Marivaux, Les fausses confidences, acte II, scène 13

Dans la comédie en 3 actes Les Fausses Confidences écrite par Marivaux en 1737, Dubois aide son ancien maître Dorante à gagner le coeur d'Araminte? Alors que, depuis le debut de la pièce, Dubois la manipule, c'est au tour d'Araminte d'user d'un stratagème à l'acte II scène 13, pour pousser Dorante à avouer ses sentiments. Après lui avoir confié vouloir épouser le Comte, elle lui demande d'écrire une lettre en son nom pour lui annoncer cette décision? Commen Araminte met-elle Dorante à l'épreuve ? Nous mettrons d'abord en évidence l'affirmation de l'autorité d'Araminte puis nous étudierons le déploiement du stratagème, qui s'avère cruel mais infructueux.

I/ L'affirmation de l'autorité d'Araminte

Araminte mène ici le jeu. Elle tend un piège à Dorante afin de lui faire avouer ses sentiments. Une fausse confidence (sa décision d'épouser le Compte Dorimont) constitue le point de départ de son stratagème. D'emblée, Araminte fait apparaître sa détermination (didascalie "d'un air délibéré") et donne des ordres à Dorante. Son autorité se manifeste par les impératifs ("ne vous embarrassez pas", "écrivez le billet") et par les questions mettant en cause son intendant ("Hé bien! vous n'allez pas à la table? ", "êtes-vous prêt à écrire"?). Le spectateur perçoit ici la cruauté d'Araminte qui présente le mariage comme sûr et comme une faveur faite à Dorante pour qu'il reste à son service. Elle joue avec les nerfs de Dorante en faisant de lui le secretaire d'un billet qu'elle veut écrire au Comte. Elle tente d'attiser sa jalousie en employant des adverbes hyperboliques ("le Compte qui est sorti d'ici extrêmement inquiet, et que je vais surprendre bien agréablement"). Les nombreuses didascalies concernant Dorante et la panique qui gagne l'intendant croyant se découvrir un rival. La vive émotion du jeune homme s'exprime également dans les didascalies ("reste rêveur", "toujours distrait", "cherchant du papier"). Dorante est perdu, d'autant plus qu'il se sent trahi par Dubois censé servir sa cause ("Ah! Dubois m'a trompé!"). Araminte comment alors à dicter sa lettre à Dorante.

II/ Un stratagème cruel mais infructueux

La lettre ici est l'accessoire du stratagème, elle constitue pour Dorante une épreuve pour tester ses sentiments. La cruauté du procédé d'Araminte s'accentue: ses ordres, à l'impératif, sont secs: "écrivez'", "achevez" et Dorante découvre sa résolution d'épouser le Compte sous la dictée de sa maîtresse. Araminte répète sa phrase ("Monsieur, votre mariage est sûr") pour faire réagir son intendant. Là encore, le jeu des apartés révèle le trouble des personnages ("A part: il souffre, mais il ne dit mot."). Araminte désespère d'obtenir un aveu. Elle avance à deux reprise un argument pour justifier son prétendu mariage avec le Compte Dorimont (" la seule justice qu'elle rend à votre méritela détermine"). Cette fausse raison apparaît comme cruelle pour Dorante qui avoue à part son désarroi ("Ciel! Je

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