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Le patrimoine, une marchandisation des territoires

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Par   •  20 Janvier 2013  •  Cours  •  2 673 Mots (11 Pages)  •  1 291 Vues

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Le Patrimoine Une Marchandisation Des Territoire

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Catégorie: Histoire et Géographie

Soumis par: Bruce 04 mars 2012

Mots: 2958 | Pages: 12

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s seulement en lien avec la préservation, la protection et la conservation, mais lui confère également une valeur marchande que les différents acteurs tendent de valoriser dans un processus de développement territorial.

Le tourisme et le patrimoine, un sujet de plus en plus traité et des opinions qui parfois convergent et parfois son complètement contradictoires. De mes lectures, cette dualité reflète bien le concept même du patrimoine et ce bien avant que ce nom lui soit apposé. Après une lecture de l’Allégorie du patrimoine de Mme. Françoise Choey, il n’est pas étonnant qu’encore aujourd’hui tout ce qui a trait au patrimoine soulève encore des contradictions. Cependant, pour moi il me parait hors doute que le patrimoine a acquis au fil des années une valeur marchande et est devenu un objet ou un ensemble tourné vers une vocation touristique. Pour bien comprendre ce processus, je mettrai en lumière les grandes lignes de l’évolution du concept de patrimoine pour comprendre son importance dans la société actuelle. De plus, j’expliquerai l’importance selon moi de la notion d’échelle et de l’influence de la mondialisation, pour ensuite explorer une nouvelle pratique patrimoniale orientée vers la gestion. Je terminerai ensuite sur les conséquences de la valorisation marchande ouverte sur un tourisme de masse de ces biens communs et j’amènerai une nouvelle piste de réflexion sur de possibles solutions face à ce fléau. Comme nous sommes dans un cours sur les ensembles urbains, je m’attarderai davantage sur le patrimoine urbain. Cependant, il est clair que les sites d’une autre nature tels que les sites du patrimoine naturel ou les monuments historiques isolés ont subi également ce même processus.

L’importance du patrimoine dans notre société

Bien que le terme «patrimoine» soit apparu officiellement dans les écrits de Gustavo Giovannoni au début du 20ème siècle, l’intérêt et la protection de celui-ci se fait depuis bien plus longtemps. Que ce soit sur le monument historique et artistique à la Renaissance, sur le patrimoine architectural et urbain au 20ème siècle que sur l’environnement bâti et le paysage naturel dans la période d’après-guerre au 21ème siècle, la conservation et l’importance que l’on accorde au patrimoine au sens large n’a cessé d’augmenter. La création patrimoniale apparaît et se diversifie dans des périodes de crises sociales intenses. La notion plus classique et monumentale du patrimoine est apparue dans un contexte de contestation des pouvoirs en place tels que la royauté ou l’Église catholique. Par la suite, il aura fallu la 2ème guerre mondiale pour qu’il y ait une transformation de la sensibilité face au patrimoine et que l’on ne tienne plus compte simplement de la monumentalité mais du site. L’importance que l’on accorde au patrimoine prend de plus en plus d’ampleur. La temporalité pour laquelle on accorde le statut de valeur patrimoniale diminue alors que le bassin dans lequel on puisse le patrimoine augmente ce qui crée donc une augmentation considérable du bassin patrimonial mondial.

On aurait à se questionner sur la raison pour laquelle le patrimoine est devenu aussi important et présent. Certes il y a l’identité et la mémoire identitaire que le patrimoine matériel et immatériel amène, mais pourquoi cet engouement actuel? Mme. Choey donne au culte patrimonial une fonction narcissique : «En tant que fonction narcissique, le culte du patrimoine n’est justifiable qu’un temps : temps de reprendre souffle dans la course du présent, temps de réassumer un destin et une réflexion. » Selon elle, il sert à rassurer les sociétés face à l’anxiété de ne pouvoir maîtriser les transformations et les accélérations. Le désir d’un «vouloir d’art » dans un contexte que tout ce que l’on fait est mécanisé, informatisé et industrialisé. Pour M. Di Méo, cette éclosion de valeurs patrimoniales est due à une crise contemporaine des systèmes sociaux et productifs. Une contestation profonde de la modernité. «Quatre phénomènes contemporains expliquent en définitive, à nos yeux, l’urgence de la conservation des traces du passé. Ils surgissent de la rapidité de l’effacement de celles-ci, en face aussi d’une crise des valeurs identitaires, de la mondialisation, de la montée en puissance de l’individualisme et des désirs croissants d’authenticité, d’unicité qu’il génère.»

Le patrimoine : d’un témoin identitaire à une appartenance universelle

Afin de bien comprendre l’importance de la valeur marchande du patrimoine actuel et son rôle dans le développement territorial, il me paraît incontournable d’expliquer la transition dans le processus d’appartenance des sociétés face au patrimoine. À travers maintes lectures, j’ai pu comprendre qu’il y a deux acceptations du terme patrimoine. La plus classique qui fait allusion aux richesses qui se sont accumulées et transmises au sein des familles à celle plus récente sur les héritages culturels collectifs transmis à un groupe, une société et même à l’humanité toute entière. Autrefois le bien patrimonial était d’abord dans le but de préserver en tant que témoin identitaire un objet ou monument porteur d’une part de l’histoire d’un groupe social. Son importance s’expliquait à travers les gens qui y accordaient une valeur sentimentale. Le patrimoine avait une valeur symbolique et culturelle à une échelle beaucoup plus restreinte, celle du local voir nationale. Cependant, dans un contexte de mondialisation et du principe du bien commun, le patrimoine a acquis une appartenance davantage universelle. Selon la convention du patrimoine mondial de l’Unesco : « Ce qui rend exceptionnel le concept de patrimoine mondial est son application universelle. Les sites du patrimoine mondial appartiennent à tous les peuples du monde, sans tenir compte du territoire sur lequel ils sont situés.»

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