Territoire, ville et développement local

Territoire, ville et développement local

Le territoire interroge le rapport espace/société à partir de plusieurs couples de concepts (mobilité/ancrage, fluidité/captivité, identité/altérité, ici/ailleurs…) liés aux pratiques individuelles et sociales inscrites spatialement (territoire vécu) et aux politiques sociales localisées (territoire institutionnalisé). Dans la rencontre du social et du spatial, on peut lire à la fois les constructions subjectives de la vie sociale (représentations, langage, mémoire, récit de vie...) et les conditions objectives du vécu quotidien au regard de leurs inscriptions dans l’espace et dans le temps. En effet, la spatialité apparaît comme une des spécificités de la diversité sociale et donne à voir les formes plurielles de la construction sociale de l’expérience en milieu urbain. L’intérêt de cette thématique réside dans l’identification des dynamiques participant aux arrangements de la vie urbaine (logement, quartier, centre-ville, accessibilité, proximité, transport…) et leurs effets sur les individus et les groupes sociaux. Si les processus de construction territoriale sont soumis à des modes spécifiques de régulation en participant à la définition des échelles territoriales et leur institutionnalisation, la question est de savoir comment les modes de gouvernance participent à la cohérence d’un territoire. De même, on peut se demander si les institutions territoriales sont de nature à mettre en cohérence des attentes fortement différenciées au niveau local. Autrement dit, comment se construisent les arrangements entre les modes de gouvernance et les exigences des sociétés locales ? A cet effet, la mise en évidence des échelles variables du territoire renseigne sur les dynamiques socio-spatiales, les modes de développement, les modes de gouvernance ainsi que les stratégies des acteurs. Le territoire s’inscrit de fait dans la dynamique de la globalisation marquée inévitablement par des inégalités sociales, économiques, culturelles et politiques. Cette problématique mobilise des champs disciplinaires divers (sociologie, géographie, urbanisme, anthropologie, politique…) et une méthodologique se situant au croisement de différents niveaux d’approche. La thématique proposée se décline en plusieurs sous-thèmes :

_ Décentralisation et territoires d’exclusion. L’acte 2 de la décentralisation renforce considérablement le poids du Conseil Général en matière de solidarité. Si ce renforcement peut générer une meilleure adéquation de la réponse à la demande, il est susceptible aussi de générer des formes d’inégalités voire d’exclusion du fait de la différence fiscale départementale, des caractéristiques démographiques et des dynamiques socio-culturelles.

_ Démocratie et territorialité. Au sein de cette thématique, la réflexion est plus particulièrement centrée sur la territorialité comme dimension déterminante de la pratique démocratique de l'Etat français et des collectivités territoriales. Deux questions majeures, posées depuis plusieurs années, continuent à l’être : quel est le territoire pertinent pour l'action des élus locaux (maires, président de Conseil général, président de Conseil régional, président d'une Communauté de communes ou d'agglomération) et comment y vivre une pratique démocratique qui

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