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Marché de la drogue et politiques publiques

Dissertation : Marché de la drogue et politiques publiques. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2018  •  Dissertation  •  2 386 Mots (10 Pages)  •  525 Vues

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  1. Introduction.

Des évènements comme la victoire du Oui au référendum sur la légalisation du cannabis à usage récréatif en Californie en novembre 2016, semblent montrer que les lignes de forces évoluent concernant l’attitude à adopter dans les pays développés envers le marché de la drogue. En effet, les politiques publiques mises en place jusqu’à aujourd’hui se traduisaient par une répression aussi bien envers les distributeurs qu’envers les consommateurs. Au fils des années, l’absence de résultat de ces politiques prohibitionnistes, ayant pour but la protection de la société face aux dommages directs et indirects de la consommation et de la distribution de drogue, a poussé les chercheurs à vouloir mieux comprendre les différents aspects, historiques, médicaux, socio-économiques, de ce marché de la drogue afin de proposer de nouvelles approches.

  1. Histoire des drogues, de l’aube de l’humanité à nos jours
  1. Usage marginal à travers le monde (jusqu’au XIXe siècle)

L’usage de drogues à des fins médicinales ne date pas d’hier : on retrouve en effet des traces de l’utilisation de plantes telles que le pavot à opium dès 4000 av. JC en Mésopotamie et aux abords de la Méditerranée, des références au chanvre indien datant de la même époque ou au cannabis remontant à 2700 av. JC en Chine. Leurs effets toxiques sont cependant encore méconnus à cette époque, et leur usage à des fins récréatives, marginal.

Au fil des siècles, le commerce du pavot permit l’exportation de l’opium jusqu’en Extrême-Orient, dont certains pays comme le Bengale ou la Chine, sous l’impulsion de l’Empire Britannique, devinrent producteurs. Ces substances se popularisent ainsi en Europe à partir du XVIe siècle suite aux « Grandes Découvertes » - c’est d’ailleurs à cette époque qu’apparaît le mot « drogue » dans de nombreuses cours européennes.

  1. Essor des drogues en Occident (depuis le XIXe siècle)

Ce n’est cependant qu’au XIXe siècle que les effets nocifs de la drogue (et en particulier de l’opium) commencent à être diagnostiqués : son usage, alors principalement récréatif, engendre de nombreux cas de toxicomanie. C’est ainsi qu’au début du XXe siècle sont édictées les premières lois internationales visant à limiter le commerce des psychotropes.

Ces lois ne sont cependant ni respectées ni proprement appliquées pendant plusieurs décennies dans des pays possédant des empires coloniaux comme la France et l’Angleterre, qui ont tout à gagner du trafic de substances comme l’opium ou le chanvre. Elles sont cependant rigoureusement mises en place aux Etats-Unis, pour des préoccupations néanmoins bien différentes de celles habituellement avancées : il s’agit en effet de s’assurer le contrôle des classes populaires et de rassurer les classes les plus riches quant aux drogues apportées par l’immigration. Le pays prend même la décision de prohiber l’alcool pendant un temps. Toutes ces lois ne permettront cependant pas d’endiguer la consommation de psychotropes.

Ce n’est en fait qu’à partir des années 1960 que de nombreux états interdirent la consommation de drogues. En 1961, la Convention unique sur les stupéfiants, ratifiée par une centaine de pays, permet de confirmer cette volonté de lutter contre les psychotropes en tout genre.

  1. La « war on drugs » (de nos jours)

C’est en 1972 que le président américain de l’époque, Richard Nixon, déclare la guerre contre les drogues. Il faudra cependant attendre la présidence de Ronald Regan (au début des années 1980) pour voir cette guerre devenir une priorité, suite aux violences déclenchées par le trafic de cocaïne en Amérique Latine, notamment en Colombie. Face à l’essor de ces « nouvelles » drogues telles que la cocaïne ou l’héroïne (elles existent en réalité depuis la fin du XIXe siècle), dites « dures », le budget dédié à la lutte contre le trafic de stupéfiants ne cesse d’augmenter au cours des années, pour atteindre un total de 19,2 milliards de dollars en 2002.

Cependant, malgré une répression de plus en plus forte et des quantités de drogue saisies en forte hausse, la faible baisse de la consommation de drogue dans la population globale et, de manière plus inquiétante, la hausse du nombre de consommateurs dans certains groupes de population mettent en avant le (relatif) échec des politiques de lutte contre le trafic de stupéfiants.

  1.  Les externalités négatives dues au marché de la drogue et leurs causes

Aujourd’hui, les politiques publiques de lutte contre la drogue sont justifiées par la volonté d’en limiter les conséquences néfastes. En économie, on parle d’externalités négatives pour caractériser une situation où l’activité de consommation ou de production d’un agent ont une influence négative sur le bien-être d’un autre sans que ces interactions ne fassent l’objet d’une transaction économique.

En particulier, les externalités négatives contre lesquelles les pouvoirs politiques veulent lutter concernent la violence et la criminalité. Il est considéré dans de nombreuses études que leurs causes se répartissent en trois catégories : les effets directs sur l’état mental des consommateurs, la contrainte économique s’exerçant sur les consommateurs, le système de distribution mis en place par les producteurs. Ce sont respectivement des causes pharmacologique, économique et sociologique.

2.1 Cause pharmacologique : les effets directs sur l’état mental des consommateurs

La consommation de drogue provoque l’altération de l’état mental du consommateur mais ce sont en particulier certaines drogues dures qui sont pointées du doigt en ce qu’elles peuvent favoriser des excès d’agressivité et donc provoquer des actes de violence plus ou moins grave dont les victimes seraient étrangères à la consommation de drogue.

En effet, selon Dan Véléa (2005) la prise de crack, de cocaïne ou d’amphétamines stimule l’agressivité, cependant il indique que les passages à l’acte criminel se font uniquement sur des consommateurs ayant déjà des troubles mentaux comme la schizophrénie par exemple.

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