Le patrimoine cinématographique
Compte rendu : Le patrimoine cinématographique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MILO.PETIT • 11 Février 2023 • Compte rendu • 898 Mots (4 Pages) • 338 Vues
Le patrimoine cinématographique et le poids du marché, « La fabrique de l’histoire », émission radio de France Culture diffusée le Lundi 20 mai 2019[pic 1]
Fiche réalisée par : Milo Petit
Dans le contexte du Festival de Canne (2015), France culture rend hommage au cinéma, notamment à l’acteur Alain Delon. Dans le cadre de l’émission « La fabrique de l’histoire » d’Emmanuel Laurentin, Natacha Laurent (Historienne du cinéma, maître de conférence à l'université de Toulouse-Le-Mirail, ex-directrice de la cinémathèque de Toulouse) est interviewée pour expliquer la notion de patrimoine cinématographique et discuter de son évolution.
L’émission peut être divisée en deux parties, abordant chacune une question/problématique. Dans une première partie, le document établit les sources et origines du patrimoine cinématographique en France. Par la suite, il pose les questions des menaces pesant sur l’avenir de ce patrimoine.
Le document montre qu’au début du cinéma, les pellicules étaient aussitôt détruites pas les industries par peur de piratage ou bien parce que le matériel était trop défectueux. Dans les années 10-20, on constate une prise de conscience générale mondiale visant à conserver les films. En France, on retient le nom De Raymon Bord. Raymon Bord est un historien connu pour être le fondateur de la cinémathèque de Toulouse. Natacha Laurent explique qu’au début, il rassemblait les films en cherchant des restes de pellicules chez les forains, au puces, ou encore dans les ciné-clubs. En effet, les ciné-clubs ont joué un rôle important dans la conservation du patrimoine cinématographique. Au début de l’histoire du cinéma, les films sont conservés dans des dépôts cinématographiques ( fondés en partie par des ciné-clubs ). Puis, lorsque la notion prend de l’ampleur, le patrimoine cinématographique est conservé dans les cinémathèques. Raymon Born souligne que « Les cinémathèques s’emploient à conserver ce que l’industrie du film s’emploie à détruire » En 1925, la cinémathèque de Paris est inaugurée, les films sont alors conservés dans le répertoire, terme désignant l’ensemble des films considérés comme étant dignes d’être transmis et conservés. Le patrimoine cinématographique à 3 rôles : premièrement, un rôle d’archive, de conservation. Deuxièmement, un rôle de programmation, programmer pour transmettre à travers les générations. Et enfin, ce patrimoine agit également sur le domaine scientifique, historique et pédagogique. Le patrimoine cinématographique va par la suite avoir un avenir marchand, on parle alors de marché du cinéma. Le patrimoine cinématographique évolue, d’abord très restreint et réservé à une minorité, il devient désormais plus accessible et moins élitiste. Mais l’arrivée du marché pose de nombreuses questions.
Une des questions fondamentales repose sur la restauration du patrimoine cinématographique. En effet, auparavant, les cinémathèques prenaient en charge la restauration d’anciens films, la tâche étant désormais trop conséquente, elles doivent s’associer avec les acteurs du marché. La restauration du patrimoine cinématographique passe également par sa mise en valeur à travers les sorties sur les écrans, en DVD mais aussi à travers des événements ou encore par le processus de marchandisation. Les acteurs du marché affirment notamment que le marché du patrimoine cinématographique qui a émergé est une façon de moderniser les films, de les rendre « plus actuels ». Le problème intervient lorsque le film a pour fonction d’être un témoignage du passé. L’idée de promouvoir des films anciens en leur donnant « une allure du présent » est donc une notion discutée car la définition même du patrimoine est remise en cause. En effet, selon Natasha Laurent, l’intérêt premier de ce patrimoine est qu’il incarne « le lieu où se rencontrent passé, présent et futur ». De plus, l’accès à ce patrimoine se restreint lorsque des sociétés privées s’approprient sa rénovation. C’est le cas de Netflix qui restaure et numérise le film « The sucide of the wind, de Orson Welles mais le privatise en le rendant accessible uniquement sur leur plateforme. On parle alors de « marché du patrimoine ». La restauration du patrimoine cinématographique qui relevait auparavant du domaine publique et collectif peut aujourd’hui être rattaché dans certains cas au domaine privé. Cette évolution du patrimoine cinématographique pose donc de nouvelles questions patrimoniales en remettant même en cause sa propre définition.
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