Commentaire discours du président Wilson
Commentaire de texte : Commentaire discours du président Wilson. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Davor Zarić • 4 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 2 708 Mots (11 Pages) • 1 205 Vues
Commentaire de texte : Discours du président Wilson devant le Sénat, 10 juillet 1919
Il y a deux siècles environ, le 9 juin 1815, fut signé l’Acte du Congrès de Vienne à la suite de la défaite de Napoléon I, lors de sa défaite durant la bataille de Waterloo, qui redessina la carte de l’Europe et changea l’ordre européen établie par les conquêtes bonapartistes jusqu’en 1815.
Ce traité a figé l’Europe pendant environ un siècle, jusqu’au Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 ; qui engrena les « ruptures de l’ordre européen ».
Le document ainsi mît à notre disposition est un extrait du discours du président américain Woodrow Wilson devant le Sénat, le 10 juillet 1919. Dans le contexte de fin de la Première guerre mondiale et de la formation du Traité de Versailles, ce discours est destiné aux belligérants de la Grande guerre « en vue de [la] ratification du traité » (l.3) par les Etats-Unis.
Nous nous demanderons alors durant cette étude comment le Traité de Versailles est révélateur des ruptures de l’ordre européen après la Grande guerre et en quoi il se révèle devenir les premiers fondements de la montée des régimes nationalistes qui provoqua la Seconde guerre mondiale.
Dans un premier temps, nous analyserons les dispositifs mise en place par le traité de Versailles dans le contexte de la fin de la Grande guerre, puis nous étudierons le système énoncé par le président Wilson : « les 14 points de Wilson » dans la création « d’un nouvel ordre mondial », et enfin nous verrons les étapes de la ratification du traité ainsi que ses conséquences.
Tout d’abord, le traité de Versailles mit fin à la Première Guerre mondiale. Il fut « signé à Versailles le 28 juin 1919 » (l.2), entre l'Allemagne et les Alliés. Le traité avait été préparé par la Conférence de paix (tenue à Paris, du 18 janvier 1919 au 10 août 1920.
« Bien que cette conférence ait réuni 27 États (vaincus exclus), les travaux furent dominés par une sorte de « directoire » de quatre membres : Georges Clémenceau (président du Conseil ou premier ministre) pour la France, David Lloyd George (premier ministre) pour la Grande-Bretagne, Vittorio Emanuele Orlando (ministre-président) pour l'Italie et Thomas Woodrow Wilson (président) pour les États-Unis. Ces personnalités ont exercé une influence déterminante dans le traité de paix. » (Source : p.33. PHAN Bernard, Chronologie du XXème siècle)
La fin des combats ne signifie donc pas la fin immédiate de la guerre, dont les enjeux sont innombrables. L’ampleur des dégâts causés ont mené au déclin de l’Europe et font prendre conscience aux nations de la nécessité d’éviter à tout prix qu’un tel carnage ne se reproduise. La réorganisation de l’Europe par les traités soulève également une multitude de problèmes. Les vainqueurs n’ont pas la même vision de la paix ni les mêmes objectifs et les différends sont nombreux. L’Allemagne est traumatisée par le conflit. Le traité soulève la question des ruptures de l’ordre européen et donne naissance à une « paix mort-née » (source : p.59. POUPAULT Christophe, Le monde depuis 1914)
De plus, le traité de Versailles avait imposé à l'Allemagne des clauses territoriales (la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France et la perte de toutes les colonies d'Afrique aux mains de ses rivales, la France et la Grande-Bretagne: « le Cameroun, le Togo, le Tanganyika et le Südwestafrika ou Namibie), militaires (p. ex., le réduction des armements en canons et en avions ainsi que des effectifs, la démilitarisation de la rive gauche du Rhin, la surveillance d'une Commission de contrôle interalliée) et économiques (en tant que responsable du déclenchement de la guerre, l'Allemagne était condamnée à payer le montant des dommages subis par les Alliés) » (source : p.55. POUPAULT Christophe, Le monde depuis 1914). Dans l'obligation d'accepter ces conditions, l'Allemagne a ainsi considéré le traité comme un Diktat.
Cette situation humiliante pour les vaincus favorisera les revendications de la part des groupes nationalistes allemands, en particulier chez les nazis, ce qui allait entraîner, d'une part, les conditions d'une revanche, d'autre part, l'avènement de la Seconde Guerre mondiale.
Conformément au principe imposé par le président américain Woodrow Wilson, le traité de Versailles appliquait le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », ce qui impliquait surtout « les Polonais, les Hongrois, les Roumains, les Tchèques, les Slovaques, les Slovènes, les Croates, les Serbes, etc., » (source : p36 et carte p.37. NOUSCHI Marc, Petit Atlas Historique) mais pas nécessairement les autres peuples minoritaires que la guerre avait éparpillés un peu partout.
Enfin, en 1919 l’Europe est dans un contexte de processus équivalent à une « décolonisation interne » (source : p.36. NOUSCHI Marc, Petit Atlas Historique), des territoires alors disparue (l’exemple de la Pologne conquise par la Prusse, la Russie et l’empire Austro-Hongrois à la fin du XVIIIème siècle) renaissent. La guerre allait à cette fin entraîner le « découpage des frontières », tel également la décomposition de la Russie qui était alors régnée par le dernier Tsa, Nicolas II pour faire place à l'Union soviétique. Face à ces désastres et pour empêcher tout nouveau conflit, on créa une assemblée internationale : la SDN (Société des Nations). Désormais, les États-Unis et la Russie soviétique (URSS) s'imposeront comme les principales puissances mondiales.
En parallèle, les Etats-Unis inventent le multilatéralisme mais restent isolationniste. En effet, le président américain Woodrow Wilson, pacifiste convaincu, connait une période trouble. Le pays est la première puissance économique mondiale et établie sa domination sur le contrôle des mers. Toutefois, celui-ci voit sa position changée non seulement par l’attaque sous-marine du navire « Lusitania » ayant transporté des citoyens américains mais aussi par l’interception du télégramme « Zimmermann » en janvier 1917, préconisant une alliance du Mexique avec l’Allemagne contre les Etats-Unis. Le pays rentre en guerre le 6 avril 1917 en envoyant deux millions d’hommes. C’est lors de la fin de la guerre que les Américains furent présents lors du traité de Versailles, puis survint l’émergence d’une « New Diplomacy ». Le pays est désormais « la lumière qui éclaire la route » (l.70) et qui porte désormais « le rôle » (l.37) en tant que « champions de la liberté » (l.54). Ce principe évoque l’idée de la destinée manifeste, à savoir que les Etats-Unis ont été chargés par « Dieu » (l.67) de répandre la démocratie, ma paix et le modèle libéral et américain à travers le monde.
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