Méthodologie du commentaire de texte en philosophie
Commentaire de texte : Méthodologie du commentaire de texte en philosophie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clarisse Bayet • 15 Novembre 2023 • Commentaire de texte • 1 170 Mots (5 Pages) • 157 Vues
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SECTION II : CONSOLIDER LA TECHNIQUE DU COMMENTAIRE DE TEXTE
Le commentaire de texte philosophique s’ordonne en trois parties : - introduction - développement - conclusion
- Dans l’introduction, on procède en différents moments :
- a) L’on replace le texte extrait du livre commenté dans son contexte, en précisant le problème philosophique auquel il cherche à répondre et en tentant de répondre à la question : pourquoi est-il nécessaire, pour l’auteur, d’écrire ce texte à ce moment précis de son raisonnement ?
- b) Quel est le thème du texte ? On entend ici par « thème » les grandes questions de la philosophie, telles qu’elles peuvent, par exemple, être formulées dans les programmes de terminale : qu’est-ce que connaître ?, nature et culture, la conscience…
- c) Quelle est la thèse défendue par l’auteur ?
- d) Quels sont les enjeux philosophiques du texte ?
- e) Quel est le mouvement du texte ? On évitera de parler de « parties ». Et l’on préférera le terme de « moment » pour tenter de rendre compte du caractère dynamique du texte
- 2. Dans le développement, on procèdera de manière linéaire, en ménageant une partie par moment du texte dégagé. Chaque moment respectera le schéma suivant. L’on conseille au début d’être assez fidèle à cet ordre. Avec l’expérience, cela s’assouplira sans perdre en rigueur.
- a) Enoncer les limites du moment commenté ainsi que la thèse qui y est défendue par l’auteur ou l’argument principal du raisonnement
- b) Selon l’ordre linéaire du texte, exposer chaque argument, chaque étape du raisonnement, en s’appuyant précisément sur le texte qu’il convient de citer.
- c) Analyser et définir les concepts, en préciser la signification par rapport à d’autres termes et dans l’usage propre à l’auteur.
- d) Rendre explicite les adversaires de la thèse, s’ils demeurent implicites, et mentionner leur position philosophique.
- e) Dégager les enjeux philosophiques, les plans de l’argumentation : logique, métaphysique, ontologique, noétique, physique, politique, juridique…
- f) Effectuer une transition pour montrer la nécessité de progresser vers le prochain moment de la démonstration.
- 3. En conclusion,
- a) rappeler synthétiquement la problématique, la thèse défendue, le chemin parcouru par la démonstration.
- b) Ouvrir la question en dégageant éventuellement les présupposés de l’auteur, en le replaçant dans le débat philosophique sur la question traitée, au cours de l’histoire de la philosophie, en évoquant éventuellement des changements de paradigme dans la manière de poser le problème etc.
SECTION III : MAITRISER LA TECHNIQUE DE LA DISSERTATION
La dissertation philosophique s’ordonne en trois parties :
- introduction
- - développement
- - conclusion
- 1. Dans l’introduction, on procède en différents moments :
- a. La captatio benevolentiae est un moment, qualifié par la rhétorique, pour capter l’attention et la bienveillance du lecteur. Il s’agit, par un moyen qui vous est propre, d’attirer l’intérêt du lecteur pour la question que vous allez traiter. Ex. : un fait réel à partir duquel vous posez une question, l’observation de l’expérience, une anecdote ou un minirécit qui mette en situation la question que vous allez traiter, un étonnement philosophique… Veillez à éviter les lieux communs : « de tout temps, les hommes » ou « dans ce sujet, dans le libellé » etc. Il s’agit d’entrer dans un problème philosophique réel en en faisant percevoir l’urgence, l’intérêt au lecteur.
- b. Analyser les concepts, définir les termes du sujet, préciser leurs différences sémantiques avec d’autres termes.
- c. Formuler synthétiquement le problème que vous allez traiter (appelé aussi la problématique). Vous pouvez utiliser notamment la forme du paradoxe.
- d. Quels sont les enjeux philosophiques du problème et les plans de questionnement (logique, métaphysique, ontologique, noétique, physique, politique, juridique…) ?
- e. Quel est le mouvement de votre réflexion ? On évitera, pour la dissertation, comme pour le commentaire de texte philosophique, de parler de « parties ». Et l’on préférera le terme de « moment » pour tenter de rendre compte du caractère dynamique de votre réflexion. Évitez d’attribuer un auteur philosophique à chaque partie et surtout de diviser les moments de votre démonstration selon la chronologie des auteurs choisis ! Ce n’est pas un catalogue d’auteurs, ni une récitation de cours, mais votre réflexion en acte.
- 2. Dans le développement, on procèdera selon les différents moments de votre réflexion annoncés en introduction. Chaque moment respectera le schéma suivant. L’on conseille au début d’être assez fidèle à cet ordre. Avec l’expérience, cela s’assouplira sans perdre en rigueur.
- a) Énoncer la thèse que vous défendez ou votre argument principal dans ce moment du raisonnement. Les transitions sont essentielles, dans la mesure où elles témoignent de l’unité de votre réflexion. C’est le moment, par excellence, où vous vous réappropriez la démonstration, si vous êtes passés par différents auteurs.
- b) Vous pouvez appuyer votre démonstration sur l’expérience, à condition qu’elle soit analysée du point de vue conceptuel et qu’elle ne s’en tienne pas au compte-rendu « journalistique » ou à l’opinion publique. Vous pouvez vous appuyer aussi sur des textes empruntés aux différentes époques de l’histoire de la philosophie. C’est pourquoi il est essentiel de vous constituer des répertoires de textes selon les grandes questions philosophiques que vous analyserez de manière personnelle, que vous saurez citer ou évoquer avec précision. C’est ce qui est proposé dans la partie [C] ci-dessous.
- c) Analysez et définissez les concepts, précisez-en la signification par rapport à d’autres termes et dans l’usage propre à l’auteur cité, par exemple.
- d) Soulevez des objections aux arguments avancés, afin de les préciser dans la réponse à ces objections. Montrez les présupposés philosophiques de la thèse défendue ou du mode d’argumentation proposé.
- e) Dégagez les enjeux philosophiques, les plans de l’argumentation : logique, métaphysique, ontologique, noétique, physique, politique, juridique…
- f) Effectuez une transition pour montrer la nécessité de progresser vers le prochain moment de la démonstration. C’est le moment où vous vous réappropriez la démonstration, notamment si vous êtes passés par la médiation d’autres auteurs. N’oubliez pas que l’important est que c’est toujours vous qui réfléchissez. Les auteurs servent à élever votre pensée plus aisément, en s’appuyant sur la richesse de l’histoire de la philosophie, la clarté des concepts élaborés par les différents auteurs. Mais, la pensée en acte, au moment où vous écrivez, est la vôtre. C’est celle que vous témoignez à votre lecteur. Il s’agit de lui faire percevoir intellectuellement l’urgence de votre questionnement.
- 3. En conclusion, II.
- a) rappeler synthétiquement la problématique, la thèse défendue, le chemin parcouru par la démonstration.
- b) Ouvrir la question en dégageant éventuellement les présupposés du problème, tel que vous l’avez posé, en le replaçant dans le débat philosophique sur la question traitée, au cours de l’histoire de la philosophie, en évoquant éventuellement des changements de paradigme dans la manière de poser le problème etc.
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