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Etat et liberté cas

Dissertation : Etat et liberté cas. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Octobre 2016  •  Dissertation  •  1 347 Mots (6 Pages)  •  988 Vues

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Dissertation : « Etat et liberté. »

Au terme de plusieurs semaines d’une controverse envahissante, le Conseil d’Etat a rendu, vendredi 26 août 2016, une décision qui, par sa sagesse et son argumentation juridique, replace la sulfureuse affaire du « burkini » dans l’espace qu’elle n’aurait jamais dû quitter, celui du droit. C’est le droit qui régit l’exercice de la liberté et de la laïcité. L’Etat, pourtant garant de la liberté et de l’ordre social ne semblait plus jouer ce rôle pour les citoyens. Car qu’est-ce qu’un Etat, sinon un gouvernement fondé légitimement par le peuple qui lui confère un pouvoir, qui garantit la loi et fait autorité. La liberté quant à elle est double, naturelle, elle est la possibilité de faire tout ce qu’il est possible à un individu d’accomplir selon ce qui est en son pouvoir ; mais à cette liberté absolue, il faut également la penser en la mettant en relation avec les libertés d’autrui comme l’explicite l’adage : « La liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres », il s’agit alors de la liberté sociale. L’homme est un « animal politique » selon Aristote. Cela signifie que les hommes ne peuvent se réaliser en tant qu’hommes s’ils ne font pas partie d’une communauté que l’on appelle société et qui, à ce titre, est organisée en un ensemble d’institutions coordonnées (politiques, juridiques, militaires, administratives, économiques) qui assure le bon fonctionnement de la vie active des hommes entre eux. Mais si l’État a un pouvoir d’organisation sur la société, il exerce par ses lois et ses règles une limitation de leur liberté. Envisager une vie sans État c’est analyser ce que serait l’état des hommes sans aucune loi, un état de nature. Mais en supprimant la menace qu’exerce l’État sur les libertés individuelles, on imagine très vite les menaces qu’exercent les hommes entre eux sur leurs libertés réciproques. Dans son Traité théologico-politique, Spinoza analyse le fait que l’homme, en se soumettant aux lois de l’État, renonce à la liberté d’agir selon son propre décret, mais en cela il ne renonce pas à la liberté de penser et de s’exprimer. En assurant la sécurité, la paix civile, l’État permet aux hommes d’avoir chacun leurs propres opinions qui, même si elles divergent, peuvent et doivent s’exprimer, dans la mesure bien sûr où cette opinion n’est pas un appel passionnel à la destruction de l’État. L’homme serait donc pleinement un animal politique, parce qu’il serait d’abord un animal rationnel. L’État, en protégeant les hommes d’eux-mêmes, serait donc garant d’une liberté certes limitée mais effective. Cependant, cette finalité de l’État en faveur d’une réalisation de la liberté ne masque-t-elle pas dans les faits la tyrannie de celui qui exercerait le « monopole de la violence légitime », selon l’expression de Max Weber. Le problème est donc le suivant, soit l’État est considéré comme indispensable à l’effectuation de notre liberté et donc accepter que celle-ci soit restreinte est encore une façon de la sauver, soit on considère que l’État n’est qu’une manière masquée d’exercer un pouvoir de limitation sur les libertés individuelles et en ce sens la question est alors de savoir comment un État peut poursuivre sans contradiction sa finalité.

Il convient alors de se demander si l’Etat peut-il être une ennemi envers la liberté ? Pour répondre à cette question il convient d’appréhender dans un premier temps sous quelles conditions l’Etat peut-il être garant de la liberté (I), puis de comprendre que l’Etat peut parfois abuser de certains de ses pouvoirs (II)

I – L’Etat garant de la liberté

L’État ne serait qu’un garant de nos libertés. Le fait de recourir à la justice de l’État quand on sent que nos libertés ne sont pas respectées le prouve ainsi. Pour comprendre cette conception nous verrons que la séparation des pouvoirs est une garantie interne contre un Etat abusif (A) puis, nous évaluerons que le contrat social reste un idéal de liberté définie comme autonomie (B).

A – La séparation des pouvoirs, une garantie interne contre un État abusif

Afin de se prémunir contre des abus de pouvoir ou une loi injuste à l’intérieur d’un État, on peut diviser le pouvoir pour créer un jeu de contrôle réciproque entre les

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