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Explication 1 : Marivaux, Les Fausses confidences, Acte I, scène 14

Cours : Explication 1 : Marivaux, Les Fausses confidences, Acte I, scène 14. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2022  •  Cours  •  1 730 Mots (7 Pages)  •  742 Vues

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Introduction :

*Deux mots sur l’auteur : Marivaux est l’auteur de deux romans qui resteront inachevés, La Vie de Marianne et Le Paysan parvenu. Mais il est surtout, à partir de 1720, l’auteur d’une trentaine de comédies, en un ou trois actes, créées pour et par les Comédiens- Italiens dont le dramaturge apprécie le naturel dans le jeu, l’inventivité et l’audace. Marivaux développe un sujet dont il est le spécialiste : l’analyse de la naissance du sentiment amoureux à travers les faux-semblants du langage que l’on résume, dès son époque, par le terme de « marivaudage ».

*Deux mots sur la pièce : En 1737, Marivaux fait représenter une comédie en 3 actes sous le titre La Fausse confidence, puis Les Fausses confidences lors de la reprise quelques mois plus tard. Après un ballet de faux-semblants et de fausses déclarations, deux « jeunes gens », Araminte et Dorante, finissent par s’avouer leur amour et acceptent de s’engager dans les liens du mariage, surmontant les obstacles sociaux : la première est une riche et séduisante veuve que l’on voudrait remarier à un comte, le second, quoique d’une honorable famille, est désargenté, mais bien fait de sa personne. Le dénouement heureux de cette comédie « de sentiment » est l’œuvre d’un valet, Dubois, entré au service d’Araminte pour mieux servir les intérêts de son ancien maître, Dorante. Les Fausses confidences sont la dernière comédie en 3 actes de Marivaux qui, tout en portant sur ses contemporains un regard de moraliste, explore une fois de plus les méandres du cœur, le langage amoureux confronté aux conventions sociales.

*Présentation de l’extrait : Dans la scène 14 de l’acte I le spectateur est témoin d’une fausse confidence de Dubois. Après avoir feint la surprise en croisant Dorante, le valet annonce vouloir quitter le service d’Araminte et doit justifier cette décision inattendue.

*Lecture

*Caractérisation : l’extrait se situe au centre, à peu près, de la scène 14 ; un dialogue déséquilibré entre Dubois et Araminte signale que c’est le premier qui a la maîtrise de l’échange. Le valet en répondant aux interrogations de sa maîtresse déroule le stratagème destiné à la piéger. Le spectateur dans la confidence du projet de Dubois peut apprécier l’habileté du valet et sourire au peu de résistance d’Araminte.

Problématique : comment le valet Dubois manœuvre-t-il habilement sa maîtresse ?

Organisation du passage : une progression en 3 mouvements dans cet extrait

Premier mouvement : Dubois désoriente Araminte en évoquant la folie de Dorante. (Jusqu’à « c’est un homme incomparable »)

Deuxième mouvement : Ensuite il fait à Araminte une révélation surprenante. (Jusqu’à « Moi, dis-tu ? »

Troisième mouvement : Enfin Araminte, déjà captive, éprouve l’émotion de se savoir aimée (jusqu’à la fin de fin de l’extrait)

Explication linéaire

Premier mouvement : Dubois désoriente Araminte en évoquant la folie de Dorante. (Jusqu’à « c’est un homme incomparable »)

*Araminte qui vient d’engager Dorante comme intendant est subitement inquiète : « Eh ! de quoi peut-il être question ? D’où vient que tu m’alarmes ? En vérité, j’en suis toute émue. » La modalité exclamative, les deux interrogations, l’hyperbole « tu m’alarmes » et l’indéfini de la totalité qui a ici valeur d’intensif « toute » manifestent un trouble. Ce que suggère aussi l’asyndète qui imprime une accélération au rythme de la réplique. Araminte réagit ainsi aux propos de Dubois qui vient de brouiller l’image de Dorante, par des traits de caractère incompatibles : il serait à la fois calculateur et probe.

*La réponse du valet n’a pas de quoi la rassurer, évidemment : « Son défaut, c’est là … » jusqu’à « timbré comme cent. »Le thème de la folie est introduit par un lexique ad hoc : Dubois parle d’abord de façon vague d’un « défaut », puis devient plus précis associant le geste à la parole « (il se touche le front) C’est à la tête que le mal le tient ». Enfin il utilise l’expression lexicalisée « il est timbré ». La répétition et la comparaison hyperbolique « timbré comme cent » achèvent la gradation. La révélation progressive de Dubois est source de comique pour le public : un comique de geste signalé par la didascalie et un comique de mots avec le passage à un registre de langue familier et hyperbolique, tandis qu’Araminte, sous le coup de la nouvelle, ne peut que répéter mécaniquement les paroles du valet.

*Mais Araminte a été présentée comme une femme de raison, elle y revient donc : « Dorante ! il m’a paru de très bon sens. Quelle preuve as-tu de sa folie ? » Elle réclame les explications qui invalideraient son propre jugement : « il m’a paru de très bon sens », alors que le public sait pertinemment que c’est sur sa « bonne mine » que Dorante a été engagé.

*Dubois développe : « Il y a six mois qu’il est tombé fou ; il y a six mois qu’il extravague d’amour, qu’il en a la cervelle brûlée, qu’il est comme un perdu. » Il déploie un champ lexical de la folie « fou », « extravague

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