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Les mots et rythmes du XIXème siècle - Sciences Po

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Par   •  17 Septembre 2018  •  Cours  •  1 616 Mots (7 Pages)  •  1 449 Vues

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REVOLUTIONS, EMPIRES ET NATIONS : UNE HISTOIRE POLITIQUE DU XIXème SIECLE EUROPEEN

CM 1 : Les mots et les rythmes du XIXème siècle

Introduction : Pourquoi le XIXème siècle ?

Pourquoi le 19ème siècle ?

Quelles sont les dates du 19ème siècle ? On parle du « long 19ème siècle », qui irait de la révolution américaine à la 1GM (1776-1914).

Cependant le cours ne va commencer qu’à partir de 1815 car le Congrès de Vienne instaure un nouvel ordre mondial, et s’arrêtera vers 1900, moment où l’Europe est la plus puissante et les masses les plus impliquées dans la vie politique.

Pourquoi l’Histoire ?

L’Histoire apporte une réflexion sur le changement social et politique.

L’Histoire apporte une sensibilité à la pluralité des chronologies et des temporalités.

L’Histoire apporte une mise en perspective critique du monde contemporain.

Le cours doit permettre de réfléchir de manière dynamique aux questions soulevées par la « transformation du monde » au 19ème siècle (Osterhammel).

Plan de la séance :

I/ Le siècle de la « modernité » européenne ?

II/ Le XIXe siècle, un laboratoire politique

III/ Révolutions, empires et nations au XIXe siècle

I Le siècle de la « modernité » européenne ?

A/ Quelle Europe ?

Pas de définition arrêtée de l’Europe. Elle a commencé à être pensée au 18ème siècle notamment avec Montesquieu, mais jamais de manière géographique (lien très fort entre les rives nord et les rives sud de la Méditerranée).

Il y a l’émergence au 19ème de l’idée d’une civilisation européenne, à tendance universalisable. La question des frontières de l’Europe se pose fortement au 19ème  : certains regardent l’aspect religieux (Question sur la religion : la Sainte-Alliance essaie de créer une Europe chrétienne : fortement combattue par les démocrates et libéraux), d’autres géographique, d’autres encore politique…

Exemple : après la guerre de Crimée, l’Empire Ottoman est intégré au « G8 européen », mais maintient d’une distinction entre la Turquie d’Europe et la Turquie d’Asie (même distinction pour la Russie).

Paradoxe entre la petite taille de l’Europe et sa supériorité de développement et de densité. L’Europe passe de 20% de la population mondiale en 1800 à 25% en 1900.

Les Européens prétendent incarner une civilisation supérieure et souhaitent l’exporter.

« L’Europe est la plus petite partie du monde mais la mieux cultivée, la plus civilisée, et proportionnellement la plus peuplée » Dictionnaire géographique universel, Kilian et Picquet.

B/ Les visages de la modernité

Le terme de « modernité » va rapidement devenir le terme qui caractérise ce siècle.

Baudelaire dit en 1859 que « la modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art ». Jusqu’au 19ème, la perception du temps était ancrée dans la tradition, l’immuable.

A partir du 19ème siècle, il y a une nouvelle perception du temps, beaucoup plus tournée vers le futur (=> apparition de beaucoup d’utopies). Ceci peut être vecteur d’un certain trouble et d’une incertitude chez les contemporains au seuil d’un nouveau monde.

Musset dans Confessions d’un enfant du siècle : « le siècle présent, en un mot, qui sépare le passé de l’avenir, qui n’est ni l’un ni l’autre, et qui ressemble à tous les deux à la fois, et où l’on ne sait, à chaque pas, si l’on marche sur une semence ou sur un débris. »

Réduction de l’espace-temps avec des innovations comme le télégraphe, le train, l’automobile. Entre 1820 et 1913, le PIB européen passera de 30% du PIB mondial à 47% (la part de l’Asie est divisée par 2 sur la même période). On parle ainsi de La « grande divergence » (Michel dans La Chine, l’Europe et la construction de l’éco mondiale) pour montrer les différences de richesses qui vont se créer au cours du XIXème entre ces deux continents.

Symboles de la modernité en Europe : Le Crystal Palace en 1851, la Tour Eiffel en 1889…

Augmentation massive du nombre d’urbains en Europe. Londres et Paris étaient les deux plus grandes villes du 19ème (le Grand Londres passe de 1m6 en 1800 à 7m6 en 1913) => Emergence d’une « civilisation urbaine » (gare, boulevards, grands magasins, …), mais également d’une nouvelle pauvreté liée aux conditions ouvrières et aux problèmes de logement.

C/ La « modernité désenchantée » (livre de Fureix et Jarrige) : l’envers de la modernité

Arno Mayer, La persistance de l’Ancien régime : surévaluation de la modernité et des transformations au XIXème siècle (maintien de l’aristocratie, persistance des structures traditionnelles et paysannes etc.)

La modernité ne s’est pas imposée sans conflit et résistance. Les structures sociales fondées sur l’aristocratie et la terre se maintiennent jusqu’en 1914. De plus, alors qu’on associe souvent la modernité avec la sécularisation, on assiste au contraire au 19ème à un renouveau des croyances (hausse du pouvoir du pape, émergence d’un culte de la raison).

On dit souvent que le 19ème est un siècle de paix, coincé entre 1815 et 1914. Pourtant, il y a

encore des guerres, mais elles sont soit rejetées aux périphéries de l’Europe (guerre de Crimée 1853-1856) soit facteur d’unification d’un pays (Allemagne ou Italie). La guerre reste donc omniprésente et valorisée.

De même, le 19ème n’est pas le siècle de l’égalité. Le suffrage universel n’est que masculin et ne

s’impose que progressivement (En France : 1848), l’esclavage reste très présent, les indigènes n’ont pas les mêmes droits que les citoyens de la métropole (abolition de la traite mais cette institution se maintient, et enfin les inégalités économiques n’ont jamais été aussi fortes au début de

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