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Introduction à la science politique

        INTRODUCTION : La science politique comme science du pouvoir

La science politique a pour objet d’étude des grandes thématiques qui tournent autour de l’Etat et de son fonctionnement. Il faut également s’intéresser à la question des régimes politiques.

Les forces politiques sont les partis politiques mais désignent aussi les autres acteurs tels les mouvements sociaux. La participation politique se traduit par le vote qui est indispensable dans un Etat ainsi que par nos élites politiques.

        → Définition : La science politique est la science qui étudie les phénomènes politiques au sens large. On essaye de comprendre et d’analyser en science politique les rapports de pouvoir qui ont lieu entre les individus (compétition politique), entre groupes, et au sein de l’Etat. Elle a également une dimension de relation sociale entre différents acteurs.

Le politique fait objet de plusieurs types de discours :

• Le discours de l’acteur engagé qui a pour but de justifier l’action politique.
• Le discours du citoyen sur le politique qui s’appuie sur un jugement de valeurs.
• Le discours du philosophe qui se place du côté de la morale.
• Le discours des médias qui est là pour rendre compte de façon objective.
• Le discours du politologue qui se différencie de tous les autres discours dans la mesure ou c’est un discours scientifique pour comprendre comment fonctionnent les partis.

Max Weber dit que la science politique est un désenchantement du monde.

Il y a trois exigences à respecter pour parler de politique au sens scientifique d’après Weber :

• La neutralité : on sépare les jugements de valeurs de l’analyse des faits.
• Le recours à des méthodes particulières : sondages.
• Produire des concepts généraux : essayer de proposer un concept général pour pouvoir l’affirmer et l’invalider.

1. Retour sur les origines de la science politique

        La science politique va naitre au 19ème siècle dans le signal des autres grandes sciences sociales. Elle va naitre à Paris avec l’école libre des sciences politiques en 1871 fondée par Emile Boutny qui est aujourd’hui sciences po Paris. Cette école va puiser ses idées chez des auteurs anciens.

1. Les ancêtres de la science politique

        → On trouve les premiers auteurs dans l’Antiquité, à l’époque de la Grèce Antique. Un auteur comme Aristote va procéder de façon scientifique pour analyser les faits qu’il a sous les yeux.

Un autre auteur qui essaye de comprendre comment fonctionne le pouvoir est Machiavel au 16ème siècle dans son ouvrage Le prince.

Au 18ème siècle, Montesquieu établit une démarche systématique visant à épuiser toutes les possibilités.

Au 19ème siècle on trouve Tocqueville qui est le premier auteur auquel les politologues font références car c’est le premier à essayer d’étudier un système politique de façon extensible et pas seulement de façon juridique dans son ouvrage De la démocratie en Amérique. Il essaye de découvrir des variables, des éléments, qui ont une importance dans le système politique américain.

Tous ces auteurs se placent dans une perspective philosophique, mais en avançant dans le temps les auteurs les plus importants se placent moins sur ces valeurs.

→ Les grands auteurs sont ceux des années 1830 à 1930. Marx est très régulièrement utilisé en sciences politiques. Il a vraiment cherché à proposer une grille de lecture du monde politique qui soit générale avec son modèle de lutte des classes.

        Durkheim est un sociologue français qui observe scientifiquement la société. Weber est le premier à vraiment décortiquer le pouvoir et le fonctionnement politique de nos sociétés modernes. André Siegfried est le premier à avoir proposé une étude électorale en France en 1913, on retrouve chez lui le même souci d’appliquer des méthodes qui lui permettent de rendre compte des manières politique de façon organisée.

        La science politique s’est construite en opposition avec d’autres disciplines, dont le droit par exemple.

        → Contrairement à d’autres sciences comme la biologie ou la physique, en science politique on a parfois plusieurs modèles, plusieurs paradigmes pour expliquer un fait.

Un paradigme est un ensemble d’idées reliées entre elles et qui permettent d’expliquer un fragment de la réalité à un moment donné. Le cas du géocentrisme est un paradigme qui nous dit que la Terre est au centre de l’univers et c’est le soleil qui tourne autours d’elle, et il explique la réalité jusqu’au moment ou il va être contredit par des observations qui vont montrer qu’il est faux, le centre de notre univers est le soleil et les autres planètes tournent autours de lui.

        En science politique, les paradigmes ne chassent pas les paradigmes précédents, on aura plusieurs grilles de lectures, ils se complètent. Chaque paradigme nous apporte une vision ou une analyse du fait que l’on étudie mais il n’épuise jamais la réalité.

1. L’institutionnalisation progressive de la science politique en France

        En 1871-1872, l’école libre est créée par Boutny car la France perd la guerre contre la Prusse, le gouvernement français sort traumatisé de cette guerre et l’objectif du gouvernement français est de préparer la nouvelle guerre, les élites françaises regardent ce qui se passe en Allemagne dans laquelle le gouvernement s’appuie sur un certain nombre de savoirs scientifiques développés comme outils de gouvernements. Le gouvernement français demande à Boutny de fonder son école libre dans le but d’assurer la formation des futures élites françaises. Il faut s’assurer que les futurs agents de l’Etat soient bien formés et sont capables d’avoir un point de vue global sur le fonctionnement de l’Etat. Objectif renouvelé avec la création de l’ENA en 1945.

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