Corniche, Maylis DE KERANGAL

Le roman de Maylis DE KERANGAL  se déroule dans un quartier de Marseille, plus exactement le long de la « corniche Kennedy », qui donne son nom au livre.

Dans ce roman, une bande d’adolescents se retrouvent régulièrement à exécuter des sauts du haut de la fameuse corniche. Le commissaire Sylvestre Opéra, chargé de la surveillance du littoral, souhaite les empêcher de sauter et de se blesser. Malgré cela, les adolescents continuent leurs plongeons. Lors de leur dernier saut de nuit, les 3 adolescents Eddy, Mario et Suzanne trouvent un paquet de drogue dans la mer. Ils décident de s'enfuir de Marseille en scooter avec la drogue. Mario s’étant blessé en sautant et ne pouvant plus marcher, Eddy et Suzanne décident de l’abandonner sur la route. Les 2 adolescents sont finalement interceptés par le commissaire.

Etude du texte :

Tout au long de l’œuvre, l’auteure utilise un style narratif et décrit les paysages méditerranéens et les sensations éprouvées par les personnages.

Le langage est assez cru et direct (l’auteure utilise parfois un langage familier) pour dépeindre la vie quotidienne des adolescents.  Les dialogues sont vifs et percutants, reflétant le langage coloré de ces jeunes, venant des quartiers populaires.

Les personnages principaux sont : Eddy (qui est le chef du groupe), Mario (son meilleur ami et qui se doit débrouiller seul à 13 ans car sa mère est rarement présente), Suzanne (qui vient d’un milieu aisé) et le commissaire Sylvestre Opéra.

Les thèmes principaux sont :

1. La recherche de liberté ; les adolescents aspirent à une liberté totale, dépourvue de contraintes sociales ou familiales. Le saut depuis les rochers symbolise cet appel irrésistible vers l’indépendance et l’autonomie.

Les rochers deviennent leur refuge, leur territoire où ils peuvent être eux-mêmes, loin des regards et des jugements.

1. La marginalisation sociale : les adolescents sont issus de milieux sociaux défavorisés (quartiers populaires de Marseille), ce qui les place en marge de la société. Leur activité sur la Corniche Kennedy est à la fois une affirmation de leur identité et une rébellion contre un système qui les exclut.

Suzanne, elle, vient d’un milieu plutôt aisé et veut s’affirmer au sein du groupe.

1. La quête d’identité : au cœur du roman, se trouve la recherche d’identité propre à l’adolescence. Les jeunes tentent de se définir à travers leurs actes et leurs relations car à cet âge-là, les repères sont souvent flous.
2. Le défi de l’interdit : on peut s’interroger sur les notions de bien et de mal à travers les actions des adolescents. La transgression des règles pose la question de la légitimité de ces règles et de la place de la morale dans une société en mutation. Le groupe d’adolescents bravent les interdits en sautant depuis les promontoires sur la corniche Kennedy. Ils aiment prendre des risques, l’ivresse du saut l’emporte
3. Les relations amicales ou amoureuses : l’arrivée de Suzanne crée des tensions dans le groupe. Les garçons sont attirés par Suzanne tandis que les filles se sentent menacées. Son arrivée marque un tournant dans leurs vies, les poussant à se remettre en question et à repenser leurs valeurs. Elle incarne la liberté et la rébellion et son influence ne laisse personne indifférent.

Les petits cons de la Corniche. La bande. On ne sait les nommer autrement. Leur corps est incisif, leur âge dilaté entre treize et dix-sept, et c’est un seule et même âge, celui de la conquête : on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la maison.

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