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En quoi les odeurs ont-elles un impact dans la relation soignant soigné chez un patient présentant des plaies malodorantes ?

Étude de cas : En quoi les odeurs ont-elles un impact dans la relation soignant soigné chez un patient présentant des plaies malodorantes ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Septembre 2021  •  Étude de cas  •  1 847 Mots (8 Pages)  •  630 Vues

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Analyse de situations ou activités rencontrées

La situation que je souhaite vous présenter s’est déroulée le 19 mai 2021 à 9h30 dans un service de diabétologie avec l’infirmière du service et un patient que je nommerais Mr D. Ce patient est un homme âgé de 83 ans entré le 06/05/2021 pour des troubles trophiques se manifestant par des ulcères des membres inférieurs avec aggravation de l’état général. Mr D est un homme à la retraite vivant seul (divorcé) à son domicile, il habite dans une maison avec des escaliers et il a des enfants qui n’habitent plus le foyer. Il n’est plus en contact avec un de ses fils depuis plusieurs années.  Une aide ménagère vient à son domicile deux fois par semaine pour le ménage et les courses, ainsi qu’une infirmière à domicile tous les jours pour la réfection de ses pansements.

Mr D est suivi depuis 30 ans pour des ulcères des membres inférieurs et qui sont suivies par un médecin spécialisé depuis 5 ans. Il présente un état cutané non intègre au niveau des membres inférieurs (ulcères bilatéralaux). Ces derniers sont rouges remontant jusqu’au 1/3 distal des cuisses, des ulcères avec sécrétions purulents au niveau du talon droit. Il présente également de nombreuses plaies purulentes de couleur verdâtre sur le tibia et le mollet droit et 1/3 gauche. Il est très algique durant la mobilisation avec une douleur évaluée à 7 le jour de son entrée, il est également algique lors de la réfection de ses pansements. Il est cohérent, conscient, coopérant et orienté. Il présente une irritabilité lors des soins et la prise des médicaments. Ce patient nécessite une aide totale pour la toilette du fait du manque de mobilisation causé par les ulcères des membres inférieurs.

Ce mercredi 19 mai, j’avais en charge la réfection du pansement de Mr D qui se fait un jour sur deux. J’étais encadrée par l’infirmière du service, je ne connaissais pas l’état cutané de ce patient, mais j’avais connaissance de la complexité de ce pansement du fait que les infirmiers y passaient en moyenne 45 min pour la réfection et qu’il était difficile de le mobiliser. J’ai commencé par défaire ses pansements qui étaient plus ou moins adhérents à la peau, j’ai donc mis du sérum physiologique pour humidifier et donc décoller le pansement pour ne pas abimer et faire saigner la peau et également pour ne pas faire souffrir le patient. Dès lors que j’ai commencé à défaire ce pansement, une odeur enveloppante s’est dégagée des plaies qui étaient plus ou moins dérangeante. Je continue de défaire son pansement sans émettre aucune expression facial montrant que l’odeur est désagréable. L’infirmière qui était avec moi me fit part en me chuchotant discrètement que les odeurs lui étaient très désagréables pour elle également et j’ai ensuite confirmé d’un mouvement de tête en signe de compréhension.

Durant le soin, j’ai eu des difficultés à me concentrer sur cette réfection. L’odeur qui s’y dégageait m’incommodait, mais je ne voulais pas lui montrer ma gêne ainsi que mes petites grimaces qui étaient camouflées par mon masque. La communication entre le patient et moi fut très faible, sa seule chose que je demandais le plus était de savoir s’il n’avait pas mal. J’ai nettoyé les plaies avec de l’eau oxygénée que j’ai séchée par la suite. Le protocole mis en place par le médecin de diabétologie fut la pose de Sorbact sur l’ensemble des plaies, une couche de charbon pour diminuer les odeurs des Américains et des bandes maintenu par de l’hypafix. La réfection de ce pansement me fut assez éprouvante du fait de longues minutes passées avec cette odeur, mais cela était très important pour moi que Mr D bénéficie de ces soins. Une fois sorti de sa chambre, je me suis donc questionnée tout d’abord sur mon attitude face à la prise en charge de ce patient.

