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Etude de cas neuropsychologique : le traumatisme cranien

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Par   •  2 Octobre 2018  •  Étude de cas  •  6 326 Mots (26 Pages)  •  723 Vues

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

TRAVAIL INDIVIDUEL

L’OBSERVATION DU TRAUMATISME CRANIEN DANS MON EXPERIENCE DE BENEVOLAT :

LA COMPARAISON DE DEUX RENCONTRES ENRICHISSANTES

TRAVAIL PRÉSENTÉ À

MR PETER SCHERZER

DANS LE CADRE DU COURS D’

ATELIER D’OBSERVATION EN NEUROPSYCHOLOGIE

PSY4608 – GROUPE 30

PAR

MARINE ERBA

ERBM26589608

LE MERCREDI 14 DECEMBRE 2016

    Dans ce dossier, nous allons comparer les observations de 2 bénéficiaires rencontrés à l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsey de Montréal lors de mon bénévolat. Tous deux semblent avoir souffert d’un traumatisme crânien. Le premier, Mr I est tombé dans sa baignoire et a eu de graves séquelles qu’il gardera à vie ; le second, Mr F, est tombé du toit d’une maison et est aujourd’hui, semblerait-il, complètement rétablit. Nous utiliserons les rapports et les écrits à leur sujet afin d’essayer d’interpréter et de tenter de comprendre leur atteinte neurologique en fonction des symptômes observés.

  1. Synthèse des observations de 2 bénéficiaires : les symptômes de Mr I vs les symptômes de Mr F.

Le cas de Mr I : Observation.

    J’ai rencontré Mr I le vendredi 4 novembre 2016. C’est un jeune homme d’environ 30 ans très gentil et souriant.

    « Assis dans un fauteuil roulant, j’ai remarqué qu’il avait une attelle au bras gauche. En observant plus attentivement, j’ai vu que son crâne semblait comme être enfoncé au niveau frontal gauche. » Mr I a, semblerait-il, une lésion osseuse. Je dirais qu’il souffre d’une fracture avec enfoncement (embarrure), l'os du crâne frontal est fracturé et des fragments osseux sont enfoncés, ce qui pourrait amener à des lésions du lobe frontal. On sait que de telles lésions peuvent être la cause du syndrome frontal. Etant donné que les lobes frontaux interviennent dans les fonctions exécutives, je m’attends à observer chez Mr I des troubles cognitifs et/ ou comportementaux. Vue l’état du bras et du crâne de Mr I, Je me suis demandée alors s’il n’avait pas subi une chute. J’ai supposée qu’il est tombé du côté gauche, se cassant le bras gauche au passage.

    Très vite, d’autres symptômes me sont apparus : « Mr I a de gros problèmes d’articulation. Nous arrivons à communiquer mais cela me demande une grande concentration. Cependant, ses phrases et son vocabulaire sont corrects et il n’a fait part d’aucun problème de compréhension. Pendant tous nos échanges, j’ai observé la symétrie de son visage, l’ouverture et le mouvement oculaire de ses yeux, ses gestes, la position de ses mains… Et j’ai remarqué que Mr I avait un léger strabisme convergent, une ésotropie de l’œil gauche plus précisément. » Problèmes articulatoires et strabisme convergent sont donc à ajouter à la liste des symptômes que j’ai observés. J’ai appris que plusieurs causes peuvent être à l’origine de ce type de strabisme : Une hypermétropie forte, une maladie visible du globe oculaire (cataracte, rétinoblastome ou ptôsis) ou une paralysie partielle d’un muscle oculomoteur ; ce qui me semble l’hypothèse la plus probable pour l’instant. Je me suis demandé alors si une chute et donc un choc aurait pu amener à un strabisme convergent à l’œil gauche de Mr I (à cause de l’élévation de la tension à l’intérieur du crâne par exemple). Il me fallait faire quelques recherches afin d’émettre une hypothèse quelconque. De plus, je garde à mon esprit que Mr I avait peut-être déjà ce strabisme avant et qu’il n’a rien à voir avec son accident.

    A par rapport à ses problèmes d’articulation, je sais que la gêne à l'élocution peut être le témoin d'un problème neurologique grave mais qu’il peut s'agir également d'un trouble passager. Je suis partie sur l’hypothèse d’une aphasie qui pourrait être due à une lésion d'une aire cérébrale (l'aire de Broca par exemple). « Nous savons que les aphasies sont liées à un dommage au cerveau dans les zones du langage généralement situées à gauche. » Ce dommage aurait pu résulter d’un traumatisme cranio-cérébral (TCC) dû à sa chute.  « De plus, nous savons que le lobe frontal intervient essentiellement dans la planification, le langage et le mouvement volontaire. Le lobe frontal gauche de Mr I ayant peut-être été touché, il se pourrait fortement que ses problèmes d’articulations et de langages proviennent d’une lésion » qui serait selon moi à l’aire de Broca. En effet, une aphasie de Broca ou expressive s’exprime par divers troubles. On observe notamment des difficultés articulatoires comme chez Mr I. De plus, cette dernière est due à une lésion des régions antérieures du cerveau, plus précisément le gyrus frontal inférieur postérieur gauche (pour les droitiers), ce qui correspond à la zone de choc qui a suivi la chute de Mr I. De telles lésions peuvent être précédées d’un TCC entre autres. En effet, un traumatisme crânien peut amener à des lésions cérébrales. Ainsi, l’hypothèse d’une chute amenant à un TCC se concrétise.

    Cependant, il faut savoir qu’il est rare de trouver les symptômes classiques d’aphasie dans la phase chronique après un TCC. Quand ces symptômes se présentent dans la phase aiguë, en générales ils sont résorbés chez les jeunes adultes comme Mr I avec le temps et les interventions. Ainsi, nous restons prudents sur cette hypothèse.

    « Mr I voulait descendre au rez-de-chaussé pour regarder un film. Quand il a voulu mettre sa veste, j’ai vu qu’il avait beaucoup de mal à faire des mouvements coordonnés. En effet, il avait beaucoup de peine à lever ses bras pour les glisser dans les manches, et son attèle ne l’aidait guère. Chaque geste lui semblait compliquées et éprouvants. » Ainsi, un nouveau symptôme se dévoila à moi. Mr I avait des mouvements non coordonnés et souffrait donc d’un problème moteur. J’ai remarqué par la suite que le bénéficiaire trainait les pieds au sol. Quand je lui ai demandé de lever ses pieds « J’ai observé qu’il réussissait à lever sa jambe et son pied droit mais non sa jambe et son pied gauche. Il se servait alors astucieusement de la force de sa jambe droite pour soulever sa jambe gauche du sol afin d’avoir les deux jambes en l’air. » Il semblerait donc que Mr I ait une parésie du côté gauche (c’est-à-dire un déficit moteur défini par une perte partielle des capacités motrices d'une partie de son corps, ici de la jambe gauche, par opposition à la paralysie ou plégie, qui est caractérisée par la perte totale de motricité). Deux hypothèses s’offraient à moi : soit Mr I avait une atteinte à la moelle épinière gauche (qui aurait bien pu être causé par sa chute), soit il avait une atteinte au système moteur de son hémisphère droit malgré que sa cicatrice soit à gauche (ce qui aurait pu être causé par des lésions suite au choc engendré par la chute). 

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