Cours: introduction à l'éthique Médical
Mémoire : Cours: introduction à l'éthique Médical. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar pango17 • 27 Novembre 2014 • 2 104 Mots (9 Pages) • 1 074 Vues
Chapitre 2
INTRODUCTION A
L’ÉTHIQUE MÉDICALE
Benoît PAIN
1. POURQUOI L’ETHIQUE ? (cf. Rapport Cordier « Ethique et professions de santé », 2003)
1.1. L’exercice médical et soignant interpellé par les évolutions « culturelles ».
1.1.1. Le questionnement du principe d’autorité.
« Le fait est que nous sommes aujourd’hui dans un univers qui se projette beaucoup plus
dans l’« horizontal », où l’on ne commence plus par se reconnaître un Maître et où l’idée même
d’autorité est en cause. »
1.1.2. Un rapport au temps déstructuré.
« La déstructuration du rapport au temps et son corollaire, la primauté donnée à
l’instant, caractérisent nos sociétés modernes occidentales. »
« Le rythme des découvertes scientifiques et médicales, qui nous rendent de plus en plus
performants pour maîtriser le « comment » de la vie, nous laissent de plus en plus orphelins du
temps nécessaire à la réflexion individuelle et collective, pour comprendre le « pourquoi » de la
vie et son « pour qui ».
1.1.3. L’interdit, une limite repoussée.
« Les médecins et les soignants, comme tout un chacun, sont confrontés à ce pluralisme
de pensées, signe de la modernité. »
1.2. L’exercice médical et soignant en risque.
1.2.1. Risque d’impasse confronté au principe de précaution.
« Depuis Hippocrate, la médecine répondait du devoir de soins, c’est-à-dire d’une obligation de moyens. Sa puissance fait qu’on attend d’elle, de plus en plus, un devoir de guérison, c’est-à-dire une obligation de résultats.
Plus grave encore : la faute au regard du droit absorbe et éclipse la faute { l’égard du malade. Au total, plus le droit est présent, plus il est besoin d’humain et de réflexion éthique. »
1.2.2. Risque de valeurs.
« La loi du 4 mars 2002, issue d’un long travail en direction d’une démarche plus partenariale entre les soignés et les soignants, répond de l’exigence croissante du malade { devenir un acteur à part entière dans la conduite de son traitement. Elle reconnaît l’autonomie du sujet malade. Elle corrige l’excès de pouvoir médical avec ce que cela représentait parfois de non respect de la personne malade. Mais en soulignant les limites du rapport d’oralité et en s’appuyant implicitement sur la codification écrite de l’information, la loi opère ce légitime «rééquilibrage » par des instruments juridiques qui n’enrichissent pas la relation médecinmalade. »« Le médecin et le soignant ont à comprendre les choix du malade et ses priorités, et à « travailler avec ». Cela amènera nécessairement à repenser certains fondements d’une éthique médicale « traditionnelle », cela d’autant plus que l’observation conduit { reconnaître le désarroi croissant des professions médicales et soignantes quant { l’application des textes nouveaux. Parler avec le malade et pas seulement au malade, c’est revisiter le champ de la confiance médecin-malade, tout comme le déséquilibre dans la connaissance et l’incertitude. Ce qui est en jeu en réalité n’est rien d’autre que la nature de la relation entre le soignant et le soigné, et par delà la question de la confiance, celle de la crédibilité des médecins et soignants. »
1.2.3. Risque d’exercice confronté aux exigences financières.
« Les comptes de l’Assurance maladie sont { nouveau très tendus. Le spectre d’une fin définitive du mécanisme de couverture générale et collective des soins n’est plus une figure purement virtuelle. Or, aussi longtemps que l’on cherchera { maintenir l’égalité et plus encore l’équité dans la distribution des soins – et { nos yeux, il s’agit l{ d’une règle d’or d’un système de Santé dans une démocratie – aucun système de financement, qu’il soit public ou privé, ne pourra être { la hauteur de tout ce qu’un malade peut demander, ou de tout ce qu’un médecin ou un soignant peut offrir. »
1.2.4. Risque de perte du sens de la pratique médicale.
« Il existe de plus en plus comme un écran, au sens réel et psychique du terme, entre le malade et son médecin. Le poids de la technique dans l’acte médical se fait croissant. Les données médicales objectives, non relativisées, s’accumulent et font de chaque personne un générateur de signaux
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