Marivaux, Les Fausses Confidences, acte 2, scène 13

Français commentaire de texte acte III scène 8

INTRODUCTION

Les Fausses Confidences, comédie en trois actes de Marivaux qui est un écrivain français. Surtout connu pour son théâtre et attaché aux Comédiens italiens, Marivaux est aussi romancier et journaliste, toujours spectateur solitaire d’une société en pleine transformation. Jouée en 1737 par les Comédiens Italienne et offre le type même de la comédie de l’intrigue. Le texte, extrait des Fausses confidences, acte 2, scène 13, est une confrontation voulu entre Araminte et Dorante afin que celui-ci déclare son amour, Araminte. C’est elle-même qui, suite à l’échange précédent avec Dubois, prend l’initiative d’un stratagème : celui de la mettre, soi-disant pour le Comte, pour obtenir les aveux de son intendant. Toutefois, le rapport de force « maîtresse – employé », est aux yeux du lecteur, vite dépassé puisque chaque personnage en scène devient victime du subterfuge. Ainsi il convient de se demander en quoi le comique est-il révélateur d’une vérité sentimentale chez Araminte et Dorante. Dans un premier temps nous verrons le comique et la place qu’il occupe dans l’extrait puis la manière dont l’auteur nous présente le sentiment d’Araminte et Dorante.

I/ LE COMIQUE

1. Le registre comique

- Araminte feint de ne pas tenir en compte de l’état de Dorante (didascalie « poursuit ») en le questionnant « êtes-vous prêt à écrire », question qui à valeur d’ordre, ordre auquel ne peut répondre Dorante que par une échappatoire « je ne trouve pas de papier », réplique de mauvaise foi (ne pas vouloir obéir) et de déstabilisation.

- le comique de geste est présent avec l’aptitude de Dorante : « Dorante reste rêveur », « toujours distrait », « à part cherchant du papier »

- jeu de mots : « achevé » dit par Araminte à plusieurs sens tel que d’achevé la lettre mais également les sentiments qu’éprouve Dorante pour Araminte.

- par des reprises avec exclamation d’Araminte : « […] je ne trouve pas de papier » et la reprise d’Araminte « […] Vous n’en trouvez point !

- double énonciation : « votre mariage est sûr » si Dorante la comprend comme une déclaration pour le Comte, le lecteur comprend qu’elle s’adresse à Dorante.

- comique de parole : « Madame, je ne trouve point de papier » car Dorante est ridiculisé, le public compati devant sa parole

- les phrases de la veuve sont directives et très brèves, soit interrogatives soit exclamative : « Etes-vous prêt à écrire ? », « Vous n’en trouverez point ! ». il est important de noter que selon le choix de mise en scène, ce passage peut pencher soit en direction de l’humour soit en direction du pathos.

1. La place du comique dans les Fausses Confidences

- le comique de la scène qui est dû à la complicité du public entre Araminte et le public. En effet, « Il ne sait pas ce qu'il fait, voyons si cela continuera » l'emploie de la première personne du pluriel à l'impératif (donc "nous") du verbe voir invite le lecteur à partager, observer Dorante avec elle.

- Par ailleurs, cette scène de comédie commence aux dépends de Dorante. En effet, Araminte souligne ironiquement la gêne du jeune homme qui fait mine de ne pas vouloir s'asseoir, « Vous n'allez pas à table ! » l’exclamation montre bien qu'elle ne l'interroge pas, elle s'amuse de lui.

- Araminte ne quitte pas ce ton ironique pour souligner les réponses gênées de son intendant, « Etes-vous prêt à écrire ? » montre qu'il doit être inhabituellement long à s'installer pour exécuter ses ordres « Vous n'en trouvez point ! En voilà devant vous. » est à nouveau une façon explicite pour Araminte de lui signifier qu'il est anormalement distrait

- « A quoi rêvez -vous ? », Dorante répond comme s’il s’agissait d’une question totale : « Oui, Madame ». Il y a une transgression de la loi de la pertinence et cette infraction peut être source de comique pour le public.

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