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La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette

Commentaire de texte : La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  2 137 Mots (9 Pages)  •  166 Vues

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La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette

Le bal

Lecture linéaire n°1

Introduction :

  • titre, auteur : La PdC roman historique et premier roman d'analyse psychologique écrit par Mme de La Fayette en 1678 et publié anonymement.
  • Mme de La Fayette est une femme de Lettres, érudite qui a tenu et fréquenté les salons les plus illustres de l'époque dans lesquels elle fréquentait LRF, Racine, Richelieu...
  • contx historique : réaffirmation du pouvoir de Louis XIV suite à l'épisode de la fronde, courtisans installés à Versailles, organisation de bals, réceptions... Mme de LF a très bien connu cet univers de la cour, retranscrit ds son roman.
  • contexte littéraire : classicisme : condamnation des passions, moralistes plus idéal de clarté, de bienséance et de vraisemblance : refus des incohérences (pas comme ds les romans fleuves –) L'Astrée d'H. D'Urfée, multiplication des intrigues amoureuses (5399p, amours complexes de bergers vivant au Ve siècle, héroines enlevées, chevaliers déguisés...)
  • de quoi parle l'oe ?  Justement ds la Pdc, un seul fil narratif bien qu'il y ait des récits enchâssés (contextualisant des intrigues de cour p91) : à la cour du roi Henri II au XVIe siècle au Louvre, passion de Mlle de Chartres, 16 ans, fraichement mariée à M. de Clèves qui brûle d'amour pour elle, amour univoque, pour le duc de Nemours. Analyse de ses sentiments et description de sa lutte contre son inclination (carte de Tendre).
  • Situation de l'extrait ds l'oeuvre, de quoi est-il q° juste avant ?: Notre extrait est situé au début du roman, ds la première partie de l'oe, présentation a été faite des protagonistes de la cour, portrait très vertueux de Mlle de Chartres, duc de Nemours se prépare à aller en Angleterre pour préparer un éventuel mariage avec la future reine Elisabeth
  • de quoi parle le tx ? Ici il s'agit de la sc de première rencontre entre le duc de N et la pdc à l'occasion d'un bal donné en l'honneur des fiançailles du duc de Lorraine avec Mme Claude de France (2e fille du roi), présence de toutes les belles personnes de la cour.
  • Lecture expressive
  • pbq : Il s'agit de se demander comment est traité le topos du coup de foudre dans cet extrait.
  • Structure du passage :

Ananlyse en 3 temps de la ligne 1 à 26:

I- l'arrivée au bal (l.1 à 11)

II- la rencontre (l.12 à 18)

III- le dialogue (l. 19 à 26)

I- l'arrivée au bal (l.1 à 11)

