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Correction au commentaire du texte Sevigné Pomponne

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Par   •  26 Février 2024  •  Commentaire de texte  •  1 659 Mots (7 Pages)  •  84 Vues

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CORRECTION COMMENTAIRE SEVIGNE POMPONNE

I) De la lettre au récit

On peut parler de genre épistolaire de type narratif parce que l'on a un récit adressé à un

interlocuteur bien précis.

A. Les indices épistolaires

Cet extrait fournit les indices d'une écriture épistolaire. Les indications concernant le

destinataire (« A Pomponne »), le lieu d'où la lettre est écrite (« A Paris ») et la date précise

de sa rédaction (« lundi 1er décembre 1664 ») sont données par Mme de Sévigné. On notera

également que la présence du destinataire apparaît sous la forme du pronom personnel

« vous » l.1 (deux fois) et que la présence de l'épistolière se manifeste sous les formes du

pronom personnel « je » l.1, 1.2, et la forme tonique de la personne 1 « moi » l.12. La nature

des pronoms personnels permet de comprendre le rôle joué par les deux personnes

concernées : le destinataire de Mme de Sévigné, Pomponne, devient ainsi l'interlocuteur d'un

faux dialogue.

Mme de Sévigné rédige cette lettre dans sa majorité au temps du présent de l'indicatif ayant

ici la valeur d'un présent d'actualité qui est celui de l'écriture. Par exemple : « je vous conte »

l.1, « Le Roi se mêle » l.1, « tout le monde trouve que voilà la plus cruelle petite chose » l.11.

Tous ces indices sont les signes évidents qui prouvent que nous sommes bien en présence

d'une lettre. Elle répond en effet aux différentes caractéristiques du genre épistolaire.

Toutefois, cette lettre est aussi un récit narratif relatant un événement qui s'est réellement

déroulé à la cour.

B. Un récit

L'orientation narrative de cette lettre est annoncée dès la première ligne. Le verbe « conter »

et le substantif « historiette » suggèrent ce choix. Cette orientation est confirmée par une

structure caractéristique du récit qui va d'une situation initiale évoluant dans le temps « l'autre

jour » l.3, « un matin » l.3, « après avoir lu » l.5, jusqu'à une situation finale à la ligne 11

marquée par la fin du dialogue. L'évolution est aussi soulignée par le passage du passé simple

au présent « Il fit l'autre jour » l.2 / « Un matin il dit » l.3, et par les personnages en action.

L'objectif de ce récit est de présenter une anecdote de la vie de cour et en particulier une

rencontre, un échange verbal entre le Roi et le maréchal de Gramont face à d'autres présences.

Cette scène n'est pas intime, privée. Elle ne se passe pas à huis-clos mais devant d'autres

personnes, au sein d'une communauté: « MM. De Saint-Aignan et Dangeau » l.2 qui lui

apprennent à faire des vers sont sans doute présents à cette scène, « tout le monde » l.11.

Le groupe nominal « une petite historiette » annonçait comme on l'a dit l'orientation narrative

de la lettre, mais il suggère également un second objectif qui est de faire rire, de « divertir »

l.1. Mme de Sévigné va raconter ce petit incident de cour à son ami à la manière d'une scène

de théâtre et plus précisément comme une scène de comédie.

II) Une scène de comédie

Le récit qui alterne dialogue et récit crée et met en place une situation théâtrale.

CORRECTION COMMENTAIRE SEVIGNE POMPONNE

A. Une structure théâtrale

La première phrase assure une fonction d'introduction visant à captiver le destinataire de la

lettre. Elle joue la fonction de captatio benevolentiae. Les phrases suivantes ( « Le Roi se

mêle (…) il dit au maréchal de Gramont » l.2-3) mettent en place des éléments, les

personnages et les circonstances, avec des sous-entendus (idée que le Roi a un nouveau passe-

temps et des professeurs pour lui enseigner la manière de composer des vers) qui fonctionnent

comme des apartés au théâtre. Comme au théâtre le spectateur, le destinataire de la lettre en

sait plus que la victime, le maréchal de Gramont. De la ligne 4 à la ligne 11 (« Monsieur le

maréchal (…) les plus naturels ») nous entrons dans la scène de comédie proprement dite avec

essentiellement un dialogue où le Roi demande une critique mais en donnant déjà un avis

négatif qui oriente le jugement du maréchal : « un si impertinent » l.4. La réponse va donc

dans le même sens que celui du Roi avec une accumulation de superlatifs péjoratifs « voilà le

plus sot et le plus ridicule madrigal que j'aie jamais lu » l.6-7. Le Roi insiste « n'est-il pas

vrai… » l.7 puis nous assistons à la chute qui révèle l'identité du véritable auteur du madrigal

qui crée la confusion du maréchal qui du coup se retrouve piégé, trahi.

Comme dans une scène de comédie, on a pu voir s'installer une petite intrigue qui met en

place un personnage en difficulté, un effet d'attente et un public,

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