Fiche Fondamentaux cours complet.
Cours : Fiche Fondamentaux cours complet.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dianermn • 4 Octobre 2016 • Cours • 8 975 Mots (36 Pages) • 926 Vues
Pierre Bourdieu (1930-2002) est un sociologue constructiviste structuraliste. Par structuralisme il faut entendre l’existence de structures objectives, indépendantes des individus (langue, institution…). Par constructiviste il faut y voir une conception, une construction sociale qui au fil du temps à construit notre manière de concevoir et de percevoir le monde via notre histoire.
Il part en Algérie (Kabylie) ou il va écrire Sociologie de l’Algérie(1958), Le déracinement(1964) et un ouvrage majeur Esquisse d’une théorie de la pratique(1972).
Enquêtes économico-sociales, il va s’intéresser d’abord à deux logique économique contradictoire et concurrentes :
- La logique économique traditionnelle fondée sur l’honneur et la prévoyance
- La logique économique capitaliste fondée sur la rentabilité, le profit et l’individualisme
L’arrivée du système capitaliste à déstructuré l’ordre social, il remarque alors une rupture entre les structures subjectives (mentales, système traditionnel encore ancré) et les structures objectives (réalité économique et sociale importée via la colonisation). Le temps dans le modèle traditionnel est cyclique, reproduction du passé alors que le capitalisme rationnalise le temps en terme de profit, cela permet à Bourdieu de souligner le fait que les rapports au temps et aux lieux se font de manière culturelle. La réalité capitaliste occidentale n’est donc pas universelle mais produit d’une construction historique.
Le métier de sociologue (1968) co-écrit par Bourdieu, Jean-Claude Passeron et Jean-Claude Chamboredon dans lequel est définit une méthode pour tout sociologue, une sociologie de la sociologie : L’ouvrage débute avec la citation de Gaston Bachelard « Un fait doit être conquis, construit et constaté » pour dire qu’un fait social doit être conquis contre le sens commun, construit théoriquement et constaté empiriquement, c’est l’unique moyen d’accès à la réalité sociologique. Pour eux la sociologie est une science expérimentale, il faut qu’il y ait une rupture épistémologique entre l’opinion commune et la connaissance scientifique et ce par le biais du langage essentiellement car c’est un dépôt de sens commun.
Un disciple de Bourdieu, Rémi Lenoir remarque que c’est dans les années 60, lorsque le sujet de l’âge de la retraite commence à apparaitre une nouvelle classification de la vieillesse, le langage évolue et voit apparaitre des nouveaux termes comme « le troisième/quatrième âge », redéfinition du terme car besoin pour répondre à une problématique nouvelle. Cela illustre qu’il faut réinterroger le langage que nous employons couramment. Les sociologues nous invitent à garder une vigilance de soi-même.
Il faut se méfier de l’utilisation de notion de manière substantialiste, c’est-à-dire que les mots, les notions que nous employons réfèrent à une substance spécifique mais qui évolue en permanence, il faut donc définir les termes de manière scientifique pour réussir, entre autre, à créer la rupture épistémologique.
Bourdieu veut mettre fin à la distinction subjectivité/objectivité, pour cela il élabore le concept d’habitus qui permet d’établir une relation entre deux états du social : 1er les logiques d’appropriation des règles sociales (« intériorisation de l’extériorité » Bourdieu) ; 2ème les logiques d’action une fois ces règles intériorisées (« extériorisation de l’intériorisation » Bourdieu).
L’habitus apparait comme un système de dispositions (façon de faire, d’être et de penser) durables (même si évolution possible il y a une sorte d’historique) et transposable (évolue) et que l’on considère comme des traits caractéristiques de notre personnalité. La difficulté est que nous considérons nos traits caractéristiques comme naturels alors qu’ils sont le produit de notre histoire.
L’habitus est donc le résultat d’une histoire mais ne se répète pas mécaniquement, il faut ici distinguer deux types de logique :
- La logique des choses qui est l’ensemble des principes théorisé par le cerveau et qui constitue un cadre général et générateur, c’est ce que l’individu à intériorisé de l’extériorité
- La logique de la pratique qui est une logique préréflexive qui se base sur la logique des choses en l’appliquant à la pratique, c’est l’habitus, ce qui nous permet d’agir sans y réfléchir. Ainsi on peut dire qu’il y a une survivance du passé dans le présent de nos actions.
Bourdieu prend l’exemple d’un sportif qui a force d’entrainement va développer des stratégies de jeu inconscientes et préréflexives qui proviennent de la logique des choses et se transforment en logique pratique.
Lorsqu’il y a un décalage important entre notre logique des choses et une situation cela crée un moment de malaise, nous sommes face à une situation non naturelle pour nous.
C’est ainsi que Bourdieu parle d’habitus de classe, il considère que les individus d’une même classe sociale ont tendance à avoir en commun des manières de faire, des jugements de goûts et de valeurs. Donc l’habitus participe aux jugements de goût et se manifeste soit par des pratiques soit par des biens.
Le jugement de goût implique de bons et de mauvais goûts. Les goûts sont classés mais également classant. Bourdieu : « Les classeurs sont classés par leur classement » c’est-à-dire que les jugements de goût ont une correspondance avec la position sociale, il y a homologie. Les jugements de goûts agissent comme des écarts différentiels, c’est toujours un écart par rapport à l’ensemble des goûts possible.
Les catégories dominantes favorisent le luxe, le raffinement pour se confirmer comme dominant.
Les autres classes sociales se dirigent plus vers des goûts de nécessité.
Les goûts sont révélateurs de style de vie, d’habitus d’une certaine manière et ne sont donc pas forcément explicite mais plus implicite car considéré comme naturel et non construit alors que c’est le fruit d’une histoire.
Un autre concept de Bourdieu est celui de l’espace social, en fonction de l’espace considéré on remarque un habitus différent en fonction des acteurs, il y a une lutte symbolique au sein de l’espace ou chaque individu est définit selon ses propriétés sociales qui ne peuvent être considérée uniquement en le remettant dans le contexte relationnel de l’espace social. Ces luttes symboliques ont pour but de légitimer sa position sociale dans l’espace et la hiérarchie sociale et permet de définir l’ordre social.
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