Dissertation Sido, Les Vrilles de la Vigne
Dissertation : Dissertation Sido, Les Vrilles de la Vigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bbabababa • 5 Mai 2024 • Dissertation • 1 927 Mots (8 Pages) • 301 Vues
Blanche Bahuaud 1ère A
Dissertation
Sujet : La célébration du monde ne repose-t-elle que sur l’éloge de la nature dans Sido et Les Vrilles de la Vigne ?
A travers ses romans, Colette nous transporte dans un monde entouré de nature qui est omniprésente. Etant petite elle évolue dans un environnement libre et rural à Saint-Sauveur-en-Puisaye, qui l’a profondément marqué. Dans ses autobiographies Sido et Les Vrilles de la Vigne elle nous partage des souvenirs en célébrant le monde qui l’entoure et faisant revivre son univers. Le monde pour Colette semble se créer autour d’une nature élogieuse propre à ses yeux. On peut donc se demander si la célébration du monde ne repose que sur l’éloge de la nature chez Colette. On s’interrogera sur la présence de la nature mais aussi à la célébration d’un monde qui ne se construit pas seulement sur celle-ci. Comment Colette célèbre-t-elle le monde à travers son écriture ? Certes la célébration de la nature omniprésente est un thème majeurs dans les œuvres de Colette, cependant le monde ne s’arrête pas à la nature pour l’auteure et elle célèbre aussi la vie, son enfance, ses personnes aimées ou encore sa liberté. Finalement nous analyserons comment Colette retranscrit grâce à l’écriture ce monde glorifié et sublimé.
Entre campagne, mer, fleurs et animaux la nature est le thème clé. En effet dans les deux autobiographies on retrouve de nombreuses descriptions de celle-ci mêlant couleurs, sensations et magnificence. Colette idéalise le cadre bucolique en célébrant la nature. Elle célèbre son harmonie, sa splendeur et sa beauté. C’est une source inépuisable d’inspiration. Sido, la mère de Colette en est l’initiatrice. C’est elle qui a donné une passion à sa fille. Dès son plus jeune âge Colette a cette relation avec la nature qui l’entoure « Mon imagination, mon orgueil enfantins situaient notre maison au centre d’une rose de jardins, de vents, de rayons, dont aucun secteur n’échappait tout à fait à l’influence de ma mère ». Le jardin de sa maison d’enfance constituait son monde à elle, comme son jardin secret ou un jardin d’Eden. Elle partage une relation privilégié avec le monde. Elle compare même cette nature au paradis, elle aime le sauvage, comme une source « C'est une forêt ancienne, oublié des hommes…Et toute pareille au paradis. ». On retrouve cette idée de richesse du monde dans le roman Le chant du monde de Jean Giono dans lequel il nous partage une épopée de la nature nous plongeant dans un éloge de la nature similaire à celui de Colette. Sido aide sa fille à déchiffrer les signes du monde, c’est elle qui l’ouvre à cette célébration. Effectivement elle l’initie étant une pythonisse. « Inspirée et le front levé, je crois qu’à cette même place elle convoque et recueille encore les rumeurs, les souffles et les présages qui accourent à elle, fidèlement, par les huit chemins de la Rose des Vents. ». Colette lui rend hommage en donnant à son livre comme titre le surnom de sa mère. Ainsi Colette établie une connexion avec la nature grâce au don de sa mère, elle célèbre donc le monde en faisant l’éloge d’une nature qui lui a servi d’antidote, « Toute présence végétale agissait sur elle comme un antidote » disait-elle en parlant de sa mère.
La nature est le « monde » que célèbre Colette à première vue. Elle le fait de manière très poétique, elle la décrit avec attention et justesse ce qui rend son éloge d’autant plus important. A travers une tonalité lyrique et une sensitivité, la nature est glorifiée. L’écrivaine utilise les 5 sens dans ses descriptions ce qui la rend d’autant plus perceptible et aussi la synesthésie « le brouillard retenu par mon poids baignait d'abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… ». Elle nous dit qu’elle «a vécu dans un pays de merveilles, où la saveur enivre » dans la nouvelle Jours gris, la nature est alors comme un paradis, elle nous plonge aussi dans une sensualité dans Sido. « C'est sur ce chemin, c'est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d'un état de grâce indicible, et de ma connivence avec le premier souffle accouru ». On remarque bien que l’écrivaine pousse sa relation avec la nature jusqu’au sacré. Elle devient comme une divinité de la nature, ses descriptions des fleurs témoigne la richesse et la beauté « le géranium écarlate et la hampe enflammée des digitales ». On retrouve cette symbiose avec la nature exprimé dans le roman Noces d’Albert Camus, ou l’auteur marque l’association de l’homme et la nature. De cette manière Colette entre en connivence avec la nature et lui chante un hymne.
Nous venons de voir que la nature est un élément majeur privilégié dans la célébration du monde chez Colette. Elle est comme un guide à chacun de ses pas. Cependant les autobiographies sont aussi menées par d’autres éloges plus intimes.
Tout d’abord on remarque que Colette célèbre plusieurs personnes aimées tout au long de sa vie dans ses œuvres. Sido est un hymne aux membres de sa famille, divisé en trois parties, le livre célèbre premièrement sa mère, Sido, puis son père, le capitaine, et pour finir ses frères et sœurs, les sauvages. On a déjà remarqué que Colette avait une relation privilégiée avec sa mère, « Sido et mon enfance, l'une et l'autre, l'une par l'autre furent heureuses au centre de l'imaginaire étoile à huit branches. », « ma mère me l'accordait en récompense », cette citation montre aussi l’importance de Colette pour Sido. Elles avaient une relation fusionnelle. A près de soixante-dix-ans, Colette dira que sa mère, Sido, fut le « personnage principal de toute ma vie ». Colette lui doit la sensualité de sa langue, sa familiarité avec les plantes, les animaux, les oiseaux et les fleurs. Leur lien est si fort que Sido devient une déesse voir une prêtresse de la nature pour sa fille. Elle célèbre aussi bien son père. On apprend que son père n’a pas réussi à s’accomplir dans l’écriture mais Colette prend son relai et choisit comme pseudonyme le nom de son père « Parce que vous représentez ce qu’il aurait tant voulu être sur la terre. Vous êtes justement ce qu’il a souhaité d’être. Lui, il n’a pas pu. ». On découvre aussi une célébration de l’homme chez George Sand dans La petite Fadette, l’union entre la nature et l’homme qui se créé. Les relations humaines sont au centre du livre. Colette nous montre aussi l’amour qu’elle porte envers ses frères et sœurs, elle raconte des anecdotes. L’amour filiale est alors célébré.
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