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Droit constitutionnel : la science politique

TD : Droit constitutionnel : la science politique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2019  •  TD  •  1 595 Mots (7 Pages)  •  721 Vues

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Introduction a la Science politique

« Face au monde de la politique souvent perçu au pire comme corrompu et corrupteur, au mieux comme champs clos des affrontements partisans et des visions de monde irréconciliables, la science du politique a dû s’affirmer comme science indemne de toute influence politicienne, vierge de toute corruption partisane » Pierre Favre.

  1. Délimitation de la notion de « science politique »

L’objet de la science politique réside dans l’étude des phénomènes politiques.

Toute science se caractérise par un objet, un domaine d’étude, et une démarche propre ou une manière singulière de mener cette étude.

  1. Un objet : ce qui est politique

Étymologiquement, le mot politique dérive du grec « politikos » et nomme ce qui a trait à la « polis » c’est-à-dire la cité.

Le mot politique recouvre une pluralité de sens que l’un des précurseurs de la science politique contemporaine Max Weber (1864-1919) avait bien identifié à l’occasion d’une conférence prononcée en 1919 à l’Université de Munich où il va appréhender cette notion de politique.

Selon Weber, la politique est ce qui se rattache de façon autonome la société, par exemple la politique d’une devise d’une banque, de la politique scolaire d’une communauté, de la politique d’une association.

Pour Weber, la politique est l’ensemble des efforts que l’on fait en vue de participer au pouvoir ou en vue d’influencer la répartition du pouvoir, soit entre les états et les autorités publiques ou soit entre divers groupes au sein même de l’état.

Il faut bien distinguer LA politique DU politique. Il y aurait une nuance.

Pour Philippe Braud, la science politique a aussi pour objet « le politique », c’est-à-dire un champ social de contradiction et d’agrégations d’intérêts, régulé par un pouvoir détenteur de la coercition légitime. Le politique est donc tous les conflits que pourrait surgir entre les individus et c’est la façon dont le pouvoir va réguler ces conflits.

D’autres auteurs comme Marcel Gauchet dit que la politique permet à la société de tenir ensemble.

Enfin on parle également DES politiques, c’est-à-dire les politiques publiques. Les lignes de conduites que vont mettre en place les autorités publiques.

Ces politiques publiques ont des objectifs bien définies. Par exemple en matière de santé, cette politique publique s’appuie sur des termes juridiques, scientifiques, économiques, etc…

Polysémie du mot « politque » qui se retrouve dans la langue anglaise :

  • Politics (référence au jeu politique)
  • Policy (référence à la politique publique)
  • Polity (référence à la définition de Weber)

Le mot politique est une notion multidimensionnelle qui permet d’avoir trois types d’approche :

  • Approche micro (on s’attache à comprendre le comportement d’un individu.)
  • Approche méso (on s’attache à l’étude des actions collectives, notamment l’action de groupement, les partis politiques, les groupes d’influences, etc…)
  • Approche macro (on s’interroge sur la société dans son ensemble, il s’agit de comprendre comment les actions individuelles et collectives agissent dans l’ensemble au sein d’une société et en quoi elles sont interconnectés.)

A l’instar de Foucault, on peut considérer que « tout est politique puisque le pouvoir est partout ».

Cette thèse a été défendue par exemple dans un slogan de Mai 68 « Tout est politique » ou encore dans les années 60, le mouvement féministe porté le slogan « le privé est politique ». Les féministes voulaient démontrer que la femme était sous domination masculine, et elles voulaient dire que cette domination dans la sphère privée avait une portée politique puisque ça avait un impact sur leur vie globale. Le privé a un impact sur le politique.

Or ce slogan est à nuancé. Ce qui devient politique est ce qui se refaire à un processus de politisation. Soit à l’échelle des individus, ils portent le fait qui sera politiser, ou alors à l’échelle étatique, les autorités étatiques vont politiser le phénomène.

Par exemple, pendant longtemps, le fait de fumer était dans la sphère privé, puis l’État s’est emparé de ce phénomène pour le politiser et mettre en place une politique publique.

  1. Une démarche

La science politique est le fait d’apporter un discours scientifique sur la politique.

La science politique vise à décrire et expliquer ce qui est, et non dire ce qui doit être. Elle décrypte des phénomènes politiques et en obtient des données scientifiques. A aucun moment la science politique va apporter un jugement de valeur.

La science politique va permettre de dégager des lois scientifiques. A. Siegfried écrivait : « d’après une opinion courante, les élections ne sont qu’un domaine d’incohérence et de fantaisie. En les observant la fois de près et de haut, je suis arrivé à une conclusion contraire. Si selon le mot de Goethe, l’enfer a même ses lois, pourquoi la politique n’aurait pas les siennes ? »

Par exemple on peut parler de la loi de Tocqueville de 1859 qui nous enseigne que « le désir d’égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l’égalité est plus grande ».
Tocqueville a observé que la révolution française de 1789 s’est développée dans un contexte d’amélioration économique. Ce qui veut dire que ce n’est pas la misère sociale qui a provoqué la révolution mais que c’est plutôt le fait que l’on a eu une période de misère sociale qui s’est ensuite accompagné d’une période économique, ce qui a fait espérer aux citoyens que leurs conditions ne pouvaient aller qu’en s’améliorant. Et donc pour lui, c’est la frustration sociale qui a engendré la révolution.

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