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Sommes-nous vraiment ce que nous croyons être ?

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Par   •  24 Mars 2021  •  Dissertation  •  2 159 Mots (9 Pages)  •  2 222 Vues

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 SUJET: Sommes-nous tels que nous croyons être?

        La croyance est une idée reçue  qui ne reflète pas nécessairement la réalité et ce que nous croyons être n’est assurément pas ce que nous sommes. Croire, c’est être persuadé de la vérité d’un fait ou d’une proposition et de ne pas se donner la peine de l’examen. Toutefois, ce que nous croyons être est intimement lié à notre conscience, ou autrement dit, cette capacité à porter un jugement de valeur morale sur des actes accomplis par soi ou par autrui. De même, la conscience fait que chacun est ce qu’il appelle soi et accompagne toujours la pensée qui a pour objet soit le monde extérieur, c’est à dire la réalité comprenant le monde, autrui et ce qui nous entoure, soit l’individu lui-même.

        De cette manière, un paradoxe semble se poser, ce que nous croyons être serait étroitement lié à la conscience mais son jugement est subjectif tandis qu’un regard extérieur serait d’avantage objectif mais n’aurait pas en appui la pensée de l’individu.

        Sommes-nous tels que nous croyons être?

        Le sujet est ainsi problématique dans la mesure où ce que nous croyons être est-ce la réalité de ce que nous sommes ? Ainsi, la conscience serait-elle assez fiable pour s’y référer ?

        Après l’étude des certitudes de la conscience de soi, nous remettrons en cause la fiabilité de la conscience de soi pour finir sur le dépassement de l’incertitude.  

I – Nous sommes et nous avons conscience d’être nous-même

A. Nous sommes les seuls à connaître notre fort intérieur

        Dans un premier temps, on admet généralement que l’identité de la personne repose sur celle de la conscience. En effet, nous sommes les seuls à connaître notre «fort intérieur». Certes, nous pouvons nous tromper dans les connaissances que nous pensons avoir sur nous-même, sur nos capacités à affronter les événements ou sur nos limites constamment mises à rudes épreuves mais la conscience d’être est une vérité incontestable. Ainsi,  Socrate avait compris l’importance de la conscience personnelle : «connais-toi toi-même». Pour lui, se connaître soi-même, c’est savoir donner le meilleur de nous-même. Cela veut dire faire gagner la raison et l’intelligence en tout situation.

        Locke confirme cette thèse en évoquant le fait qu’il est «impossible à quelqu’un de percevoir sans percevoir aussi qu’il perçoit». En effet, lorsque nous réalisons une action quelconque, nous savons et nous avons conscience de ce que nous faisons car la conscience accompagne toujours la pensée et elle est ce qui fait que chacun est ce qu’il appelle soi et qu’il se distingue de toutes les autres choses pensantes.

         Enfin, Schopenhauer évoque le fait que «l’homme se trouve dans le cœur, et non dans la tête». Effectivement, on ne peut qualifier la conscience uniquement par le souvenir et le vécu puisque ces derniers disparaissent en majeur parti au fil du temps, la mémoire ne garde que les événements majeurs d’une vie voire rien lorsque la maladie nous frappe. Toutefois, l’identité de la personne ne s’est pas perdue avec cette perte considérable et progressive du souvenir. La conscience nous suit toute notre vie et nous permet d’avoir conscience d’être nous-même et de penser pour conserver notre identité personnelle.

B. Nous avons conscience de penser

        Dans un deuxième temps, avoir conscience de penser est un outil primordial à la description de qui nous sommes réellement. Descartes découvre un des paramètre d’être : «je pense, donc je suis». En effet, peu importe la véracité de nos croyances, on ne peut remettre en cause le fait que nous existons. Ainsi, nous, êtres pensant, somme ce que nous avons conscience d’être. Nous sommes conscients et nous avons conscience de nos pensées, nous découvrons notre existence et qui nous sommes grâce à nos pensées et ce que nous croyons être passe d’abord par ce que nous pensons de nous-même. Toutefois, même si avoir conscience de penser ne signifie pas forcément être tel que nous pensons, la pensée aboutit néanmoins à une connaissance personnelle de soi, notre façon de penser et de voir les choses. En sommes, notre pensée n’est directement accessible qu’à nous-même et inaccessible pour autrui, montrant encore une fois que nous sommes les seuls à nous connaître comme nous avons conscience d’être.

II – Notre vision de nous-même peut être fausse

A. Le désir peut nous aveugler : la subjectivité

        Le désir est une autre vision du réel, il influence notre conscience et promeut une satisfaction personnelle si l’on venait à y céder. Ricoeur parle du désir comme «le plaisir imaginé». En effet, le désir est un des facteurs indispensables à l’imagination, cette faculté intellectuelle par laquelle les images ou idées sont reliées entre elles de façon aléatoire, indépendamment de tout lien logique. En outre, désirer peut être caractérisé par une mise à l’écart de la raison dans une vision d’optimisme du réel. De même, la raison est la faculté intellectuelle fondée sur la logique qui permet le raisonnement ordonné, démonstratif et cohérent, elle pose des valeurs. Sous l’effet du désir, la raison peut être biaisé par une imagination débordante qui peut conduire l’individu vers l’irrationnel. Par conséquent, la conscience pourrait être dénaturée par le désir, la quête de satisfaction de soi pourrait nous voiler la vérité de ce qui en est réellement. En somme, le désir pourrait rendre la vision que nous avons de nous-même erronée et pourrait nous plonger dans la subjectivité totale de ce que nous croyons être, en quête d’un meilleur de nous-même.

B. Nous pouvons être différent de la façon dont nous nous voyons

        Le regard sur soi est facilement influencé par notre subjectivité et autrui est souvent le mieux placé pour nous dire ce que nous sommes réellement. Alain pense que la connaissance de soi se voit être une leçon apprise d’autrui : «c’est des autres que nous tenons la première connaissance de nous-mêmes. En effet, l’opinion commune joue un rôle majeur dans ce que nous croyons être, «je suis toujours pour moi un être fait de l’opinion autour de moi» énonce Alain. L’influence d’autrui sur nous-même prend le dessus sur notre propre conscience et l’influence majoritairement. «L’existence sociale me tient par l’intérieur», nous nous construisons généralement en fonction du regard de la société, ce qui nous mène vers ce que l’on veut montrer de nous-même et va même jusqu’à gangrener la vision de soi, de ce que l’on est réellement dans notre «fort intérieur», ce que autrui constate, d’un point de vue extérieur et davantage objectif.

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