent d’emblée à travers les concours où les atouts pour réussir être mieux préparé sont répartis socialement, de manière inégalitaire, selon le sexe et même à travers les choix où les hommes choisissent plus de manière systématique les fonctions à nature technique par rapport aux femmes qui choisissent les fonctions dans le social.
Mais au-delà de cela, l’avantage des hommes pour accéder à des hauts postes est également expliqué par le fait que leurs conjointes sont davantage plus résiliente à vouloir aménager leur vie professionnelle pour la vie familiale au détriment de l’ascension professionnel et permet à leurs maris de pouvoir mieux s’investir totalement en temps et en disponibilité pour leur travail.
Enfin, l’image de bon dirigeant qui est prédéfini socialement comme étant un idéal masculin en termes de qualités et de savoir être est la dernière explication avancée pas les auteur-e-s qui fait que l’accès pour les femmes aux hauts postes reste complexe.
Dans un second temps, en ce qui concerne la perception des nouvelles normes égalitaires, les enquêtés d’une part, quels que soient leurs âges ne manifestent pas de manière flagrante des contestations par rapports aux politiques et pratiques des normes égalitaire car leur conscience sur l’appartenance d’une classe sociale supérieure se trouve plus valorisée dans l’acceptation et d’autre part, mise à part la loi sur les quotas[1], les autres mesures telles que la création de label leur parait convenable car elles sont de nature incitatives et que mobilisatrices .
De plus, beaucoup d’enquêtés et majoritairement masculin approuvent que quand bien même l’existence d’inégalités, la faute n’appartient pas à l’administration mais à une reproduction d’inégalités qui existent depuis.
En revanche, en ce qui concerne les contestations, il y a plus d’enquêtés de Bercy qui ont contesté le quota car selon eux, il s’agit d’une discrimination positive qui attribue des postes par défaut en fonction d’un nombre à atteindre. Une mesure, qui selon eux, va à l’encontre des valeurs républicaines et notamment l’attribution par le mérite.
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