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COURS DE REGIME MATRIMONIAUX

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Par   •  27 Mai 2016  •  Cours  •  18 525 Mots (75 Pages)  •  2 168 Vues

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Régimes matrimoniaux

Par régimes matrimoniaux, on entend un ensemble de règles qui régissent les biens des époux au cours et à la dissolution du mariage et qui englobent également toutes les questions pécuniaires du ménage, tant dans les rapports entre les époux que dans les relations qu'ils vont entretenir avec les tiers. Ces règles peuvent être réparties en deux ensembles. D'abord, un premier ensemble va être dénommer régime primaire et va s'appliquer à tous les conjoints quel que soit leur régime matrimonial. Ces règles sont contenues aux articles 214 à 226 du Code Civil.

Succession du Mari

CAICS : Clause d'attribution intégrale au conjoint survivant

Les conjoints sont également assujettis à un deuxième ensemble de règles qui vont composer leur régime matrimonial à proprement dit, régime qui va dépendre de la volonté des conjoints. Ces derniers peuvent en effet leur régime matrimonial par une manifestation de volonté antérieure au mariage et qui sera formalisée par un contrat de mariage obligatoirement passé en la forme notariée. S'ils ne manifestent aucune volonté en ce sens, ils sont automatiquement mariés sous un régime matrimonial, dit régime légal, qui est le régime de la communauté réduite aux acquêts.

Les régimes matrimoniaux ont été gouvernés par 3 lois principales : la 1ère à connaître, c'est la loi du 13 Juillet 1965. C'est la première réforme d'envergure des régimes matrimoniaux. Elle a été décisive sur 4 aspects de la matière : c'est cette loi qui a consacré en droit français le régime primaire. Elle a interverti deux régimes matrimoniaux : le régime de la communauté réduite aux acquêts a en effet été consacré en tant que régime légal à la place de la communauté de meubles et d'acquêts. Cette loi a également assoupli le principe d'immutabilité des conventions matrimoniales en permettant aux conjoints, sous certaines conditions, de modifier leur régime matrimonial. Elle introduit dans le régime conventionnel le régime de la participation aux acquêts.

Suite à cette loi, une nouvelle réforme s'est avérée nécessaire pour parfaire l'égalité entre les conjoints. C'est la loi du 21 Décembre 1985. C'est la loi relative à l'égalité des époux dans les régimes matrimoniaux et des parents dans la gestion des biens des enfants mineurs.

Cette loi consacre une égalité entre les conjoints dans la gestion des biens communs en consacrant le principe de la gestion concurrente à l'article 1421 du Code Civil.

La 3ème réforme, c'est la loi du 23 Juin 2006. Jusqu'à cette loi, tout changement de régime matrimonial intervenant entre les époux devait obligatoirement être homologué par le TGI. La loi du 23 Juin 2006 a déjudiciarisé dans son principe le changement de régime matrimonial. Désormais, celui-ci reposera sur la rédaction d'une convention notariée qui, dans certains cas, seulement, devra être homologuée par le JAF. (La compétence a changé suite à la loi de simplification du 12 Mai 2009. On est passé du TGI au JAF)

Partie 1 : Le régime primaire

Ce sont les articles 214 à 226 du Code Civil qui constituent ce régime primaire impératif. Ces textes sont d'ordre public, cela signifie qu'ils sont applicables à tous les conjoints, par le seul effet du mariage, quel que soit leur régime matrimonial. Les conjoints ne peuvent donc pas conventionnellement, par contrat de mariage, en écarter l'application.

Ces articles peuvent être répartis en 3 catégories.

Chapitre 1 : Les règles assurant l'interdépendance des époux

3 articles vont composer ce chapitre : 214, 220 et 215, alinéa 3

Section 1 : La contribution aux charges du mariage

Elle est organisée par l'article 214 du Code Civil. « Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives. »

Paragraphe 1 : La définition des charges du mariage

Les charges du mariage sont les dépenses entraînées par le train de vie du ménage. Il s'agit des dépenses sur le logement, de nourritures, les différentes factures ou encore les dépenses d'agrément, c'est-à-dire les frais de vacances ou de loisirs.

La CCass a pu précisément considérer dans une décision rendue le 15 Mai 2013 que le paiement des dépenses afférentes à l'acquisition et à l'aménagement de l'immeuble indivis qui constituait le logement de la famille participait de l'exécution par le mari de son obligation de contribuer aux charges du mariage. Elle relève que les juges du fond ont constaté que pendant le mariage le mari avait disposé de revenus confortables tandis que ceux de son épouse avaient été beaucoup plus faibles. Elle relève donc que les paiements effectués par le mari l'avaient été en proportion de ses facultés contributives.

Cette position sera réitérée par 3 décisions postérieures rendues par la 1ère civ, le 12 Juin 2013, le 26 Juin 2013 et le 25 Septembre 2013.

Dans ces décisions, le financement litigieux concernait le logement familial. Toutefois, dans une décision du 18 Décembre 2013, la 1ère civ a également considéré que le financement par un époux séparé de biens d'une résidence secondaire est une contribution aux charges du mariage.

Paragraphe 2 : Les modalités de la contribution aux charges du mariage

Les conjoints ont la possibilité avant la célébration de leur mariage de fixer dans un contrat de mariage les modalités de leur contribution aux charges du mariage. A défaut de précisions dans un contrat de mariage, ils contribueront à ces charges à proportion de leurs facultés respectives. Traditionnellement, la contribution aux charges du mariage prendra la forme d'une prestation pécuniaire mais le travail ménager ou la collaboration à l'activité professionnelle de l'autre peut également être pris en considération. On parlera alors d'une contribution en industrie.

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