L’influence des valeurs morales parentales sur la prise de risque de l’adolescent

ALFORD

Madeline

19011120

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Institut d'Enseignement à Distance

UNIVERSITÉ PARIS 8

LICENCE 3ème année de PSYCHOLOGIE

Année universitaire 2021/2022

PROJET TUTORE DE PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT

 (DN36EP03)

L’influence des valeurs morales parentales sur la prise de risque de l’adolescent

Sous la direction de : Mme LEFEVRE

RESUME

L’adolescence représente une période charnière dans le développement. Entre enfance et âge adulte, l’adolescent traverse des phases de puberté, de changement et de découverte. Cette phase importante du développement est caractérisée par des prises de risques élevées, dont les plus importantes sont l’usage de substances illicites, l’abus d’alcool et les relations sexuelles non protégées (INSERM, 2014), dont la nature interroge de nombreux chercheurs. Ces prises de risques s’expliquent notamment par trois principales théories : les changements neurobiologiques à l’adolescence (Casey et al., 2008 ; Chein, Albert, O’Brien, Uckert, et Steinberg, 2011 ; Crone et Dahl, 2012), l’influence du contexte socio-émotionnel (Chein et al., 2011) et la prise en compte de la sensibilité aux conséquences négatives (Ernst, 2014) . Par ailleurs, l’influence des parents n’est pas étudiée dans ces théories. Or, à l’aube de l’adolescence, l’enfant élevé par ses parents observe et apprend sans cesse des valeurs morales de ceux-ci (Sandeep, 2015), ce qui pourrait influencer son comportement.  

Cette étude s’intéresse donc à l’origine des prises de risques des adolescents, et plus précisément à l’influence des valeurs morales parentales sur les risques pris par leur adolescent. Les valeurs seraient d’une grande importance dans le comportement de l’adolescent (Pulkkinen et Kokko, 2000), et la transmission de celles-ci une priorité pour de nombreux parents (Asikuzun et Kildian, 2013). A cette période, de nombreux conflits entre parents et adolescents apparaissent (INSERM, 2013). Cela peut mener à l’hypothèse suivante : les prises de risques des adolescents sont opposées aux valeurs morales parentales.

 Afin de tester cette hypothèse, un questionnaire auto-administré a été distribué à un échantillon de 100 élèves de 15 à 17 ans ainsi que leurs parents (pères et mères) dans deux lycées différents (un privé et un public, pour favoriser la mixité socio-culturelle, et éviter un biais sociologique). Les réponses des parents seront mises en corrélation avec les réponses des adolescents afin d’affirmer ou infirmer l’hypothèse. Le Ballon Analog Task (Lejuez et al., 2002), l’étude de l’autonomie comportementale reprise par Beyers et Goosens (1999) et l’Adolescent Risk Taking Questionnaire (Gullone et al., 2000) ont été utilisés pour évaluer la prise de risque de l’adolescent. Le questionnaire des Principes moraux fondateur (Graham et al., 2011) ainsi que le questionnaire Schwartz Value Survey (1994) ont été utilisés pour évaluer les valeurs morales des parents , ainsi que celles des adolescents.

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

CADRE THEORIQUE

PREMIERE PARTIE : La prise de risque chez les adolescents.

1. L’adolescence

1. Définition
2. Evolution physique de l’adolescent
3. Evolution psycho-sociale de l’adolescent

1. Des prises de risques élevées chez l’adolescent

1. Définition du risque
2. La prise de risque chez l’adolescent

DEUXIEME PARTIE : L’INFLUENCE DES VALEURS MORALES PARENTALES SUR LA PRISE DE RISQUE DES ADOLESCENTS

1. Les valeurs morales

1. Définition
2. Intégration des valeurs morales
3. La place des valeurs morales chez l’adolescent

1. Problématique et hypothèse

1. Les valeurs morales des parents influencent-elles la prise de risque des adolescents ?
2. Les adolescents prennent-ils des risques en opposition aux valeurs parentales ?

PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE

1. Problématique
2. Hypothèse

PROTOCOLE DE RECHERCHE

1. Méthodologie générale
2. Résultats attendus
3. Discussion projetée
4. Conclusion

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXE

INTRODUCTION

L’adolescence constitue une période charnière de quête identitaire, de changement physique et psychologique, définie également par des prises de risques considérables (Albert & Steinberg, 2011; Boyer, 2006; Caffray & Schneider, 2000) . La prise de risque peut se définir comme « l’engagement, délibéré ou non délibéré, dans des conduites pouvant avoir des conséquences néfastes pour la santé ou le bien-être de l’individu » (Milijkovitch et al., 2017). Une enquête réalisée par l’INSERM (2014) a confirmé que les prises de risques telles que la consommation de substances illicites, abus d’alcool, ou relations sexuelles non protégées étaient bien plus élevées à l’adolescence qu’à l’enfance ou même à l’âge adulte.. Cependant, elles peuvent s’avérer négatives, c’est-à-dire illégales ou dangereuses tout autant qu’elles peuvent s’avérer positives, c’est-à-dire socialement acceptables et constructives (Duell et Steinberg, 2020).  La tranche d’âge concernée par ces prises de risques accrues se situerait plus précisément entre 15 et 18 ans (Jensen, 2017).

Ce sujet a fait l’objet de nombreux débats dans différentes disciplines en psychologie, tant concernant la nature de ces prises de risques, que la justification du passage à l’acte. Plusieurs modèles théoriques justifient ce phénomène, tels que des changements neurobiologiques (Galvan et al., 2012) , l’influence du contexte socio-émotionnel (Chein et al., 2011), et la prise en compte de la sensibilité aux conséquences négatives (Ernst., 2014). Il semblerait également que la prise de risque se manifeste davantage en présence de pairs (O’Brien et al., 2011) . Il est par ailleurs intéressant de s’interroger sur la place des parents dans la vie de l’adolescent, notamment vis-à-vis de ses prises de risque. En effet, certains changements amenés par l’adolescence conduisent à des tensions entre parents et adolescents, remettant en question les valeurs morales transmises (Maccoby, 1984). La nature des prises de risques prises par les adolescents pourrait en conséquent être en lien avec ces mêmes valeurs morales. L’étude menée s’interrogera sur l’influence des valeurs morales parentales sur la prise de risque de l’adolescent. L’hypothèse est la suivante : les adolescents prennent des risques opposés aux valeurs morales parentales.

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