  • milieu exceptionnel : « bal 1, festin royal 2, Louvre 2, personnes de haute naissance M. de Guise (prince, aristocrate, contre les protestants) 3, Mme de C.4, roi 6, M. de N. 7, prince 8, roi et reines 14, Mme la dauphine 22 » –) atmosphère romanesque, pratiquement merveilleuse, reflet de la magnificence de la cour de Louis XIV que Mme de LF connait très bien et qu'elle retranscrit dans son roman. Elle était par ailleurs amie intime d'Henriette d'Angleterre (belle sœur de LXIV, a épousé son frère P. d'Orléans et fille de Charles Ier, roi d'Angleterre).
  • l'aspect de conte merveilleux, roman galant, préciosité est renforcé par l'importance de l'apparence dans cette société de cour « se parer » 1 écho chez N. « se parer » 9, parure 2, air brillant 10, beauté 2. ; ch lex du regard « admira 2, yeux 5, voir 9, avait jamais vu 9, voir 10, ch lex également dans le 2e temps du tx : « ne s'étaient jamais vus 15, voir 15, sans l'avoir jamais vu 26 ». A noter la présence de 2 niveaux : le regard porté par la cour sur le couple : spectacle ds lequel rien n'échappe au public qui admire mais commente aussi, sc mondaine (on admira 2 et celui échangé par les 2 pgs : sc intime (elle vit un homme 6) –) enjeu important lors du vol du portrait.
  • environnement et sc exceptionnels : ch lex de la surprise : « surprise 8, étonnement 11, surpris 12, « surtout ce soir-là » 9, dimension exceptionnelle
  • notons que les personnages sont admirables « beauté, parure, fait d'une sorte» mais qu'ils ne sont pas précisément décrits--) volonté de mdlf de ne pas céder au pittoresque inutile, préfère se concentrer sur le retentissement psychologique de la sc. Pges idéaux, hors du commun, beauté si exceptionnelle qu'elle n'a pas besoin d'être décrite
  • arrivée théâtrale du prince, il se fait remarquer, arrive après le début du bal : « un assez grand bruit »3, c'est qqn d'important « à qui on faisait place », surmonte des obstacles pour arriver à la belle (dimension courtoise du chevalier du M-A « qui passait par-dessus qqs sièges pour arriver où l'on dansait » 7/8
  • cette entrée en sc rompt l'ordonnance parfaite du bal : bruit, remue-ménage...--) désordre dans la cérémonie de cour qui annonce sans doute celui ds le cœur de la P.
  • cette entrée est perçue en focalisation interne par la princesse qui l'entend tt d'abord « un assez grand bruit... comme de qqn qui entrait » et finit par le voir « elle se tourna et vit un homme ». L'identité du duc se révèle progressivement « qqn qui entrait... celui qui arrivait...un homme... jusqu'à ce que son nom éclate en milieu de phrase dévoilé par la princesse elle-même l.7  –) sorte de suspense, mise en valeur du pge
  • Préparation du coup de foudre : 6 occurrences du verbe voir, conformément à la tradition précieuse, le coup de foudre nait du regard, de la prestance et de la beauté, rien n'est dit précisément sur la danse ou le rapprochement des corps, sans doute souci de respect des bienséances.
  • mise en avant du fait qu'il s'agit d'une première rencontre et donc d'un potentiel coup de foudre : « qd on ne l'avait vu/voir Mme de C. pour la première fois » 9/11, mise en parallèle des deux pges : l'un fait pendant à l'autre, jeu de miroir : « se parer » 1/9, parallélisme de construction : «il était difficile de en pas être 8/ mais il était difficile aussi 10 », le lecteur devine que les sentiments sont sans doute réciproques, ils sont complémentaires.  
  • Ce mvt se termine par le terme « étonnement » 11 qui au XVIIe siècle a encore son sens étymologique très fort de frappé par le tonnerre

II- la rencontre (l.12 à 18)

  • le deuxième paragraphe qui met en place la rencontre est perçu du pdv interne du duc (ds le premier paragraphe, c'était celui de la P.) : « fut surpris 12. Nous remarquons comment le narrateur est capable de s'effacer derrière ses pges pr montrer l'impact psychologique de cette sc.
  • rapprochement des deux protagonistes : N. a su surmonter les obstacles « lorsqu'il fut proche d'elle »12. Ils étaient jusqu'à alors considérés l'un distinctement de l'autre ; répétition du pronom « elle » pour désigner la princesse dans le I, 1/ 2/ 5/6 et Nemours est considéré comme à part : « un homme 6, M. de N. 7, ce prince 8, le 9, l' 9, il 9, sa personne 10 –) nous remarquons que la caractérisation est de ++ précise. Ici nous observons une sorte de fusion à travers l'emploi de pronoms sous différentes formes, qu'il soit sujet : « ils »13/15  ou objet « les » 15/16, « leur » 17, ils sont « ensemble »16
  • 13 « ne put s'empêcher de donner des marques de son admiration » : la négation souligne la force irrepressible, irresistible qui pousse N. vers C., sorte de fatalité –) cf. LL2 vol du portrait. Malgré tous les efforts engagés, tout les pousse l'un vers l'autre.
  • Point de grammaire sur les propositions subordonnées consécutives :
  • l8 « ce prince était fait d'une sorte qu'il était difficile de n'être pas surprise de le voir...
  • l12 « Monsieur de N fut tellement surpris de sa beauté qu'(...) il ne put s'empêcher de donner des marques de son admiration »
  • formules restrictives « ne pouvoir être que M ; de N » « il ne put admirer que Mme de C. »
  • doubles négations
  • –) mise en évidence du caratère fatal et irrévocable de cette rencontre et de la passion. Les héros ne peuvent pas lutter...
  • « qd ils commencèrent à danser » 13/14 : c'est comme si le bal ne commençait que maintenant avec C et N, la danse entre C et Guise ne compte pas 3, le bal n'avait finalement pas véritablement commencé.
  • Avec le regard, l'ouïe est sollicitée : « un assez grand bruit »3, l'adv. d'intensité « assez » semble modérer la force du fracas, esthétique précieuse, on doit rester dans la mesure.
  • Malgré leur haute naissance, ils restent des sujets de la cour et obéissent aux règles sociales : ainsi « le roi et les reines » « les appelèrent » 16, ne leur laissent pas l'opportunité de parler à quiconque 17 et les questionnent 17/18. C'est le « roi » qui dans le I indique, « crie » même à C de prendre pour partenaire N. 6. Ton peremptoire de la dauphine « vous devinez fort bien » 25. C'est comme si les pges n'avaient pas de libre-arbitre « loisir » 17, « dessein »5 sont niés. Ils sont soumis au fatum ici incarné par la cour tentatrice auquel ils ne peuvent se soustraire.
  • « ils trouvèrent qqch de singulier » 15 les rois abusent de leur pvoir et s'amusent aux dépends des pges en les soumettant à une sorte d'expérience, ils participent à la naissance d'une passion qu'ils savent interdite.
  • --) esthétique janséniste adoptée par LF qui prône un rigorisme moral en opposition à une cour représentante des vices.

