Cours: Régimes et crises de changes
Cours : Cours: Régimes et crises de changes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar steph0304 • 1 Juin 2013 • Cours • 3 242 Mots (13 Pages) • 2 120 Vues
Régimes et crises de changes
L’ESSENTIEL DU COURS
1. Les régimes de change
On présente les classifications usuelles des régimes de change, puis les avantages et les inconvénients des principaux régimes.
1.1. Les classifications des régimes de change
►La classification type des régimes de change
On distingue traditionnellement trois grands types de régimes de change : les changes fixes, les changes flottants et les régimes intermédiaires (régimes de change quasi fixes et quasi flexibles). Dans le cadre de la problématique du choix d’un régime de change, les deux premiers types de régimes sont parfois qualifiés de « solutions extrêmes » ou de « solutions en coin ».
• Les régimes de change fixes. Dans un régime de change fixe, une parité de référence entre la monnaie du pays considéré et une devise ou un panier de la monnaie est définie. Les autorités monétaires interviennent alors sur le marché des changes pour défendre cette parité officielle.
Les régimes de change fixes comprennent plus précisément :
-la dollarisation : on fait référence ici à la dollarisation officielle et non à la dollarisation de facto qui se produit lorsqu’une monnaie étrangère (le dollar) circule parallèlement à la monnaie nationale (dans de nombreux pays latino-américains, la part des dépôts libellés en monnaie étrangère est supérieure à 50 %). Le pays qui opte pour ce régime de change adopte la monnaie d’un autre pays. Le principal objectif est d’importer la crédibilité du pays émetteur de la monnaie. En 2004, le FMI recensait une dizaine de pays, dont Panama et l’Equateur, ayant fait le choix de la dollarisation officielle.
- L’union monétaire : les taux de change des pays membres sont fixés de façon irrévocable. Les pays membres peuvent également adopter une monnaie commune qui a cours légal dans chacun des pays membres. L’UEM est une union monétaire.
- Currency board ou caisse d’émission : le pays s’engage, en vertu de la loi, à octroyer à un taux fixe sa monnaie nationale contre une devise spécifique. En outre, la base monétaire est entièrement gagée sur les réserves de change dans la monnaie de rattachement, ce qui implique une perte d’autonomie de la politique monétaire. Pour qu’il y ait création monétaire, il faut en effet que la balance courante soit excédentaire et/ou qu’il y ait des entrées nettes de capitaux. L’Argentine jusqu’en 2002, la Bulgarie, les pays Baltes, ou encore Hong Kong ont adopté un Currency board.
-Autres régimes conventionnels de parités fixes : le pays rattache sa monnaie à un taux fixe à une grande monnaie ou à un panier de monnaies, le taux fluctuant à l’intérieur d’une bande étroite de + ou – 1% maximum de part et d’autre du taux central.
En 2004, le FMI recensait 89 pays avec un régime de change fixe.
•Les changes flottants. Sous un régime de change flottant pur, les taux de change se déterminent librement sur le marché par le jeu de l’offre et de la demande. Les autorités monétaires n’interviennent donc pas sur le marché des changes. Selon le FMI, 35 pays avaient adopté en 2004 le flottement indépendant.
•Les régimes intermédiaires. Les régimes intermédiaires regroupent les régimes de change quasi fixes et quasi flottants. On trouve plus précisément les systèmes suivants :
- rattachement à l’intérieur de bandes de fluctuations horizontales : la valeur du taux de change est maintenue à l’intérieur de bandes de fluctuations d’au moins 1% de part et d’autre d’un taux central officiel. Le MCE II en vigueur depuis le 1er janvier 1999 rentre dans cette catégorie.
- parités glissantes (crawling pegs) : le taux de change est ajusté périodiquement à un taux fixe annoncé au préalable ou en réponse aux variations de certaines variables, différentiel d’inflation avec le pays d’ancrage afin de maintenir la compétitivité-prix, par exemple. En 2004, le FMI recensait 5 pays (Bolivie, Costa Rica, Iles Salomon, Nicaragua et Tunisie) ayant adopté ce régime de change.
- bandes glissantes : le cours de la monnaie est maintenu à l’intérieur de certaines marges de fluctuation de part et d’autre d’un taux central qui est ajusté périodiquement à un taux fixe annoncé au préalable ou en réponse aux variations de certains indicateurs. En 2004, selon le FMI, ce régime de change était en vigueur dans 5 pays (Bélarus, Honduras, Israël, Roumanie et Slovanie).
- flottement administré : l’autorité monétaire influe sur les mouvements du taux de change par des interventions actives sur le marché des changes, sans spécifier ni s’engager à annoncer au préalable quelle sera la trajectoire du taux de change. Un grand nombre de pays (49 en 2004 selon le FMI) pratiquent le flottement administré.
Selon le FMI, 63 pays avaient adopté en 2004 un régime de change intermédiaire.
►Régimes de change de jure versus régimes de change de facto
Le régime de change effectivement en vigueur (le régime de facto) dans un pays peut différer du régime de change déclaré au FMI (le régime de jure). Des études récentes ont notamment montré que la plupart des pays qui affirment pratiquer le flottement cherchent en fait à stabiliser leur taux de change. Ainsi, selon la classification de facto retenu par Bénassy-Quéré et Coeuré (2000), seuls 4% de pays avaient effectivement choisi le flottement pur à la fin des années 90, alors que 30 % des pays utilisaient officiellement ce régime de change. Il y aurait donc pour de nombreux pays, dont principalement des PED, une crainte du flottement selon l’expression de Calvo et Reinhart (2000). Les PED craignent notamment que la forte instabilité des taux de change inhérente aux changes flottants ne dissuade les investisseurs internationaux d’effectuer des placements dans des monnaies volatiles. Le niveau élevé de la dette externe libellée en dollar et l’importance de l’inflation importée permettent également d’expliquer les réticences des PED à adopter un régime de changes flottants.
Finalement, la
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