Malebranche - Explication Texte (1-6)

Dans ce texte de Malebranche, il est question de la relation qu’entretient l’amitié avec la vérité. Avons-nous besoin d’un ami pour parvenir à la vérité sur nous-même ? La vérité n’est pas qu’une affaire personnelle, l’ami nous conduit à commettre des erreurs, nous détourne de la vérité. Malebranche utilise un raisonnement par analogie. De la l.1 à le l.6, il évoque d’abord le manque de franchise de l’ami et ses conséquences négatives. Puis, de la l.7 à la l.15, il établit un parallèle avec les grands Hommes que les courtisans bercent d’illusions ; pour enfin tirer un enseignement moral : nos ennemis nous rendent plus service que nos amis.

        D’après Malebranche, un ami, par manque de franchise, peut nous induire et nous conduire en erreurs. Mais qu’est-ce qu’un vrai ami ?  Un ami est d’abord un allié, une personne sur qui l’on peut compter aussi bien dans les bons que dans les mauvais moments. Il ne nous juge pas, mais il ose nous donner ses opinions franchement pour nous aider à reconnaître nos erreurs et à avancer vers la vérité. Grâce à la confiance qui unie deux amis, la vérité est une transparence.
Dans sa phrase « nous devrions considérer que nous leur faisons plus de tort que nous ne pensons, lorsque nous défendons leurs opinons sans discernement », Malebranche nous explique que si l’on approuve les idées de notre ami sans chercher à savoir si elles sont fondées, nous lui mentirions et nous deviendrions, d’une certaine manière, complice d’une situation non véridique. Dans ce contexte, l’hypocrisie peut prendre la place de la véritable amitié qui est censée être transparente. Nous privons alors nos amis de reconnaître leurs erreurs et donc de découvrir une probable vérité cachée : nous les privons de découvrir la vérité sur eux-mêmes. La vérité, qu’elle soit positive ou négative, doit être dite pour permettre à la personne de s’identifier au problème soumis et d’avancer positivement ou négativement dans sa recherche personnelle. Ne pas dire la vérité ne serait-il pas un frein qui nous dirigerait vers l’absurde, l’illusion, l’artifice ?
« Nos applaudissements ne font que leur enfler le cœur et les confirmer dans leurs erreurs », par cette phrase, Malebranche dénonce qu’à force de lui donner raison, notre ami peut devenir très orgueilleux, qu’il sera par la suite impossible de le contredire « ils deviennent incorrigibles » et qu’il ne s’apercevra plus quand il sera dans l’erreur : il se voilera la face sur la vérité qui l’entoure. L’auteur déplore donc les conséquences de l’absence de vérité entre amis : en approuvant aveuglement les pensées et les actes de nos amis, nous encourageons des illusions qu’ils se font sur eux-mêmes et qui peuvent leur nuire. Ils ne pourront pas se remettre en question : ils ne parviendront donc pas à la vérité.

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