Explication texte de philo

       L’homme est ce qu’il est pour sa capacité à affronter ses besoins, faire front pour combattre, maîtriser et vaincre le besoin . C’est ce qu’affirme Paul Ricœur dans la première ligne de l’extrait que nous allons étudié tiré du premier tome du Volontaire et l’Involontaire lui même tiré de la trilogie de la Philosophie de la volonté  publiée en 1950. L’extrait en question traite de la présence du besoin chez l’Homme et de la volonté à l’affronter. Quelques lignes suivantes, Ricœur dit que cette capacité doit être inscrite dans la nature même du besoin, qu’elle doit donc être naturelle. Ensuite, de la ligne huit jusqu’à la fin de l’extrait, Ricœur argumente sa thèse en parlant de l’expérience du sacrifice, qu’est la conséquence du pouvoir d'affronter en prenant comme exemples des expéditions au pays de la soif ou du froid, puis en parlant du cas de Gandhi et de son choix de ne pas manger. L’auteur conclut donc sur le fait qu’un besoin n’a pas plus de force qu’un autre motif, motif qui pousse à agir et l'ensemble des conditions rationnelles qui justifient l'action. Mais pouvons nous affronter des besoins inévitables dont on n’a pas conscience?

       Le besoin est l’exigence née d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique, en plus d’être un sentiment de privation qui porte à désirer ce dont on croit manquer. Lorsque le besoin est frustré, il correspond à une sensation de manque, d'inconfort ou de privation, qui est accompagné par l'envie de la faire disparaître par un comportement menant à un mieux-être à travers un désir. Lorsque le besoin est satisfait, il engendre un sentiment de bien-être, de plaisir et de joie, accompagné d'un désir de faire durer cette satisfaction.  Le désir, contrairement au besoin, est un manque non essentiel à la vie de l’Homme, c’est un affect existentiel et personnel. Tous les êtres vivants ont des besoins essentiels pour survivre. Néanmoins, Ricœur affirme à la ligne quatre que nous ne pouvons pas cesser de ressentir les besoins, mais nous pouvons résister pour ne  pas en faire les maîtres de nos actes. L’auteur affirme aussi que l’Homme doit lutter face à des besoins en société de la vie de tous les jours, une vie proprement humaine comme les coutumes et règles de politesse. Affronter ses besoins peut être tout à fait dangereux surtout si ceux-cis sont vitaux comme la soif. Ricœur affirme à la ligne neuf que l’expérience du sacrifice est la plus révélatrice, elle permet de juger de la valeur humaine d'une conduite parce qu'il la révèle, il la met en lumière. , on sacrifie la satisfaction du besoin, pour la réalisation d'une fin. , c’est à dire que délaisser un besoin fait de l’Homme ce qu’il est. Cela pourrait faire allusion à une souffrance volontaire de soi-même, cependant ceux qui ont réussi à dompter leurs besoins en ressortent victorieux, comme pour Gandhi qui préféra l’honneur à la vie, l'honneur de ne pas parler, de ne pas livrer ses camarades. Préférer l'honneur à la satisfaction des besoins, un morceau de pain, il choisit de ne pas manger pour fléchir son adversaire. De plus, Ricœur évoque la chasteté qui est une attitude morale liée à la vie sexuelle, elle vise à vivre sa sexualité selon son statut, le terme prend également un sens particulier dans le cas des religieux. Elle peut consister à s'abstenir de toutes pratiques, de toutes pensées sexuelles dont certaines jugées immorales, et à faire preuve de retenue dans les plaisirs sexuels en général. L’Homme se prive donc lui même de ses désirs sexuels pour satisfaire son engagement à la religion dans la plupart des cas. Enfin, d’après Ricœur le besoin est un motif qui pousse l’Homme à agir comme d’autres motifs.

...