Explication de texte Olympe de Gouges
Commentaire de texte : Explication de texte Olympe de Gouges. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Florence Kwasnik • 7 Avril 2025 • Commentaire de texte • 1 355 Mots (6 Pages) • 27 Vues
EXPLICATION DE TEXTE 1 DE
LA DÉCLARATION DES DROITS
DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE
- Olympe de Gouges : femme de lettres des Lumières. A participé pleinement à la Révolution française en militant pour une égalité homme/ femme → figure singulière et marquante du XVIIIème siècle.
- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : réécriture de la Déclaration de 1789 →œuvre hybride et originale tant par sa forme juridique que par son contenu idéologique et politique.
- Passage étudié situé entre l’épître à Marie-Antoinette et le préambule ; ici, dans ce texte liminaire, l’auteure prend à parti l’homme sur un ton assumé de défi.
- LECTURE
- PROBLÉMATIQUE : comment Olympe de Gouges se démarque-t-elle par son raisonnement et son ton véhément pour défendre une cause « originale » au XVIIIème siècle ?
- 3 mouvements :
- 1er paragraphe de « Homme... » à « ...empire tyrannique »: c’est la mise en accusation de l’homme ;
- 2ème paragraphe de « Remonte... » à « ...chef d’œuvre immortel » : l’homme face aux autres espèces ;
- 3ème paragraphe de « L’homme seul... » à « ...pour ne rien dire de plus » : le constat implacable de l’inégalité entre les sexes.
1er MOUVEMENT : LA MISE EN ACCUSATION DE L’HOMME (1er paragraphe) :
- Une remise en cause des rapports de force :
- Ouverture sur une apostrophe véhémente « Homme » → mise en accusation du responsable de la situation des femmes. Le nom « Homme » est au singulier, sans déterminant, et permet une généralisation. Rôle de l’exorde dans un discours selon la tradition antique.
- Tutoiement (« es-tu », «tu », « ta »…) : façon de se placer sur un pied d’égalité avec celui qu’elle accuse.
Remarque : le tutoiement est une pratique commune durant la Révolution. C’est ainsi que Louis XVI et Marie-Antoinette deviendront de simples citoyens que l’on tutoie.
- Confrontation très nette avec les termes antithétiques « Homme »/ « femme »
- Une accusation au ton ironique :
- La mise en accusation se poursuit avec les 5 questions rhétoriques pour l’homme, acculé à répondre par l’instance des questions et la brièveté de certaines (forme nominale) : « Dis-moi ? »/ « Ta force ? Tes talents ? ».
- La question d’ouverture « Homme, es-tu capable d’être juste ? » trouve nécessairement sa réponse dans le constat de l’« empire » exercé par l’homme. Le nom « empire » apparaît deux fois dans le texte et se trouve associé à des adjectifs épithètes péjoratifs (« souverain », « tyrannique ») qui rendent le pouvoir de l’homme sur la femme illégitime et injuste.
- « Ta force ? Tes talents ? » : rythme binaire → mise en doute des soi-disantes qualités de l’homme : ironie de l’auteure.
- Multiplication des verbes à l’impératif présent : « Dis-moi », « observe », « parcours », « donne-moi » : ton injonctif, véhémence du texte.
- Une nouvelle vision de l’homme :
- L’homme est présenté comme l’opposé du « créateur » et de la « nature »→le « créateur » est associé à la « sagesse » (terme mélioratif), la nature à la « grandeur » (terme mélioratif). Or l’homme est incapable d’accéder à ces vertus.
- Un nouveau défi semble être lancé avec la proposition conjonctive circonstancielle de condition « si tu l’oses » ; mais ce défi semble impossible à relever par manque de courage, de dons.
- D’emblée Olympe de Gouges se montre accusatrice, et, sans détour, annonce le ton polémique de son œuvre.
2ème MOUVEMENT : L’HOMME FACE AUX AUTRES ESPÈCES (2ème paragraphe) :
- Une injonction à l’observation :
- Accumulation de verbes à l’impératif présent (« Remonte », « consulte », « étudie », « jette », « « rends-toi »…) renforcé même par le rythme ternaire : « cherche, fouille et distingue » → exhortation pour l’homme à sonder la nature pour justifier la légitimité de son emprise sur les femmes.
- Verbes qui relèvent du champ lexical de l’observation → le simple constat du fonctionnement de la nature doit apporter une preuve irréfutable de l’injustice exercée contre les femmes.
- Insertion d’une nouvelle subordonnée conjonctive circonstancielle d’hypothèse : « si tu peux » : Olympe de Gouges lance un défi à l’homme qu’il ne saura relever (pas de potentiel > irréel du présent).
- La vision de la nature :
- Accumulation en gradation (« animaux », « éléments », « végétaux », « matière organisée », « nature ») pour souligner les dimensions de la nature : l’étendue du champ d’investigation doit démontrer à l’homme que Olympe de Gouges a raison.
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