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Explication linéaire Olympe de gouges

Commentaire de texte : Explication linéaire Olympe de gouges. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 915 Mots (12 Pages)  •  956 Vues

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Extrait 2 : Les droits de la femme

LES DROITS DE LA FEMME

Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique.

Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d'œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l'évidence quand je t'en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel.

L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus.

Introduction

[Accroche] Olympe de Gouges est une auteure engagée dont les écrits reflètent ses nombreux combats pour l’égalité et la justice entre les êtres humains. Féministe avant tout, elle souhaite réhabiliter les femmes dans la société et leur octroyer une place légitime en tant que citoyenne. Elle écrit La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791) pour pallier les manquements de La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789). [Présentation du texte] Après la dédicace à la reine Marie-Antoinette qui introduit son propos et avant de donner les articles de sa Déclaration, Olympe de Gouges écrit un court texte, intitulé « Les droits de la femme », dans lequel elle apostrophe les hommes sur un ton catégorique. [Lecture du texte] « Je vais maintenant procéder à la lecture de ce passage ». [Problématique] Nous nous demanderons en quoi ce texte polémique met à mal la prétendue domination de l’homme sur la femme. [Annonce des mouvements] Pour y répondre, nous identifierons trois mouvements : les lignes 1 à 5 permettent à l’auteure d’interpeller l’homme pour le défier ; les lignes 6 à 10 reposent sur l’éloge de la nature qui discrédite alors les agissements de l’homme ; les lignes 14 à 20 dévalorisent l’homme en le rendant notamment coupable de son comportement.

1er mouvement : interpeller l’homme pour le défier et le placer face à la réalité

Olympe de Gouges s’adresse aux hommes et elle interpelle directement son destinataire dès le premier mot de son texte « Homme ». En outre, elle le tutoie, comme le montre l’emploi du pronom personnel sujet « tu » (l.1) ou encore le déterminant possessif « tes » (l.3), afin de mettre en avant non seulement un rapport familier mais aussi pour montrer que l’homme et la femme sont sur le même pied d’égalité. Le tutoiement est aussi une manière plus directe de s’adresser à son destinataire, ce qui renforce les propos virulents de l’auteure.

En effet, Olympe de Gouges ne mâche pas ses mots et attaque directement l’homme en remettant en cause sa droiture. Pour mettre en évidence son manque de respect du droit et de l’équité, elle lui demande : « es-tu capable d’être juste ? ». Cette phrase interrogative, formée grâce au point d’interrogation et à l’inversion du sujet, est une interrogation totale directe. Comme l’auteure pose cette question pour interpeller l’homme et qu’elle n’attend aucune réponse de sa part, cette phrase devient une question oratoire. L’attaque d’Olympe de Gouges se poursuit puisqu’elle s’empresse de spécifier à son destinataire : « C’est une femme qui t’en fait la question » ; elle souhaite le provoquer et elle se sert également pour cela d’une antithèse entre les mots « homme » et « femme » pour renforcer leur opposition défendue par le sexe masculin. Enfin, elle dit : « tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. » Il s’agit d’une phrase négative dont la négation repose sur l’emploi des adverbes de négation « ne » et « pas » qui entourent le verbe « ôter », conjugué au futur simple. Cette négation est totale car elle porte sur la totalité de la phrase et signifie que l’homme ne peut pas retirer à la femme le droit de s’exprimer. Seulement, Olympe de Gouges ne peut avoir confiance en l’homme et c’est pour cela qu’elle utilise l’expression « du moins », signifiant « néanmoins ». Elle termine par cette question « Dis-moi ? » pour insister sur l’idée que l’homme ne devrait pas oser remettre en cause la liberté d’expression d’une femme.

Elle enchaîne ensuite avec trois interrogations, toujours dans le but d’apostropher l’homme. La première question, « Qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? », met en exergue la domination despotique et cruelle exercée par l’homme sur la femme. Olympe de Gouges emploie le champ lexical de la tyrannie dans une seule phrase (l.2) pour renforcer cette idée avec les mots : « souverain », « empire » et « opprimer ». De plus, à la ligne 5, elle écrit « empire tyrannique » qui complète le champ lexical précédemment cité et souligne encore une fois le règne d’autorité certaine. L’auteure souhaite montrer l’emprise de l’homme sur la femme et sa domination constante.

Olympe de Gouges reste discrète dans les premières lignes et n’apparaît que sous le substantif « femme » (l.1) ou encore quand elle dit « mon sexe » pour parler de la gente féminine. Elle agit ainsi car elle ne parle pas en son nom propre mais se positionne en tant que porte-parole de toutes les femmes.

Elle remet en question le pouvoir de l’homme sur la femme et donc sa légitimité et se demande d’où lui vient ce droit de dominer la femme. Elle interroge alors son destinataire pour connaître l’origine de ce droit : il lui vient de sa «

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