III- le dialogue (l. 19 à 26)

  • d'ailleurs ce dialogue est particulier car il n'y a aucun échange de parole directe de l'un à l'autre, il y a médiation de Mme la dauphine, à qui chacun se rapporte « madame » 19/23, mme la dauphine 22/25 et qui joue le rôle d'entremetteuse cf. le vol du portrait.
  • Le roi et la reine dauphine peuvent jouer ce rôle élevé du destin qui favorise la rencontre des 2 pges mais ils peuvent aussi apparaître comme des entremetteurs un peu pervers qui manipulent les pges et profitent cruellement ds le dialogue de l'inexpérience et de la situation difficile de la jf. En effet, les 2 pges n'ont pas le même statut par rapport à la parole : N la maitrise très bien, il sait manier la galanterie voilée, au contraire la P est « embarassée » et va aller jusqu'à mentir alors qu'elle est avide de sincérité et de vérité. Elle n'a pas encore l'expérience de la parole de cour qui sait dissimuler et détourner.
  • Ch lex de la connaissance parcourt ce mouvement : enjeu important initié l17 « savoir » et 16 « connaitre » : « deviner 20, reconnaître 21, apprendre21, sait, savez 22, devine 24 devinez 25, connaissez 26 ». Cette connaissance préalable de l'autre niée à demi « je ne devine pas si bien » 24 (négation de l'intensif « si », pas de négation absolue : elle ne ment pas et reste dans une ligne vertueuse et rejette en même tps l'aspect démesuré de l'intensif, elle reste ds la mesure) par la princesse est importante car elle trahit un malaise « paraissait un peu embarrassée » 23, terme fort au 17e siècle. Cela pourrait être en effet perçu comme une faute (cf. « avouer » 26) d'admettre ouvertement s'être intéressée à un autre homme que son mari, mais le fait de ne pas assumer ouvertement cette connaissance de l'autre peut également être perçu comme coupable. D'autant que la négation restrictive 7 « ne pouvoir être que M. de N » confirme la certitude qu'elle a concernant l'identité de son partenaire.
  • Triomphe de l'apparence, cour est une sorte de théâtre où chacun joue un rôle, nul n'apparaît tel qu'il est, cela suscite le mensonge ou un arrangement de la vérité..., même de la si vertueuse Pdc.
  • LF se plait dans cet axe du texte à favoriser un jeu de miroir par l'utilisation de parallélisme de construction. D'abord dans les paroles du duc 20/21. Il se place en position d'infériorité tel le galant prêt à servir sa dame, puis dans celle de la dauphine 22. Il y a coup de foudre même si la princesse n'est pas prête à se l'avouer, tt le monde le voit sauf elle cf. 33/34 le chevalier de Guise et sa mère 39/40.

Ccl : ouverture avec le vol du portrait, sc de première rencontre entre Mme Arnoux et Frédéric « leurs yeux se rencontrèrent ».

grâce à l'habile concours de circonstance imaginé mdlf a su donner à ce topos de la première rencontre dimension romanesque et singulière remarquable. A su nous plonger ds l'intériorité des pgs et révélé le caractère tragique.

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