        J’ai choisi de travailler cette situation puisque les odeurs dans la prise en charge des patients est un concept que nous sommes habitués à rencontrer. Cependant, il y a des odeurs que nous arrivons à mieux supporter que d’autres et certaines deviennent même plus agréables. Je me suis sentie très gênée du fait de ne pas pouvoir contrôler mes réactions tout en voulant les cacher le plus possible. Je n’étais donc pas à l’aise durant ce soin et l’envie qu’il se termine vite m’a traversé l’esprit. De plus je n’ai pas pris le temps non plus d’établir une relation de confiance avec le patient puisque l’odeur qui s’y dégageait ne me donnait pas envie de parler.  

Durant mes différents stages, j’ai eu l’occasion d’être confrontée aux odeurs, notamment les odeurs d’excréments, de vomissements, des déchets et d’autres mais, je n’avais jamais senti les odeurs de plaies. Dans cette situation, je peux constater que l’odeur avait tellement pris le dessus, que la relation de soin s’est vu freinée par l’odeur désagréable qui s’y propageait. Cependant, il est du devoir infirmier d’apporter des soins d’hygiène, afin de satisfaire un des 14 besoins fondamentaux selon le modèle de Virginia Henderson1 « être propre et protéger ses téguments » dimension biologique de la personne, tout en tenant compte de sa souffrance.

La proximité du patient me mettait mal à l’aise du fait de l’odeur désagréable qui s’y dégageait et je me suis vue la vivre comme une agression, je ne voulais pas lui montrer mon incommodassions, mais j’avais du coup du mal à me focaliser sur le soin. Bien que dans mes valeurs je respecte la dignité du patient, je voulais aller au plus vite pour respirer l’aire de la pièce de l’autre côté de la porte, du plus la communication non verbale me faisait culpabiliser de ne pas pouvoir assurer un soin de qualité. Cette situation m’a donc fait prendre conscience de l’importance des odeurs durant un soin et de savoir comment les gérer.

Je me suis donc demandée :

  • Comment prendre en compte ces odeurs ? En avait-il conscience ?
  • Quels sont les différents moyens mis en œuvre pour diminuer et/ou masquer les odeurs ?
  • Pourquoi est-il difficile de prendre en charge les soins d’un patient présentant une odeur désagréable malgré lui ?
  • Les odeurs désagréables sont-elles nuisibles à la relation soignant-soigné ?
  • Est-il possible de s’habituer aux mauvaises odeurs ?
  • Mon attitude est-elle acceptable par rapport à mes valeurs soignantes ?

Ainsi ce questionnement m’a orienté à m’interroger sur l’importance des odeurs dans les soins et me questionne principalement sur :

  • En quoi les odeurs ont-elles un impact dans la relation soignant soigné chez un patient présentant des plaies malodorantes ?

Tout d’abord, dans le cadre des soins infirmiers les soins sont définis comme « une action ou un ensemble d’actions qu’une personne accomplit pour se soigner ou pour soigner autrui ». Ils dispensent des soins dans le cadre de leur rôle propre ou du rôle sur prescription en tenant compte des valeurs, du respect de la pudeur et de la dignité envers la personne. Ils ne sont donc pas purement techniques en revanche ils doivent prendre en considération le patient, ses besoins et ses désirs. Dans cette situation, je vise la bonne réfection du pansement du patient en respectant les règles d’asepsie tout en intégrant la qualité technique et relationnelle. Tout en essayant de considérer le patient, l’odeur désagréable me perturbait, aussi bien dans la qualité technique de mes gestes parce que j’essayais d’aller vite, que dans la qualité relationnelle puisque je n’étais plus concentrée sur la communication.

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