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Mécanismes Macroéconomie monétaire

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Par   •  28 Février 2018  •  Cours  •  7 568 Mots (31 Pages)  •  387 Vues

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Mécanismes et macroéconomie monétaires

Compléments :

-Macroéconomie monétaire et financière – Jean-François Goux – 7ème édition Economica

-Manuel d’économie bancaire appliquée – Dominique Chabert – RB édition, 2ème édition

Partie 1 – Les mécanismes et les institutions monétaires

Chapitre 1 – La monnaie et les moyens de paiement

Section 1 : La monnaie : de quoi parle-t-on ?

A- L’approche ontologique et fonctionnelle de la monnaie

1- La définition ontologique de la monnaie

Approche philosophique du concept ou de l’objet auquel on s’intéresse. La monnaie est un actif ayant la capacité d’éteindre de manière inconditionnelle et sans discussion l’ensemble des dettes issues d’une relation marchande entre deux agents économiques. La monnaie fait cesser immédiatement la dette du débiteur vis-à-vis de son créancier à la différence d’un instrument de crédit qui inscrit dans la durée une relation entre un débiteur et son créancier. Une fois l’instrument monétaire remis du débiteur au financier, la relation entre les deux cesse directement. Situation apaisée. La monnaie est au fondement social. Un billet a assez de valeur pour éteindre une dette à partir du moment où ce billet correspond à la valeur de la dette.

Paiement vient du latin Pax (La paix). Paiement = Là pour apaiser les échanges

Crédit vient du latin Credere (Croire en l’autre).

2- La définition fonctionnelle

« Money is that money does », WALKER (1878). La monnaie est ce à quoi elle sert. C’est une unité de compte, un moyen de paiement, une fonction de réserve de valeur.

Fonction d’unité de compte : La monnaie est une unité standardisée de mesure de la valeur des flux et des stocks de biens, de services et d’actifs financiers (titres). (Voir deux schémas)

Fonction de moyen de paiement : La monnaie est un intermédiaire des échanges facilitant les transactions commerciales. Avec la monnaie, il n’y a pas besoin de doubles coïncidences des attentes entre deux ou plusieurs coéchangistes, avec la monnaie, les actes d’achats et de ventes peuvent être dissociés (JEVONS).

Fonction de réserve de valeur (nominale) : La monnaie permet de stocker une valeur pouvant être utilisée dans le futur. Elle constitue une réserve de pouvoir d’achat nominale mais non réelle compte tenu de l’inflation, et permet d’adopter une attitude dilatoire (en attente) avant de s’engager dans l’achat d’un bien ultérieurement.

Les fonctions d’unité de compte et de moyen de paiement ont pu, dans le passé et encore parfois aujourd’hui, être assurés séparément. Dans l’ancien régime, l’unité de compte était la livre tournois, mais l’on payé en écus.

B- Les instruments monétaires

Derrière une diversité de formes, de nombreuses questions de fond.

1- La « fable du troc » et les paléomonnaies

Souvent, les économistes et notamment Adam Smith, ont fait de la monnaie le successeur du troc (comme si les anciennes sociétés étaient sans monnaie et que l’homme l’avait apporté). Mais de nombreuses recherches historiques en anthropologie ont mis en évidence un usage étendu d’outils monétaires dans les sociétés primitives, ce qu’on appelle les paléomonnaies. Karl POLANY a mis en évidence, dans les années 40, que la relation entre le troc et la monnaie n’est pas celle d’une succession, mais c’est le propre des sociétés humaines que d’être monétarisé. La monnaie est un code social, un lien social. Les économies anciennes (Egypte, Mésopotamie) payaient en orges (une autre paléomonnaie). Les coquillages Cauris ont été une paléomonnaie à partir du 13è siècle en Papouasie, aux Maldives, en Guinée, car ce sont des coquillages solides, maniables et impossibles à contrefaire. On comptait et on payait en coquillages cauris. Le Rai (pierre de Yap ou stone money) était utilisé pour les transactions patrimoniales. Cette pierre était une forme de monnaie virtuelle (ne circule pas), elle avait une valeur symbolique et représentait un lien social.

2- Monnaie-marchandise VS monnaie-signe

a- La monnaie marchandise

Certaines marchandises se sont imposées dans l’histoire, en particulier les métaux précieux comme l’or et l’argent, à mesure du développement des échanges. Cela tient à 3 caractéristiques :

-Un emploi très répandu facilitant leur acceptation

-Ils sont malléables (ils peuvent être travaillés, sont divisibles, etc.)

-Ils sont inaltérables

Au début du 19ème siècle, en Europe, l’or et l’argent coexistaient (régime bimétallique). Dès le 16ème siècle, on a observé un phénomène qu’on qualifie de loi de GRESHAM : « La mauvaise monnaie chasse la bonne » (« Bad money drives out good »). Les régimes bimétalliques, or et argent, favorisent la spéculation d’une monnaie contre l’autre à la faveur d’une production irrégulière et inégale selon les découvertes de mines nouvelles. En cas d’afflux d’un métal par rapport à l’autre, le rapport d’échange commercial entre l’or et l’argent peut s’écarter du taux officiel. La monnaie la plus rare (et donc la plus recherchée) avait tendance à être conservée au détriment de la moins rare dont on cherchait au contraire à se débarrasser. Cette loi de GRESHAM a favorisé l’unification monétaire par l’utilisation d’un seul métal précurseur : l’or. Et c’est ainsi qu’en GB le monométallisme Or s’est imposé à la fin du 19eme siècle.

b- La monnaie-signe

Même à l’époque du bimétallisme ou du monométallisme, il existait des pièces qu’on appelait les monnaies de Billon qui étaient des pièces de monnaie qui circulait avec une valeur faciale sans rapport avec la valeur des métaux dont elles étaient composées (sans valeur intrinsèque). La monnaie tire son usage et son utilité dans la confiance de celui qui l’émet. La monnaie est fondée sur la confiance. La monnaie est le « fait du prince » (fonction régalienne). PLATON, dans La république, a avancé le phénomène monétaire comme un phénomène

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