Commentaire de texte Nietzsche
Commentaire de texte : Commentaire de texte Nietzsche. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar surcouf.marie • 8 Mai 2023 • Commentaire de texte • 1 268 Mots (6 Pages) • 279 Vues
« Tout est énergie, et c'est là tout ce qu'il y a à comprendre de la vie », disait Albert Einstein sur la
manière dont nous pouvons comprendre le monde. La science ne serait donc pas la seule voie
possible d'appréhension des choses et des faits. Peut-être ne devrait-elle pas l'être, selon le
philosophe allemand Friedrich Nietzsche, qui, en 1878, écrit Humain trop humain. Au paragraphe
251, De l'avenir de la science, il fait une prédiction funeste : l'humanité déclare-t-il, si elle ne
s'intéresse pas au plaisir et à l'erreur, « rechutera dans la barbarie ». C'est tout le sens du texte que
nous allons expliquer : nous nous demanderons comment Nietzsche démontre dans cet extrait que
l'illusion et la croyance sont tout aussi nécessaires que la science et la vérité, et surtout, quelles
seraient les conditions pour qu'une culture soit « supérieure » .
Ainsi, nous verrons d'abord que la science satisfait le chercheur, celui qui est en quête de vérité,
mais « pas celui qui apprend », ou « fort peu ». Puis, nous comprendrons que le plaisir, la
« fantaisie », sont des choses essentielles à l'homme, et sont conditions de possibilité d'une culture
supérieure. Enfin, à l'instar de l'auteur, nous nous demanderons ce qu'il adviendrait de l'humanité si
l'on ne satisfaisait pas à cette condition de dualité.
La science déclare Nietzsche dès le début de l'extrait « donne beaucoup de satisfaction à celui qui y
consacre son travail et ses recherches », mais « fort peu à celui qui apprend ». Effectivement, le
scientifique qui dédie sa vie à son travail prend du plaisir à découvrir, à observer le fruit de ses
recherches. C'est ainsi par la découverte de la vérité qu'il connaît de la satisfaction et du plaisir. La
découverte de lois qui régulent les systèmes physiques ou physiologiques est une véritable source
de plaisir. Cette joie de la découverte de la vérité, « celui qui apprend » ne la ressent pas de la même
manière. Celui qui apprend, celui qui applique, ne fait finalement qu'hériter des découvertes des
chercheurs, et ne peut ressentir les mêmes sentiments. De plus, ces vérités révélées deviennent
« ordinaires et communes », et celui qui les apprend ne perçoit pas, ou ne perçoit plus leur aspect
extraordinaire. La force de l'habitude, les apprentissages laborieux et récités ne relèvent pas de la
même démarche scientifique que celle de celui qui est en quête de vérité. « Cette satisfaction cesse
d'exister » déclare Nietzsche. Nous avons nous dit l'auteur, depuis longtemps « cessé de prendre du
plaisir à l'admirable Deux fois deux font quatre ». Nous ne portons plus, effectivement, sur nos
tables de multiplication, le même regard d'enfant qui nous a jadis émerveillé. Nous ne sommes plus
capables de déceler ce qui est extraordinaire, digne d'intérêt, mais Nietzsche pense justement que
c'est cela qui est « admirable ».
Nous comprenons alors qu'à force d'habitude, nous ne prenons plus de plaisir à apprendre, et que la
science « procure de moins en moins de plaisir, et en ôte toujours de plus en plus ». A force de
répétition, les vérités qui étaient auparavant perçues comme admirables perdent de leur éclat, et ne
présentent plus le même intérêt. Ici, la réflexion de l'auteur est double : elle concerne à la fois
l'individu, sujet de l'apprentissage et de la connaissance, mais elle a également une portée
universelle, elle concerne l'humanité. Nietzsche évoque tantôt l'individu, celui qui ne trouve plus
admirable Deux fois deux font quatre, tantôt les individus, lorsqu'il évoque, à la ligne 7, « la
métaphysique, la religion et l'art consolateurs ». L'auteur opère donc un basculement, un glissement
dans le début du texte de l'individu au collectif. C'est justement à ce plaisir – l'art – que « l'homme
doit toute son humanité ».
« C'est pourquoi poursuit Nietzsche, une culture supérieure doit donner à l'homme un cerveau
double ». Quel est donc le sens de cette phrase ? Elle n'est pas à lire littéralement : il s'agit peut-être
de l'éducation, la culture. Celle-ci ne devrait pas exclusivement être composé de science, mais il
faudrait
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