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Commentaire sur texte de Simmel Les Pauvres

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Par   •  29 Mars 2013  •  832 Mots (4 Pages)  •  1 414 Vues

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Georg Simmel - Les Pauvres, 1908, Quadrige, PUF, Paris, 1998,

pages 55-102

Georg Simmel est une des figures marquantes de la sociologie allemande au tournant du XXe siècle. Il porte aussi bien intérêt aux faits sociaux les plus massifs qu’aux phénomènes a priori plus insignifiants, comme l’esthétique du visage, les ruines ou encore l’aventure.

Dans cet extrait, Simmel s’attache à montrer que les interactions - ou actions réciproques - doivent être les objets d’études en sociologie. L’analyse de ces rapports de complémentarité doit mener le chercheur à dépasser le dualisme entre les conceptions holistes et individualistes. Ainsi, « l’individu est déterminé par la façon dont la totalité qui l’entoure se comporte envers lui.1 » C’est aussi le principe du don/contre-don - ou donner/recevoir/rendre -, que Marcel Mauss développera à son tour un peu plus tard, dans le cadre de l’anthropologie économique. Cette forme d’interaction est commune à de nombreux domaines, et régit la vie sociétaire et communautaire : « dans le cadeau, il est possible de découvrir une gamme très extensive de relations réciproques entre hommes, de différences dans le contenu, la motivation et la manière de donner, ainsi que de recevoir le cadeau.2 » Mais ce qui intéresse spécialement Simmel dans cet extrait est la différenciation sociale, en particulier les relations entre les pauvres et la société. Il nous explique que malgré cette différenciation patente, les pauvres appartiennent aussi au tout social, à la société. En ce sens, il a une approche très organiciste de la société : « Les pauvres sont ordonnés de façon organique à l’intérieur de [l’Etat]. (...) Ainsi, les pauvres se situent d’une certaine manière à l’extérieur du groupe ; mais ceci n’est rien de plus qu’un mode d’interaction particulier qui les unit à l’ensemble au sein d’une entité plus large.3 »

Cette relation semblant paradoxale est entretenue par des formes d’actions réciproques, qui bénéficient aussi bien aux pauvres qu’à l’ensemble de la collectivité. Simmel prend l’exemple de l’assistance, qu’il développe tout au long de cet extrait. Ainsi, il démontre que l’assistance donnée aux pauvres est une contrainte imposée par la société aux plus aisés, qui garantit le bon fonctionnement du tout par le maintien d’une forme légitime et autorisée de différenciation : « l’assistance constitue plutôt une partie de l’organisation du tout auquel appartiennent les pauvres ainsi que les propriétaires. (...) Les pauvres ont un droit à l’assistance ; et il existe une obligation qui, en tant que droit, ne s’adresse pas aux pauvres, mais à la société, à la préservation de laquelle cette obligation contribue et que la société exige de ses organes ou de certains groupes.4 » Il distingue aussi deux formes d’assistances, quantitativement très différentes : l’assistance publique d’une part, provenant de l’Etat ou de la communauté, qui procure un minimum à chaque démuni ; l’assistance privée d’autre part, émanant d’un individu plutôt aisé, qui peut fournir des dons très inégaux et multiples. Bref, plus généralement, Simmel a montré que l’action de chacun est en partie libre, et en partie contrôlée

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