L'économie Sociale Face Au Secteur Privé: Entre réponse Aux défaillances Du Marché Et Risque De Banalisation
Commentaires Composés : L'économie Sociale Face Au Secteur Privé: Entre réponse Aux défaillances Du Marché Et Risque De Banalisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kreolzya • 4 Mai 2013 • 1 054 Mots (5 Pages) • 1 223 Vues
Si les activités de l'économie sociale se sont fortement développées depuis le milieu du XXème siècle, c'est incontestablement en raison de leurs spécificités propres et notamment en raison de leurs capacités à pallier les défaillances du secteur privé marchand (A). Mais, ce que l'on constate de plus en plus, est un véritable brouillage des frontières entre ces deux secteurs : cette confusion s'expliquant par un rapprochement des modes de gestion des organisations non lucratives et des organisations lucratives ; la réside peut-être un danger pour l'économie sociale (B)
A.L'économie sociale intervient pour pallier certaines défaillances du secteur privé
L'apparition véritable de l'économie sociale est concomitante à celle de l'économie capitaliste lors de la première révolution industrielle ; ainsi, dès l'origine, elle est présentée comme une nouvelle façon de faire de l'économie politique, en intégrant des problèmes sociaux occultés jusqu'alors et rendus prépondérants. Walras présente d'ailleurs une architecture de l'économie politique selon un triptyque :
- l'économie sociale pure qui s'attache à la définition et à l'identification des lois naturelles
- l'économie appliquée qui s'attache à la production
- l'économie sociale qui s'intéresse plutôt à la répartition.
Pour Walras, donc, l'économie sociale doit intervenir pour corriger des effets néfastes de la production privée.
deux principaux domaines sont concernés :
- celui de la production des biens non privatifs et celui des situations d'asymétrie informationnelle.
La question de l'accessibilité aux produits et services est centrale dans la logique de l'économie sociale. En réalité, deux mouvements se conjuguent :
- celui visant à répartir plus équitablement les richesses entre producteurs et consommateurs et celui visant à connecter entreprises, distributeurs et usagers afin que chacun optimise ses propres objectifs.
Au-delà, l'économie sociale intervient plus directement encore dans la production de biens privatifs ; alors même que ceux-ci devraient être produits par le secteur public, ils peuvent l'être aussi par des organismes de l'économie sociale, essentiellement en raison du fait que l'Etat ne peut satisfaire toutes les demandes exprimées. Il y a bien dans ce cas, offre privée de biens publics, celle-ci s'effectuant souvent avec une grande économie de moyens financiers.
Mais l'économie sociale est également légitime pour pallier les défaillances informationnelles du secteur privé. En effet, on peut, sur un plan théorique, montrer que l'entreprise marchande est inappropriée quand les conditions de concurrence pure et parfaite ne sont pas respectées, notamment la garantie de symétrie d'information entre producteurs et consommateurs, car, dans ce cas, l'entreprise peut profiter de la méconnaissance du consommateur pour s'enrichir à ses dépens, ce que ne recherche pas une société à but non lucratif.
Plus précisément, une situation économiquement optimale ne peut-être atteinte dans le cas d'asymétrie d'information sur le marché, et notamment en présence de deux situations, l'une dite d'aléas moral (il en est ainsi lorsque l'une des deux parties au contrat - le demandeur - ne peut contrôler ou contraindre l'autre partie - le producteur), l'autre de sélection adverse (cela se produit lorsque l'offreur ou le producteur dispose d'un "savoir pertinent" pour le contrat que le demandeur n'a pas ).
Dans ces deux situations, le consommateur n'est pas en mesure d'évaluer la qualité du produit et l'offreur est incité à tirer parti de la situation, ce qui d'ailleurs aller jusqu'à l'effondrement du marché. La contrainte de non-distribution des profits réduit l'incitation qu'aurait une
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