Le bonheur et le plaisir
Dissertation : Le bonheur et le plaisir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nhbinks • 22 Février 2020 • Dissertation • 1 344 Mots (6 Pages) • 4 326 Vues
NGUYEN
Hoang-Bao
ECE1
Sujet de philosophie : Le bonheur et le plaisir
Le bonheur a l’air d’être connu de tous : en effet, tout le monde souhaite atteindre le bonheur, d’être heureux. Le bonheur serait l’aspiration de tout homme mais que chacun possède sa définition particulière du bonheur. Lorsque l’on parle de bonheur, le plaisir est tout de suite assimilé au bonheur. Une vie heureuse est-elle synonyme d’une vie remplie de plaisir ? En effet, le plaisir implique la notion de désir, la réalisation de ce dernier est souvent considérée comme l’un des éléments essentiels pour atteindre le bonheur que tout homme cherche à atteindre dans sa vie.
Nous nous demandons alors si le plaisir est incompatible avec le bonheur humain ?
Dans un premier temps, nous verrons que le bonheur est la satisfaction des plaisirs, ensuite dans un deuxième temps, nous allons voir que la recherche du plaisir peut engendrer des frustrations et peut nous priver de l’ataraxie : le plaisir peut être source de malheur et puis, pour finir, nous verrons que la vie heureuse peut être agréable sans les plaisirs, sans satisfaire forcément tous ses désirs.
Tout d’abord, le bonheur est la satisfaction de tous les plaisirs. Le bonheur serait donc un état de satisfaction complète caractérisé par sa stabilité et sa durabilité mais le bonheur reste tout de même une affaire privée. En effet, chacun a ses propres goûts, ses préférences individuelles et de ce fait, chacun a une vision différente de ce qu’est réellement le bonheur. Le philosophe Kant souligne ce propos : pour lui, le concept de bonheur est indéterminé car il est empirique. On dit qu’une chose est empirique lorsqu’elle repose entièrement sur l’expérience, ce qui veut dire que le bonheur est défini par l’expérience de chacun. Tous les hommes désirent atteindre ce stade de bonheur mais personne ne saurait dire précisément et concrètement ce qu’il désire et veut réellement. Ensuite, la thèse hédoniste donne une définition du bonheur, c’est la satisfaction totale de nos désirs. L’hédonisme est une doctrine philosophique dans laquelle la recherche du plaisir serait le but suprême de l’existence humaine pout atteindre le bonheur. Comme dit précédemment, les plaisirs varient selon les individus, et de ce fait, les penseurs hédonistes ont trouvé des thèmes communs tels que l’amitié, la tendresse ou encore la sexualité. On peut distinguer deux versions principales de la théorie hédoniste : il y a ceux qui affirment que le bonheur consiste à satisfaire tous nos désirs, et ceux qui recommandent de ne chercher à satisfaire que certains désirs, on parle des hédonistes modérés et les hédonistes démesurés respectivement. La manière la plus simple de concevoir le bonheur est d’affirmer qu’il consiste en la satisfaction de tous nos désirs. C’est la conception de Calliclès, personnage d’un dialogue de Platon, le Gorgias, qui met en scène Socrate. En effet, Calliclès prône une vie de plaisirs divers en particulier dans le Gorgias, une vie de plaisirs en totale harmonie avec la nature. Donc, le bonheur consisterait à s’adonner à tous les plaisirs.
Mais, la recherche des plaisirs peut devenir très vite source de frustrations et peut nous priver de l’ataraxie. En effet, le plaisir peut être le germe de souffrance voire même de malheur. Dans le texte de Platon, ce dernier oppose Calliclès et Socrate, ce dernier discute ou plutôt se dispute avec Carriclès pour savoir comment il faut vivre. Pour Socrate, le bonheur consisterait dans la tempérance, c’est-à-dire consistant à avoir une attitude correcte et modérée face aux plaisirs et passions. Lors de cette dispute, Socrate donne l’image des tonneaux percés qui permet de montrer que la recherche du plaisir ne peut mener au bonheur. En effet, essayer de satisfaire tous ses plaisirs durant toute sa vie revient à courir après le bonheur sans jamais pouvoir l’atteindre. Donc, le plaisir engendrait l’insatisfaction. Ensuite, la satisfaction de tous les plaisirs pour atteindre le bonheur serait impossible car les plaisirs et désirs sont beaucoup trop variés et trop nombreux pour être tous satisfaits dans une vie. Les moyens auxquels les individus ont accès pour satisfaire les plaisirs ne sont pas assez importants par rapport aux nombres de désirs à satisfaire notamment dans nos sociétés actuelles. De ce fait, Rousseau illustre bien cela dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Dans ce livre, il parle de la différence entre l’homme à l’état de nature et l’homme en société. En effet, dans l’état de nature, l’homme est solitaire, et heureux car il pouvait facilement satisfaire ses besoins alors que dès que la société a fait son apparition, cela a entrainé une multiplication de désirs et l’homme n’est plus aussi heureux qu’avant car il ne peut plus les satisfaire totalement. Ensuite, pour les Épicuriens, le souverain Bien serait la fin ultime de toute activité humaine, il est souvent assimilé au bonheur. Dans La Lettre à Ménécée, Épicure distingue différentes sortes de désirs : les désirs naturels et nécessaires, qui sont limités et doivent être satisfaits tels que la faim ou la soif, ensuite, il distingue également les désirs naturels et non nécessaires qui peuvent être satisfaits mais n’est pas primordiale et puis enfin, il y a les désirs non naturels et non nécessaires. Pour atteindre ce bonheur, il faut se limiter aux désirs naturels et nécessaires et c’est cela qui mène à l’ataraxie qui désigne la tranquillité de l’âme. Il faut éviter au maximum les deux autres types de désirs afin d’atteindre le souverain bien. Autrement dit, un homme qui se réduit qu’à ses plaisirs superflus n’atteindra pas le bonheur car il préfère les plaisirs qui ne sont simplement que matérielles et éphémères.
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